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L’occident se déclare maitre dans le domaine du savoir parler par la
quantité de grands diserts politiques qui ont marqué le temps et
l’histoire ; cependant, fait de la langue et de la manière de s’exprimer
deux éléments inéluctables dans le rejet de la volonté inhérente de la
population[4].
L’Orient et une bonne partie de l’Amérique ont compris la nécessité d’abouter
le pas et croient que sans une maitrise de la scène oratoire et surtout de la
science du langage, il est inconcevable d’accéder aux postes électifs[5].
Le grand enjeu de l’apport de lemmes choisis pour traduire ses pensées en
matière politique, c’est que, celui qui parle, cherche constamment à influencer
son interlocuteur et sait déjà les grandes conséquences de ses techniques
utilisées au détriment, souventefois, d’un groupe mal formé[6].
C’est le cas d’Haïti, la 1ère ‘’République nègre’’ où par l’usage
d’un langage rodé ou bien travaillé à la dernière limite, la population,
d’ailleurs ignare, victime de leur propre choix au moment des élections par des
candidats dont les verbes sont envoûtés de promesses fallacieuses. Cette
population trahie par la force des interventions de certains candidats, se voit
aujourd’hui obligée de remettre tout en question.
Plusieurs grands leaders du monde politique haïtien ont besogné pour faire
du discours politique national une image de ce que nous sommes en matière de
langue et surtout de ce que nous représentons dans le cadre des valeurs
socioculturelles et économiques. Parmi ces hommes de grande unité nous
retenons : Anténor Firmin pour sa prise de position contre les affronts déclarés
à la race noire[7]
et les faibles rapports diplomatiques entretenus par Haïti avec d’autres États[8].
Louis Joseph Janvier ne pouvait s’empêcher de s’attaquer aux détracteurs de la République
et des imposteurs qui voulaient nous voir échouer dans nos entreprises
sociopolitiques et économiques[9].
Démesvar Délorme, prêchant l’unité nationale, voyait déjà comme l’un de nos
mathématiciens politiques, que : ‘’Si l’on continuait à faire de
l’étranger notre espoir ; un jour viendra, nous serons leur proie’’[10]. Des
hommes comme Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines, Henri Christophe
pour ne citer que ceux-là, tous, sous un ton et un langage populaire lié aux
conditions sociopolitiques du pays, ont su résolument défendre les intérêts
d’Haïti[11].
Le dernier leader de la masse populaire et paysanne haïtienne, le
combattant pour le changement radical et rationnel de nos institutions politiques,
le rêveur d’une nouvelle condition de vie et de l’émergence d’une nouvelle
classe sociale haïtienne ; enfin, l’ultime Dessalines en date, l’Honorable
Sénateur Jean-Charles Moïse, sans un ‘’langage pointu’’ relatif à la domination
d’un secteur de la population, sans des verves oratoires équilibrées, tandis
que par une bonne compréhension de la situation de misère du pays, par une
lecture à la loupe des dérives de certains hommes du pouvoir politique, par une
nouvelle alternative de sortir de crise nationale, par un monde de cultures
diverses et un langage non châtié ; il (Jean-Charles Moïse) met sous nos
yeux notre réalité de vie, présente orgueilleusement nos erreurs politiques par
lesquelles nous sommes jusqu’à l’heure actuelle tapis dans la souffrance et
rejetés comme peuple à l’échelle internationale.
Le discours politique doit être fondé et objectif[12].
Il doit contenir la réalité quotidienne de la population pour laquelle le
courage et la détermination du leader sont au rendez-vous. Ce discours ne
peut-être admis pour vrai que s’il se constitue d’un programme de développement
durable dont la qualité se rapporte à la mesure du besoin de la population[13].
En matière politique, toute arme raisonnablement est admise. Tout petit jeu
de discrimination contre l’adversaire est requis. Toute attaque, dans le
respect de la personne de l’autre est de mise. Mais il faut toujours rechercher
à déterminer la force du concurrent que de se livrer à prouver sa faiblesse qui
constitue, d’ailleurs comme de rien par rapport à la capacité de faire ou
d’accomplir. C’est la meilleure disposition à laquelle on doit s’appliquer au
cas où l’on voudrait réussir à l’affrontement de l’adversité[14].
Nous sommes d’accord que le désordre s’organise au niveau du paradigme
linguistique du candidat à la présidence, le Sénateur Jean-Charles Moïse. Mais,
cela n’est pas l’effet qu’il ne puisse pas être président de la République,
pour avoir maitrisé comme cela se doit notre réalité et se propose d’y apporter
de sérieux changements si l’on voudrait croire à son programme de campagne.
Nous sommes convaincus que l’ex-maire de Milot, Jean-Charles Moïse s’allie
au vaste monde de la ‘’Créolisation’’ pour avoir ajouté du créole haïtien des
tournures et expressions qui pourraient choquer ses concurrents politiques. Par
ailleurs, cela ne suffit pas qu’on dise de lui incapable d’être à la tête de la
Magistrature suprême de l’État, pour être capable de nous faire comprendre que
l’international est loin d’être notre ami et que nos ressources naturelles
doivent être bien exploitées par nous sans écarter la possibilité de contracter
avec de grandes compagnies minières étrangères au bénéfice de la nation, que le
flux migratoire que connait actuellement le pays résulte de l’insouciance de
certains de nos dirigeants incapables de bien gérer les revenus de l’État pour
l’assurance des services sociaux de base et l’organisation d’une structure axée
sur la création d’emploi dans le milieu afin d’accroitre l’économie.
Nous sommes persuadés que l’ex-conseiller de la présidence, Jean-Charles
Moïse, ne peut se mesurer à l’aune oratoire de grands discoureurs internationaux,
dont : Démosthène, Point Carré, Cicéron, Hitler, Obama, Hollande pour ne
citer que ceux-là. Cependant, le manque d’équilibre scénique oratoire de
Jean-Charles ne peut lui empêcher d’être à la tête du pays ; pour être
capable de traduire nos pensées comme peuple, croire qu’Haïti doit se
développer sans ou avec l’aide internationale par la création d’un système de
crédit, par l’émergence d’une nouvelle classe socioéconomique, par la création
des richesses, par le rétablissement de la souveraineté nationale, par la
réforme du système éducatif et judiciaire haïtien, par le maintien de l’ordre
et de la sécurité nationale, par la garantie et la protection de nos
institutions politiques, par la protection de la famille, enfin par tout ce qui
pourra nous permettre de nous imposer sur la scène internationale.
Il faut finir les veines controverses. Il faut voir et regarder le Sénateur
Jean-Charles Moïse autrement, sinon, l’on risque de se fourvoyer à tort sans
même le savoir, car sa force n’est pas dans la manière de dire mais dans la réalité
de ce qu’il avance. Alors, à quelle position peut-on placer le mensonge dans un
discours politique ? Quelle est l’importance de la maitrise de la scène
politique si l’on cherche constamment à induire le peuple en erreur ?
Dans la nuit du 24 Septembre
2016
Il est 22 heures 5 minutesHeure locale.
Delcarme BOLIVARD, Avocat
Maitre en Science Politique
Fondateur de : Nouvelle
Ecole des Sciences et des Arts (NESA)
Responsable de communication à www.ulh.edu.ht
[1].- Platon: ‘’Apologie de Socrate’’.
[2].- M. Fabius Quintilianus (Quintilien).
[3].- Idem.
[4].- Gabriel Bergounioux : ‘’La Science
du Langage’’.
[5].- Aristote : La Rhétorique.
[6].- Mauvaise utilisation de la séduction
politique.
[7].- ‘’De l’égalité des races humaines’’.
[8].- ‘’Diplomate et diplomatie : lettre
ouverte à M. Selon Ménos’’, ‘’M. Roosevelt, président des États-Unis et la
République d’Haïti’’.
[9].- ‘’Haïti et ses visiteurs’’.
[10].- Approche politique émise par Démesvar
Délorme sur la nécessité de voir l’union au sein du peuple haïtien.
[11].- Michel Soukar : ‘’Entretien avec
l’histoire Vol II’’.
[12].- Dorna Alexandre : ‘’Pistes pour
une étude contextuelle du discours politique populiste’’.
[13].-Denis Monière/Jean Herman
Guay: ‘’ Introduction aux théories
politiques’’.
[14].- David Hume : ‘’ Où l’on prouve que la
Politique peut être réduite en forme de Science ‘’.