mardi 26 septembre 2017

Lettre d'un jeune haïtien Avocat adressée à son mentor

encrejournal
    Pays des Hommes vivants, 26/06/2015

De: Me  Carl-Démé Lavibord
A: Me Wilili K. Paul
Objet: Félicitations


Honorable confrère,

Je ne voudrais pas que je sois le premier à réagir sur votre rapport fourni relatif au dossier des sieurs Albert Frainfrain et Anténor Séjourné accusés de "déchouqueur[1]". Par ailleurs, si cela arrive, permettez que j'y avance quelques mots.

Estimable confrère. Vous venez de me faire comprendre que l'Avocat est celui qui est prêt à tout, quand ses demandes fondées en Droit ne sont pas respectées ou bafouées par certains juges corrompus, dépourvus d’élégance juridique, souhaitant traiter les défenseurs des veuves et des orphelins comme des gueux, si vous admettez que j’utilise votre propre mot. Vous m'avez permis de comprendre la force de la conviction et de la croyance avec laquelle, sans ambages, vous avez défié la marque dictatoriale du juge de siège d'alors. Vous avez injecté en moi particulièrement, le refus de l'inacceptable. Vous m'avez hier appris comment me soutenir au cas où j'aurais raison dans un Procès pénal ou civil.

La plaidoirie en faveur des accusés Albert et Anténor a transformé le Tribunal en une faculté de Droit, où, Cher Maître, élégamment vous avez défendu les causes de notre client. Dans cet espace sacré, appelé pour sa grandeur, le Temple des Thémis, vous avez développé et expliqué en maitre l’un des éléments fondamentaux des libertés publiques ; qu’est la liberté individuelle, reconnue, garantie et protégée par la Constitution en vigueur en ses articles 24, 24-1, 24-2, 24-3. Vous avez exposé en bon connaisseur, la règle et la typologie de l’Abeas corpus’’, dont : Abeas corpus préventif, Abeas corpus correctif et Abeas corpus proprement dit. Vous avez démontré que le premier peut se faire contre toute forme de manipulation juridique. Vous avez, cher confrère, au prétoire, expliqué en outre, les deux autres formes de l’Abeas corpus.

Distingué maître,

Votre réaction hier à la déférence du Doyen du Tribunal Criminel, est fondée en fait et en Droit, ce qui me pousse à vous en féliciter grandement. En bon Avocat,  vous vous êtes aussi attaqué au Représentant du Ministère Public qui n'a pas su faire l'état de la hiérarchie des normes juridiques dans un État de droit et démocratique. Au moment de votre plaidoirie éloquente, Vous lui avez donné une leçon qu'il saura retenir durant toute son existence comme raté en Droit. (Je m'en excuse).

Vous avez défendu la cause du cabinet et beaucoup plus clairement, la mienne, à un moment où les parents des accusés ne voulaient pas me comprendre. Outre des leçons précitées  retenues, je suis persuadé que vous ayez raison de nous demander de réfléchir avant de nous aventurer sur certains dossiers juridiques à nous soumis. J'en suis d'accord. Nous devons raisonner sur certaines sommes à nous remises pour certains dossiers.

Je fais le serment d'usage que je suis prêt à suivre la belle équipe dont vous avez mentionné au prétoire. Ainsi, dois-je vous rappeler que l'équipe entièrement se levait pour vous supporter dans votre prise de position face à un juge traditionnel comme l'a si bien remarqué clandestinement le Doyen du TPI de (…). (Je me garde de citer la Juridiction)

Enfin, je vous rappelle tous, les membres de ce grand cabinet, que nous avons gagné. Et, cette victoire combien méritée fera le tour de la ville comme une traînée de poudre.

Mais, ne dites pas, Honorable confrère: " Sachez que vous n'êtes pas obligé de me suivre ou de prendre ma position". Cette déclaration n’a pas sa place, car, nous sommes l'équipe championne, nous sommes la belle équipe condamnée à emboiter le même pas.

Sincèrement Vôtre,

Me Lavibord Carl-Démé.




[1] .- Spoliateur
Compteur Global

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