samedi 18 novembre 2017

La remobilisation des Forces Armées D’Haïti : Une préoccupation dans un contexte sociopolitique fragile.

encrejournal
La question de la remobilisation des Forces Armées d’Haïti introduit une nouvelle vague de débats tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale. Sur ce grand fait sociopolitique, chaque secteur a une position nuancée. Tantôt des approches y élaborées, dérivées des intérêts singuliers ne voulant pas que l’esprit de la Constitution du 29 mars 1987, amendée le 09 mai 2011, soit de mise en utilisant l’insécurité sociale comme conducteur des crises et des chaos dans le pays pour combler leurs envies de prise de pouvoir. Tantôt des réflexions parviennent des acteurs politiques croyant que le rétablissement des Forces Armées D’Haïti est une nécessité quant à la lutte contre l’anarchisme, le libertinage et surtout le délaissement de nos frontières comme soi-disant État souverain.

De l’armée indigène de 1803 en passant par l’armée féodale de 1807 à 1915, l’armée des protectionnistes de 1915, l’armée de la désoccupation américaine de 1934, l’armée de Jean Jacques Acaau de 1943, la Gendarmerie, jusqu’à l’Armée d’Haïti en 1947, dénommée Forces Armées D’Haïti en 1958 avec François Duvalier, cette dernière démobilisée en 1995 avec le retour de Jean-Bertrand Aristide, Haïti a connu des forces militaires en série. En dépit de la reconnaissance légale d’une force armée par la Constitution haïtienne en vigueur en ses articles : 264, 264.1, 264.2, 264.3, 265, 265.1, 266, 267, 267.1, 267.2, 267.3, 267.4, 267.5, 268, 268.1, 268.2, 268.3, cela n’empêche que cette institution indépendante soit en veilleuse de quinze ans de cela.

Il est de fondement que les forces armées constituent pour une nation un véritable moyen de développement dans le cadre du maintien de l’ordre, de la s’sécurité, de la protection des citoyens et des institutions. Elles désignent l’un des facteurs essentiels de la ‘’fonctionne régalienne’’. Ce qui montre que la sécurité extérieure d’un pays doit être assurée par la Diplomatie dans un contexte de prévention et par des forces armées en cas de conflit, pour la défense nationale sans oublier les stratégies à placer pour la question des risques et désastres environnementaux. Par contre, l’instrumentalisation ou l’utilisation d’une force armée à des fins politiques ou toutes autres manœuvres pouvant engendrer des situations de trouble et de violence, permettent de saisir l’échec flagrant d’une telle institution contribuant à appauvrir une nation au lieu de la propulser vers le progrès et le développement durable.
           
Les idées précédentes nous laissent comprendre la bivalence que peut avoir une force armée dans l’accomplissement de ses attributions. L’‘’armée’’ a permis à la Russie, les États-Unis, la Corée du Nord, la Chine, l’Allemagne, l’Angleterre, le Japon, le Canada de s’imposer nationalement et internationalement pour le mode de fonctionnement qu’elle offre à ces États précités. Tandis que, dans certains pays communément appelés ‘’sous-développés’’, tels : La République du Congo, Burundi, Sénégal, Burkina Faso, Libéria, Zimbabwe, Haïti,  pour ne citer que ceux-là, l’armée joue un rôle de destruction massive contre l’établissement de la paix publique pour être instrumentalisée par des autorités étatiques.

Le cas d’Haïti sur la liste des pays dont les forces militaires ne font que provoquer de graves crises sociopolitiques nous préoccupe l’esprit quand nous nous rappelons le rôle que jouaient les soldats des Forces Armées D’Haïti dans des violences politiques, des coups d’État, des gabegies administratives, des meurtres, des manquements aux principes des droits de l’Homme. Nous pouvons en déduire que pendant les trente dernières années, l’existence d’une force armée nationale fait plus de mal que de bien au peuple haïtien.

Par son utilisation politique à outrance, l’’’armée d’Haïti’’ consume tout un rêve du peuple, celui de vivre dans un parfait état de sécurité et de paix durable. Des Forces Armées D’Haïti, que de citoyens paisibles arrivent à perdre leur vie, que de compatriotes sont victimes d’éviction. Donc, si les Forces armées D’Haïti ont été démobilisées pour causes d’infiltration politique et économique en 1995 par Jean-Bertrand Aristide, en 2017, sous la Présidence de Jovenel MOÏSE, elles doivent être conçues autrement. Elles doivent être directement au service de la société au lieu d’être sous le contrôle du pouvoir exécutif comme il a été le cas d’autrefois. Elles doivent avoir en tout temps et en tout lieu l’esprit de la Constitution en vigueur comme vecteur d’achèvement des tâches nobles.

Les Forces Armées D’Haïti remobilisées sous la Présidence de Jovenel MOÏSE, est une institution reconnue par la Constitution du 29 mars 1987 amendée le 09 mai 2011. Cette institution est apolitique, dont les membres ne peuvent appartenir à aucun parti politique et doivent observer la plus stricte neutralité selon la disposition de l’article 265 de la loi mère du pays. Il faut souligner tout bonnement que la remobilisation des Forces Armées D’Haïti est une préoccupation dans un contexte sociopolitique et économique fragile. Au moment où cette armée refait surface, presque tous les secteurs de la vie nationale sont en crise :

1-      L’éducation ne peut pas être assurée effectivement, ce qui traine à la longueur de la journée dans les rues une kyrielle d’élèves des Lycées et des Écoles nationales pour n’avoir pas de professeurs en salle de classe. Et ces derniers se plaignent de la négligence du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle qui ne pense pas à les payer à temps, cependant, exige à certains dont les dossiers sont en cours depuis 10 à 20 ans de concourir pour un poste de professorat.

2-   Cette institution (Forces Armées D’Haïti) revient à un moment où un rapport sur le fonds Pétro-Caribe fait la une de l’actualité pour avoir accusé plusieurs anciennes et nouvelles autorités étatiques dans leurs mauvaises gestions de ce fonds. Ce qui entraine une très dégoutante image pour Haïti qui s’identifie par la conclusion de ce rapport aux yeux de l’international comme le bastion de la corruption des pays insulaires, pourquoi pas du monde entier.

3-     L’économie haïtienne est en déroute et s’affaiblit de plus en plus par les gabegies administratives. De-là, les agents de l’ordre public (les policiers) ne peuvent pas être rémunérés régulièrement,  des grèves dans les hôpitaux publics, des licenciements répétés et abusifs etc. Le pays se voit obligé continuellement de tendre la main à l’international qui continue à s’amuser dans nos malheurs.

4-   Des manifestations en série organisées par les opposants du gouvernement en place, demandent inconditionnellement au Président de laisser la tête de la Magistrature suprême de l’État pour être accusé de ‘’blanchiment des avoirs’’, fait prévu et puni par le code pénal haïtien. Ces manifestants en profitent pour dénoncer et critiquer énergiquement la loi de finances 2017-2018, qui d’après  eux, ne reflète pas les aspirations du peule.

En effet, que de situations fragiles dans lesquelles remobilisent les Forces Armées D’Haïti, présentées officiellement à Cap-Haïtien, Vertières, le Samedi 18 novembre 2017 sous le haut commandement de monsieur Jodele LESAGE, nommé par l’arrêté présidentiel du Vendredi 17 novembre de l’an en cours. Mais, demandons-nous pourquoi le chef de l’État haïtien se préoccupe de cette question de l’armée ? Que faut-il attendre de cette force ? Son budget de fonctionnement, répond-il aux aspirations d’une force armée de l’heure ? Les jeunes soldats, ne sont-ils pas des enfants ou des proches d’anciens militaires, qui partiront à la vengeance de leurs familles ?

Seule une parfaite observation nous est un rempart !

Delcarme BOLIVARD


18/11/2017

jeudi 2 novembre 2017

Observations sur les Eglises à Haïti


encrejournal
Si les Eglises (les différentes religions) se collaboraient pour dédier un candidat à chaque poste électif à Haïti, ce serait mieux. Delà, elles prendraient les rênes de la Cité et appliqueraient surtout les principes de Dieu à savoir: Développer, cultiver et multiplier la terre. Elles feraient le nécessaire de ne pas faire croire aux fidèles qu’ils sont seulement des héritiers du royaume céleste, mais, des éléments positifs ou de vrais citoyens besognant au progrès et à la bonne gouvernance du pays.

Au lieu de tout remettre à Dieu, les Eglises impliqueraient les fidèles au paradigme du changement national en finissant de les éduquer et les instruire civilement et politiquement. Les fidèles, au rythme des anges du ciel qui s'accrochent à encenser le Dieu tout puissant comme leur principale activité, entre eux, ils apprendraient à lire et à écrire au lucre de la nation. Par ce simple geste de civilité, ils comprendraient davantage la Bible et les prédications de leurs pasteurs ou prêtres seraient par eux plus pénétrées. A ce niveau, l’œuvre divine prendrait un nouvel essor à l’utilité de la communauté. Moins d’’’AMEN’’ sans rien comprendre, plus de ‘’il serait bon de faire ceci ou cela selon la volonté de Dieu’’. Tout, pour le bien-être de la collectivité.

A travers le monde, chaque Eglise se vente d’être beaucoup plus proche de Dieu et de maîtriser à la lettre les commandements divins, sans pour autant valider leur présence sur la terre par l’accomplissement de grands actes. Du Judaïsme en passant par Christianisme, Islam, Hindouisme jusqu’au Bouddhisme, on ne fait que se venter d’avoir la vraie puissance ‘’divine’’. Pourtant, chacune d’entre elles ignore ou néglige à sa façon le rôle que pourraient jouer les fidèles dans la construction du nouveau monde s’ils étaient formés de manière citoyenne. 

Chez nous, le même constat se dresse vers la désolation d’un combat aussi acharné entre des hommes de même catégorie sociale qui sauraient, cependant, s’allier et s’armer divinement à la défense d’une cause commune qu’est la ‘’patrie’’ au nom des principes de la démocratie contemporaine. Et s’il fallait parler de la pervertie et de la dépravation sociopolitiques d’Haïti, il serait important de soulever le rôle de l’Eglise en tout cela, s’interroger sur la nécessité de rendre effectif ce monde afin de parvenir  à un établissement de grandes œuvres mises au service des citoyens. Par de-là, la mission première de l’Eglise serait de veiller sur le respect d’application scrupuleuse des principes de Dieu, de plus, contribuer au développement du pays en encourageant leurs membres à participer aux actions civiles et politiques devant engager la nation.

Dieu, quel que soit le nom qu’on lui attribue : Yahvé (de l’Hébreu YHWH), Allah, ‘’Grand Maître’’, garde son amour, sa toute puissance envers les hommes. Par ailleurs, ces deniers  se détournent de la bonne voie et se livrent plutôt qu’à être servis au lieu de servir le pays.

C’est une remarque imprimée intégralement sur la réalité de l’existence des Églises à Haïti. Au lieu d’aider les fidèles à développer l’esprit d’équipe pour fortifier la Nation, elles (Eglises) ne font que dresser des barrières sociales destinées à empêcher aux fidèles de vivre fraternellement pour le bien être de la collectivité. Au lieu de prêcher la Démocratie en se servant des principes fondamentaux de la Sainte Écrite (la Bible), elles ne favorisent que la puissance et l’austérité des prêtres ou des pasteurs au préjudice d’une couche espérant un futur meilleur sans rien planifier au présent. Au lieu de bâtir à Haïti de grandes écoles, des Universités remarquables, des hôpitaux modernes, de grandes industries, elles ne font toutefois que de jouer au cerveau des fidèles en tirant d’eux de grands avantages, pour surtout augmenter la capacité de leurs temples afin d’accueillir beaucoup plus de monde dans l’idée d’en tirer profit.

Il nous faut finir avec l’idée que nos fidèles sont des passagers de ce monde et que leur véritable place est là-haut dans le ciel. Il faut, cependant les impliquer à la vie civile et politique d’Haïti pour qu’ils sachent avant tout, qu’ils ont leurs propres contributions à apporter dans la construction du pays. Mais ne les laisser pas périr pour faute de connaissances. Et si les Églises à Haïti négligent leur responsabilité consistant à redresser la barque fragile de la nation, elles vont continuer à nous désunir au lieu de nous conduire au port du changement global.

31/10/2017

Delcarme BOLIVARD



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