mardi 30 avril 2019

LE PARLEMENT HAÏTIEN : VERS UNE NOUVELLE CONCEPTION DES AUTORITÉS LÉGISLATIVES

 _‘’Je n’ai aucun problème avec le Parlement haïtien, mais son fonctionnement et ses composantes en termes de valeur, portent à l’équivoque.’’_ En effet, comme toutes les Institutions Républicaines, le Parlement haïtien a toute sa majesté, et constitue le co-dépositaire de la Souveraineté nationale selon l’esprit de la Constitution haïtienne en vigueur. Envahi par des femmes et des hommes formés pour autres lieux ne se rapportant pas au domaine de légifération, de contrôle de l’Exécutif et de développement social conjointement les élus locaux (C'est le principe du Parlementarisme) ; le Parlement haïtien, au cours de ces deux dernières décennies est réduit à la plus simple signification vulgaire.

Un espace où les grandes questions nationales devraient être posées, se voit, sous les yeux des soi-disant intellectuels, pris comme otage par un groupe de femmes et d’hommes dépourvus du sens patriotique, ce qui incite en grande partie le désordre sociopolitique dans le pays interminablement. Cependant, de tel endroit sacro-saint où le devenir d’un peuple devrait être approché avec la plus grande rigueur de Science et de Conscience par des parlementaires Hommes-Conséquents, se livre aux acres incultes. A imaginer et comprendre les enjeux de l’invasion de petits esprits au Parlement haïtien qui s’y voient des agents de destruction de leurs propres pays, ignorant qu’il leur sera tout à fait impossible de ne vivre normalement bien qu’à Haïti.

Les élections, outils typiques de l’existence de la Démocratie, conduisant les circuits du développement sociopolitique et économique ; à Haïti, se font toujours hypothéquer et instrumentaliser par des politiciens maitrisant et exploitant la nature miséreuse de la population prête à liquider sa conscience pour sauver sa vie. Toujours est-il que la machine électorale haïtienne se panne de grandes visions positives relatives à la postérité et des normes imposantes, cela permet respectivement de saisir par la pure logique que les élections ne changent à rien dans le pays et ne favorisent que le sous-développement national et mental du citoyen haïtien. Le renversement d'une telle pratique doit être envisagé.

Quand on sait que les élections à Haïti se truffent toujours de fraudes, on se demande si les produits qu’elles fournissent, à savoir les élus, dont les parlementaires, ne sont pas le symbolisme d’un système persiflé au détriment d’un peuple qui ne vivote que pour le présent. Donc, essayant de scruter le mode d’agissement des autorités législatives nationales, nous devons minutieusement identifier la faiblesse de l’Institution à partir de laquelle elles arrivent là où elles sont. A noter qu’en dépit de toutes les facettes et les caractéristiques de la prise de pouvoir politique à Haïti, nous voulons surtout étaler les principaux facteurs suivants : *les* *armes* , *l’argent* et *la* *magie* . Ces trois axes nous montrent à claire comment certains de nos parlementaires arrivent au pouvoir sans vraiment avoir bénéficié de la volonté et de la décision populaire. Ces trois éléments ci-après énumérés, rejettent d’un revers de main toutes les possibilités à gagner les élections à Haïti, comme des élus issus de ces trucages, notamment les parlementaires, puisqu’ils nous intéressent dans cette étude, ne pourront rien faire de sérieux pour le peuple bravant les multiples dangers pour les voter. De nouvelles figures y sont à créer et considérer.

Le niveau académique de certains de nos parlementaires est vraiment vile. D’autres, ne cultivent pas le sens de l’analyse des faits politiques, n’applaudissent que pour se faire entendre en séance de grands débats, n’ont pas la culture générale des grands problèmes mondiaux, dont : les conflits géopolitiques, les crises économiques mondiales, le réchauffement climatique, la dégradation de l’environnement, le droit national et international, la politique publique, les enjeux des libertés publiques et des Nouvelles Technologies d’Information et de Communication (NTIC) etc. L’ensemble de ces méconnaissances fait de la majeure partie de nos parlementaires des personnes ayant une déficience visuelle à tout ce qui pourra contribuer au développement du pays. Au Parlement, quand les grandes idées s’émettent dans un débat calme et serein, ils s’y taisent souriant certains collègues affreux des approches erronées pour troubler la vigilance enfantine de la population en face de son écran de téléviseur. Cependant, le calme mourant, ils se tordent de rire, des vociférations, des vacarmes, d’expressions excessives et grossières sous les caméras et aux micros de certains journalistes œuvrant pour la continuité de la médiacratie haïtienne.

Aucun texte de loi ne sanctionne le niveau intellectuel des candidats à quel que soit le poste électif à Haïti, ce qui favorise à n’importe qui la chance de devenir un élu dans le pays. Des analystes et commentateurs obtus, contrairement à nos approches, diront que dans une démocratie représentative, on ne peut pas limiter les citoyens à se porter candidat pour faute de niveau intellectuel ; mais, qu’ils sachent une fois pour toute que la vraie démocratie résulte du niveau d’éducation de ses dirigeants. Donc, certains candidats soit au sénat soit à la députation qui n’ont jamais eu une formation éducative et intellectuelle adéquate, qui, par la force de leurs *armes* et de leurs *moyens* *économiques*, accéderont au pouvoir législatif, ne donneront pour résultat que ce que représente le Parlement haïtien aujourd’hui, le *dépotoir* des *paresseux* et *l’asile* des *inintelligents* . Il nous faut y croire, ce n’est pas le Parlement haïtien qui est le problème, mais son mode de fonctionnement et ses principaux éléments, les parlementaires. Ces derniers, failli à leurs missions, nagent dans toutes sortes d’eau puante relative à la bamboche de la corruption au pluriel. Par ailleurs, la question d’éliminer cette Institution républicaine qu’est le Parlement haïtien, ne résonne pas à l’idée de conserver les grandes valeurs démocratiques. Si faire se peut, réinventions un autre Parlement constitué cette fois-ci des jeunes *formés* , *conséquents* et *valeureux* capables de jouer le rôle de représentatif dans un cadre formel au bénéfice d’un pays dont l’avenir semble être fragilisé avec le temps.

Le Parlement haïtien au lieu d’être chambardé doit être de préférence, rempli par des femmes et des hommes formés à ce poste vital du pays. Pour ce faire, nous devons réorganiser la façon d’être candidat au sénat et à la députation par des lois organiques mettant accent, entre autres, sur le niveau académique des postulats. Nous devons faire du Parlement, non pas un lieu pour s’enrichir au détriment d’un peuple qui sait toujours se sacrifier aux élections tant bien que mal, mais un véritable espace de débats où les grandes décisions devant engager la nation s’étalent et abordent intelligemment. En outre, nous devons inscrire dans l’agenda de nos moyens et stratégies, une nouvelle méthode de formation des citoyens qui vont voter afin qu’ils sachent en toute quiétude comment rédiger scrupuleusement leurs devoirs envers la nation. Sans quoi, nous continuerons instantanément à nous attaquer au Parlement tout en oubliant les vrais problèmes de cette Institution républicaine.

A chacun, son travail. A chacun son devoir. Le pays ne doit pas être remis entre les mains des incapables.

 *Delcarme BOLIVARD, Av. MA*

21/03/2019

Crédit photo : *Fils Du Christ Ambroise*

DISCOURS D'UN CITOYEN ENGAGÉ TUÉ LORS D'UNE MANIFESTATION POPULAIRE

‘’Se pa sèlman Kakout ki pran bal,
se avni tout yon jenerasyon jenn fanm ak jenn gason ki trennen nan labou
anba grenn je konsène yo.’’
--------------------------------------------------------

Par : *Delcarme BOLIVARD*

Ma chère famille, les autorités étatiques, mes concitoyens,

 _"Oh! Dieu, il est mort pour avoir voulu défendre les intérêts de son pays et soutenir ses droits comme citoyen conséquent. Que Dieu accueille son âme dans le firmament."_ Voilà les derniers mots que j’aie pu retenir avant que je ne me reconnaisse dans un lieu inexploré.

Mesdames, messieurs.

Dès l’aurore, je laissais ma  maison avec l'idée d'y retourner après ma participation citoyenne à une manifestation populaire organisée par une quantité de femmes et d'hommes honnêtes qui se persuadent de pouvoir changer l'ordre des choses dans le pays. Mes parents, mes amis attendaient impatiemment mon retour, mais, hélas ! je suis parti pour "l'infini" sans voir de près et de loin  une lueur d'espoir pour la croissance de mon pays.

M'impliquer dans les affaires sociopolitiques d'Haïti, ne m'a jamais été une préoccupation voire une prétention, car, on m'avait toujours relaté que ceux-là dont la présence se fait sentir à travers des séries de manifestation populaire, étaient tous des va-nu-pieds, des obtus ne s'y engageant que par la force de la manipulation d'une couche sociale, appelée incorrectement par les vivants  prédateurs, les bourgeois. Par mon intégration dans ce nouveau paradigme, en dépit de mon inaptitude première et de ma débilité consciente de la nature des choses, j'avais voulu contredire les idées fausses des détracteurs en leur permettant de savoir que comme en Droit pour intenter ou tester une action en Justice, il faut : *le droit*, *la capacité*, *la qualité* et *l'intérêt* ; mon apport et mon inscription à ces genres d'activité étaient beaucoup plus herculéennes que ma volonté et ma capacité intellectuelle. Pourtant, m'y trouvant pancartes en mains avec des  mots de revendications développementales, en compagnie de tous ceux qui croyaient fermement au changement durable pour le pays, une balle assassine de loin m'a été donnée par un *"je ne sais qui"* m'empêchait de continuer la lutte.

Contre la corruption, le pillage des biens de L'État, la misère, l'instabilité sociopolitique, l'insécurité de toutes sortes, l'inconscience et l'incompétence des dirigeants, l'ingérence de l'international, le marchandage politique de l'opposition, la déroute du système éducatif haïtien, la débâcle de l'économie nationale, le retrait du développement ; entre autres, étaient les motifs pour lesquels j'avais intégré ce mouvement consistant à chambarder le mode de fonctionnement du système politique national. Aucune disposition sérieuse n'était prise dès lors par les autorités étatiques pour freiner la course de la machine insécuritaire qui m'avait touché sur sa route, son passage, et bien d'autres citoyens encore. Au lieu de nous protéger comme les vœux de la Constitution haïtienne en vigueur dans notre mouvement, les dirigeants, de concert avec certains pays de l'international et des opposants sous peau, nous tuent, humilient nos rêves sous des projectiles illégaux pour la plupart venus de *"je ne sais où."* Mon corps ‘’hache menu’’ d'une odeur puante laissée aux chiens, dévorée ma dépouille sous l'ovation de mes adversaires croyant qu'il est bon ainsi de terminer sa vie, surtout, quand on comprend précisément la manigance du pouvoir en place et qu'on  refuse de s'y associer.

J'ai découvert que là-bas, les morts n'ont pas de vocations, ils sont enclos dans leurs paléo-visions, acceptent sans condition leurs causes et ce qu'ils sont aujourd'hui par le vouloir de l'au-delà de la vie. Ils se taisent pendant qu'ils continuent d'entendre le gémissement d'un peuple en agonie, parti très loin de sa terre natale pour avoir un mieux-être qui lui était une utopie dans son propre monde. J'ai aussi découvert que là-bas, les dirigeants sont comme nous, dénués de pouvoir sociopolitique et d'arrogance économique. Ils sont ce que nous fûmes instinctivement sur terre.

Ma famille, je pense à vous pour votre support et soutien. Vous n'avez jamais rêvé qu'un jour ainsi je finirai ma vie. Mais la conscience citoyenne et le devoir patriotique m'avaient interpellé, tant pis pour la mort, je poursuis mes rêves pour le bonheur de mon pays. Dites et racontez mes prouesses aux générations montantes ce que je représentais ‘’vivant’’.

Aux autorités étatiques, je dirai, à quand finira-t-on de compter les cadavres des citoyens qui se déterminent et se révoltent pour un Haïti se fixant vers le progrès et le développement durable? A quand, dirais-je, les larmes cesseront de ruisseler les yeux des familles en lambeau pour la perte d'une fille, d'un fils voulant dire non à la corruption institutionnalisée dans le pays. A quand, dirais-je, le vote des citoyens sera respecté et revenu sous forme de développement et des services résultant de leurs taxes? A quand, dirais-je, la Justice se montrera forte et puissante pour conduire n'importe quel dossier dans le pays? A quand...? A quand...? Oui, à quand...?

Mes chères concitoyennes et concitoyens haïtiens, ma mort me permet de comprendre que vous devez continuer à revendiquer pour soutenir vos droits et intérêts, car, votre vrai lieu vivable est où que vous soyez, la terre. Ne vous laissez nullement intimider par quiconque dans vos mouvements protestataires. Luttez, luttez jusqu'à ce que votre voix soit entendue et écoutée. Continuez à vous battre pour redorer l'image d'Haïti qui semble être usée et fatiguée sous la violence de toutes sortes des femmes et des hommes que nous avons choisis aux fins de la direction de notre avenir.

J'avais oublié, de surcroît, de signaler dans ma triste intervention qu'au moment où je me suis tortillé par terre sous les yeux inhumains de certains de mes concitoyens, au lieu de prendre mon cas au sérieux, vue l'urgence, au lieu de me venir en aide afin que j'aie pu sauver; préféraient de me photographier souriant et se battant pour savoir qui le premier sera à me poster, baigné de sang, sur son mur de "Facebook", son compte de "whatsapp" pour ne citer que ces réseaux sociaux. C'est vrai à Haïti, le service des hôpitaux est toujours dysfonctionnel, mais un simple geste pourrait me faire revivre. J'en pleure sincèrement quoique mort.

En effet, je crois qu'ici la mort n'est pas un bien. Elle n'est non plus une force à utiliser pour sauver un pays comme le nôtre. Les morts ont tous leurs lots de misère et de souffrance, la charge de sauver la barque fragile de la République d’Haïti est aux vivants conséquents, valeureux et conscients.

La mort nous écarte de toutes les possibilités à pouvoir continuer à lutter pour son pays. Merci.

 *Delcarme BOLIVARD, Av. MA*
03/04/2019

Conception de photo : Fils Du Christ Ambroise
Compteur Global

Culture