mardi 18 décembre 2018

HAÏTI/PETROCARIBE : DILAPIDATION, REGRET, VENGEANCE. L’AFFRONT D’UN PEUPLE SANS MÉMOIRE ET LA JUSTICE BANCALE D’UNE NATION À GENOUX

Par : Delcarme BOLIVARD

Ricardo Seintefus, l’ancien représentant de l’Organisation des États Américains (OEA) à Haïti, dans l’hypothèse vérifiée de son ouvrage titré : ‘’L’échec de l’aide internationale à Haïti. Dilemmes et égarements’’, persiste et signe qu’il soit plus facile de détruire la société haïtienne par le support économique de l’international que de l’en développer. Ce postulat nous renvoie à deux (2) considérations :

L’international ne fait qu’accroître son économie en investissant faussement dans certaines réalisations du pays où la multiplication des Organisations Non Gouvernementales (ONG) installe invisiblement des ponts du retour de grands avantages aux investisseurs eux-mêmes. Tout cela par une politique d’échange économique non équilibrée fondée sur l’irrespect des normes de la coopération entre les États. Ce qui explique que l’aide internationale est toujours profitable à l’international.

Par l’aide présupposée ou supposée internationale à Haïti, dans un contexte d’ingérence sociopolitique, de nouveaux riches haïtiens s’affirment et s’affichent en marge de la loi, en agissant bon gré mal gré pour dévier la Justice constituant déjà une faiblesse par ses composantes et surtout, son parcours à travers l’histoire nationale. Et cette question fragilise le statut juridique de l’État haïtien à l’échelle internationale et hypothèque la souveraineté nationale en grande partie.

Cependant, une coopération directe ou indirecte entre Haïti et certains pays de l’international dans de très bonnes conditions, ne favorisera-t-elle pas un véritable essor au développement durable du pays ? Lequel questionnement nous invite à intensifier nos réflexions diplomatiques portées sur un rapport de ‘’Sud-Sud’’ selon que le progrès se fixera sur un dynamisme de développement durable relatif aux efforts bilatéraux. Ou un rapport de ‘’Nord-Sud’’ dans un contexte de poids sur la balance d’échange sociopolitique, économico-culturel. Ce qui amène à établir que le sens des coopérations entre les États doit être équilibré afin d’éviter toutes sortes de manipulation possible.

Haïti, dans un échange prévisible avec le Vénézuéla, porté sur un terme lointain, bénéficie d’un programme de développement durable baptisé : ‘’PetroCaribe’’ de (depuis) sous la présidence du feu René Garcia Préval en 2006 jusqu’à celle de ‘’de facto’’ mené par l’ex-sénateur de la République, Jocelerme PRIVERT en août 2016. Ce programme, fixé sous forme de vente de pétrole à un prix réduit, était remis à l'État haïtien par l'administration étatique du feu Chavez pour contribuer à la relance du développement national par la construction des écoles primaires, secondaires et universitaires, des ponts, des routes ; par l’aménagement du territoire, la restauration du système judiciaire, l’émergence du système agricole, l’établissement des réseaux électriques ; entre autres, sont les principaux axes auxquels le contenu de l’enveloppement dudit programme devrait être destiné. Et selon les derniers rapports de la Commission d’éthique et d’anti-corruption du Sénat de la République liés à ce plan de développent, rien de spécial n’est réalisé à Haïti, si non que la dilapidation massive du fonds ‘’PetroCaribe’’.
   
Dilapidation du fonds PetroCaribe

Un montant de 3.8 milliards de dollars américains (selon les rapports) est dilapidé dans le cadre du programme ‘’PetroCaribe’’ de 2006 à 2016. Aucune sphère politique nationale et aucun secteur de la société ne veulent entendre raison de s’identifier comme des indices ayant participé soit directement soit indirectement au gaspillage de ce fond. Aucun projet sérieux n’est réalisé, aucune construction importante devant relever et redresser l’image de la République à l’échelle internationale n’est effectuée. Au contraire, le fonds ‘’PetroCaribe’’ alloué à Haïti pour son développement durable est utilisé de manière incertaine par une couche sociale et a créé de nouveaux riches malhonnêtes au mépris d’un peuple vivant dans le malheur de la vie.

Dans notre première réflexion sur le rapport du fonds PetroCaribe soumis par la Commission d’éthique et d’anti-corruption du Sénat, menée par le Sénateur Évalière BEAUPLAN, nous avons envisagé les prémices des données, des analyses et commentaires de ladite commission et nous avons conclu que, quelle que soit la considération possible ou l’idéologie politique, l’objectif visé par le programme ‘’PetroCaribe’’ a été désaffecté, considérant l’état déplorable dans lequel vit le pays en plein XXIème siècle. La condition économique précaire du pays où sévissent la misère et le désespoir de la population haïtienne, mitigée des crises sociopolitiques, contribue en grande partie au phénomène migratoire tendant à dévaloriser nos compatriotes vécus difficilement sous certains pavillons internationaux.

Dans les deux (2) rapports de la Commission d’éthique et d’anti-corruption du Sénat de la République, celui de l’ancien Président du Grand corps, le Sénateur du département de l’Artibonite, Youri LATORTUE, du parti politique ‘’Ayiti An Aksyon’’ (AAA), a épinglé certains hauts fonctionnaires de l’État haïtien dans le cadre de la gestion du fonds ‘’PetroCaribe’’ allant de 2006 à 2016. Celui du Sénateur du Nord-Ouest, Évalière BEAUPLAN en a fait les mêmes constats, à un point tel, conseillait à l’Assemblée Nationale de s’y pencher afin de transmettre le dossier au pouvoir judiciaire pour une décision définitive. Pourtant, étouffé par des groupes opposants parlementaires d’horizon politique divers.

La commission spéciale chargée d’enquêter sur la gestion du fonds ‘’PetroCaribe’’ révèle que de fortes sommes ont été dilapidées par de hauts fonctionnaires de l’État, dont des Ministres, des directeurs généraux et autres. Tous ces hommes ayant été indexés par le dernier rapport, ont eu recours aux réseaux sociaux pour se dédouaner par tous les moyens possibles des accusations dudit rapport au lieu de permettre à la Justice de faire son travail.

Regret du fonds PetroCaribe (genèse)

Signée le 07 septembre 2005 avec 12 des 15 pays de la CARICOM, dont, les principaux membres originaux : Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, le Belize, Cuba, la République Dominicaine, la Dominique, la Grenade, Guyana, la Jamaïque, Nicaragua, le Suriname, Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent et les Grenadines ; l’alliance ‘’PetroCaribe’’ était un programme lancé par le Vénézuéla, axé sur la distribution de pétrole à certains pays de la Caraïbe à un prix préférentiel. Ce programme issu de l’alliance ‘’PetroCaribe’’ était destiné à contribuer au développement durable de certains pays caribéens par l’investissement dans des projets structurels et infrastructurels.

Deux pays, dont : la Barbade et Trinité-et-Tobago, n’ayant pas joui de ce programme par rapport à leur position diplomatique face au système politique d’aide internationale imposé par la présidence de Chavez d’alors. Et Haïti fut intégré l’alliance ‘’PetroCaribe’’ jusqu’après l’élection du Président René Garcia Préval en 2006.

Ayant constaté ce que réalise la République dominicaine, notre voisin le plus proche géographiquement parlant, avec le fonds ‘’PetroCaribe’’ en matière d’infrastructure routière, d’aménagement du territoire, de construction d’universités ; entre autres, soulève chez certains Haïtiens conséquents le sentiment de regret qui les pousse à se questionner sur la nécessité et l’importance de l’État haïtien face aux grands problèmes de la population.

Considérant l’ampleur de la situation chaotique déplorable dans laquelle évolue le pays, les citoyens se soulèvent en demandant des comptes à toutes celles et tous ceux ayant participé à la dilapidation du fonds ‘’PetroCaribe’’. La population estime qu’elle ne pourra pas  rembourser ce fonds du fait qu’elle n’en a pas joui et se soulève en grande pompe pour solliciter de la Justice haïtienne une intervention sérieuse afin de condamner les coupables et d’envoyer un signal clair pour empêcher qu’une situation pareille se reproduise dans le pays.

Plus d’un se questionne sur la nature du remboursement de ce fonds gaspillé par certains grands dignitaires et fonctionnaires de l’État. Les citoyennes et les citoyens haïtiens refusent de croire qu’ils vont en tout état de cause, restituer cette forte somme d’argent par leurs courages à Vénézuéla pendant les vingt cinq (25) ans à venir à un taux d’intérêt annuel de 1% après un délai de grâce de deux (2) ans sans qu’ils ne s’en soient pas servi véritablement. Ainsi, sur tous les réseaux sociaux, la question citoyenne de l’heure est ainsi formulée : ‘’Kot kòb PetwoKaribe a ? (Où est le fonds du PetroCaribe ?)

Selon les clauses du contrat ‘’PetroCaribe’’, ce programme devrait être utilisé pour des projets fructueux destinés à stimuler le développement socioéconomique du pays. Le fonds ‘’PetroCaribe’’ devrait aussi, entre autres, être un remboursé en nature avec des produits, dont : les céréales, le sucre, la banane, par Haïti, un pays dont le peuple souffre misérablement. Par ailleurs, perplexes, les citoyens d’ici et ceux de la diaspora comprenant mieux la situation, se questionnent sur le devenir du pays aux yeux de la corruption qui s’érige en maitre dans la société haïtienne.

 Vengeance populaire

Notre première considération sur la question de "vengeance populaire" nous revoie à deux hypothèses. Premièrement : Quand la Justice se tait dans la combine des corrompus, le peuple se doit donner justice par la force et la violence. Deuxièmement : Quand les élites trahissent, la société meurt (Albert Camus). Deux grandes réflexions qui nous portent à considérer logiquement et historiquement l’idée de violence imposée par le peuple haïtien dans ses démarches de Justice.

La violence a été et est toujours admise comme une arme redoutable utilisée par le peuple haïtien dans sa quête de libération, d’indépendance et surtout de Justice. Nous nous rappelons la violence imposée par les esclaves avant 1804, avec laquelle ils ont conquis la liberté et l’indépendance. Ainsi, dans la zone insulaire, Haïti s’identifie au nombre des pays où la violence s’installe tel qu’un mode de résolution des conflits populaires et des conflits entre l’État et le peuple. La violence à Haïti a été au cours des siècles, le modèle infaillible de recours consistant à résoudre les problèmes relatifs à la conservation ou à la prise du pouvoir politique et la voie par laquelle s’exprime le peuple dans le cadre des révendications.

Considérant les séries de violence qui ont eu lieu de manière systématique pendant la période des baïonnettes à Haïti (1804-1915), celles qui ont vu le jour après le départ pour l’exil du Président Jean-Claude Duvalier en 1986, et d’autres qui ont eu pour mission de bouleverser l’année 1990 marquée par le coup d’État sanglant conjugué entre la Communauté Internationale et certains membres des Forces Armées d’Haïti (FADH) du Président Jean-Bertrand Aristide ; le statut de la Violence reste pour le moment le symbolisme du peuple haïtien se livrant à la recherche du bien être collectif.

Nous soulignons à l’encre forte que la demande de reddition de compte du fonds ‘’PetroCaribe’’ dilapidé par certains grands dignitaires, fonctionnaires de l’État haïtien et ceux de la Communauté Internationale, est une source de violence qui pourra engendrer, d’une part une violence politique chez les gouvernés, et d’autre part, une crise sans précédente mâchonnée d’un réveil de conscience citoyenne. Les émeutes des six (6), sept (7) et huit (8) juillet 2018 à Haïti, notamment au niveau de Port-au-Prince, constituent une marque de violence de dernière heure chez un peuple qui réclame Justice de son sort. Delà, la population sans défense, cherche à s’identifier par la force de sa volonté de conduire les autorités vers le droit chemin du respect scrupuleux des droits de l’Homme. Et le mouvement ‘’PetroCaribeChalenge’’ déclenché par un groupe de jeunes citoyens conséquents haïtiens d’ici et d’ailleurs s’installe dans la logique du postulat d’une nouvelle forme de crise sociopolitique émaillée de violence de toutes sortes au cas où rien ne s’y fait. À cet effet, Robespierre, Avocat, Homme de loi, Homme politique, Révolutionnaire, dans ses réflexions politiques nous enseigne : ‘’Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.

Peuple sans mémoire

Il nous faut, dans cette partie de l’article, présenter un ensemble de faits et d’évènements négligés par le peuple haïtien dans le déroulement de son histoire. Ainsi, notons qu’à mesure un peuple oublie son passé, c’est à mesure qu’il risque de ne pas pouvoir s’identifier.

Victor Hugo, essayant de comprendre le rôle que joue l’histoire dans la vie d’un peuple s’interroge comme suit : ‘’Qu’est-ce qu’un fleuve sans source ? Qu’est-ce qu’un peuple sans son passé ?’’  Marcus Garvey d’enchérir : ‘’Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines. La mémoire d’un peuple réside dans son histoire et dans son vécu quotidien. Il est tout à fait évident de reconnaitre la valeur d’un peuple par rapport à son adhésion existentielle historique. Or, quand il arrive à ne pas s’y accrocher, cela lui permettra de ne rien prendre au sérieux du présent et s’enlise à un avenir incertain. Delà, la théorie du souvenir conçue pour sauver l’espoir du peuple se dessine sur l’orgueil des citoyens conséquents.

Dans le cas du peuple haïtien, l’idée du mépris du passé est fortement perçue. Certains grands évènements historiques sont totalement méprisés et jetés dans la poubelle de l’oubli. Prenons quelques exemples :

L’assassinat de l’Empereur Jacques Ier (Jean-Jacques Dessalines) pour sa prise de position contre la corruption et des fraudes administratives dans les institutions étatiques. C’est ce qui a occasionné ou déclenché la lutte pour le pouvoir, la scission du pays, le vol, le gaspillage et l’ouverture d’une nouvelle classe dominante (la bourgeoisie) ;
L’acceptation de payer l’indemnité de l’indépendance par le président Jean-Pierre Boyer imposée par la France. Cette manœuvre de l’impérialisme dévalisa l’économie nationale qui fut déjà fragilisée par le coût de l’histoire ;
L’occupation américaine de juillet 1915 à décembre 1934 s'inscrivit dans une logique anti-développementale et introduisit dans les annales de l’histoire de la politique haïtienne une page d’ingérence internationale sans précédente ;
La prise de pouvoir et la chute des Duvalier sur la scène sociopolitique nationale émaillées d’un contexte ‘’infratricide’’ on ne plus terrible, sans penser aux effets des lois établies.
Le gaspillage du fonds de la rubrique ‘’Coopérative’’. Ce qui a engendré une rancune intense chez le peuple haïtien face aux dirigeants ;
La dévastation du pays par le passage du séisme du 12 janvier 2010. Ce cataclysme a donné pour effets, le gaspillage des fonds collectés pour la reconstruction d’Haïti par la CIRH ;
Le massacre de St-Jean Bosco à Port-au-Prince, celui de la Syrie aux Gonaïves, sans oublier le dernier en date, celui de La Saline de l’aire Métropolitaine de Port-au-Prince, où des dizaines de personnes ont été trouvées mortes et incendiées pour des causes politiques ;
La dilapidation du fonds ‘’PetroCaribe’’ par certains acteurs politiques nationaux internationaux, crime financier transnational que le pays n’a jamais connu depuis la tentative de la fondation de l’État haïtien.

Donc, une lecture à la loupe de bien d’autres scènes macabres dans l’histoire nationale sont à envisager pour mieux comprendre la dimension faillible de la mémoire du peuple haïtien. Et pour causes, le déterminisme politique enveloppe l’esprit de la population qui s’oublie ne voulant pas se mettre à l’abri contre la dynamique de corruption infligée par une classe de la société haïtienne comme une vérité absolue.


 La justice bancale à genoux 

Tant que la Justice d’un peuple est faible, tant qu’il se patauge dans la misère infernale par la puissance de la corruption des dirigeants. La faiblesse de la Justice haïtienne à se prononcer sur certains dossiers brulants de la vie nationale, provient du mode de gouvernabilité de la nation. À Haïti, la Justice et l'utilité se trouvent divisées, ce qui est contraire à la pensée de Rousseau.

Les principaux faits saillants qui ont mis à nu la Justice haïtienne durant les vingt dernières années se dévoilent tant par les observateurs nationaux que par ceux de l’international. Entre autres, notons que la Justice haïtienne n’a rien dit sur le dossier ‘’Coopérative’’ de Jean-Bertrand Aristide, rien n’est dit sur le débarquement des assaillants de 2004 à Haïti, rien n’est fait sur des accusations portées contre l’ex-premier Ministre Mme Duvivier PIERRE-LOUIS, rien n’est sorti du dossier de retour inattendu et la mort de l’ex-président de la République, Monsieur Jean-Claude DUVALIER, rien n’est sorti pour l’heure dans le cadre du dossier ‘’PetroCaribe’’, aucune poursuite effective relative à l’assassinat du prêtre Simoly JOSEPH n’est diligentée, rien n’est dit sur le massacre des habitants de ‘’La Saline, Cité de Dieu, Martissant, Grand Ravine, La Fossette, lors des derniers émeutes qui ont ravagé le pays. Aucune disposition judiciaire n’est prise contre les casseurs du six (6) et (7) juillet dernier, rien n’est dit sur la question des bandits lourdement armés entrainant l’insécurité sur tout le territoire national ; cependant, il est de principe de Droit que la justice exige que l’on répare le tort qu’on a fait (Jhonson SAMUEL).

Donc, nous comprenons que de par la faiblesse de la Justice haïtienne, le pays est totalement menacé. Personne ne respecte personne. Tout le monde est sur le qui-vive, et les grands intérêts nationaux échappent à la compréhension des citoyennes haïtiennes et citoyens haïtiens. Des autorités judiciaires appelant à faire respecter les lois, le font surtout au profit de leurs patrons du pouvoir exécutif, mais au préjudice de la nation, une façon pour consolider leurs postes nominatifs. Le principe qui veut que ‘’Le pouvoir arrête le pouvoir’’ s’inscrit sur du papier, alors que l’exécutif continue à avoir le contrôle du judiciaire pour empêcher que certains grands dossiers ne soient convenablement bien traités. Ainsi, la demande incessante de certains citoyens avisés sur le dossier ‘’PetroCaribe’’ avec pour formulation : ‘’Kot kòb PetwoKaribe a ?’’reste à désirer par nos dirigeants. Ce questionnement, par son embrassement d’une cause commune, peut-être étouffé au passage par les autorités compétentes en la matière vue l’impuissance de la Justice haïtienne.

Répétons avec ‘’Euripide’’ : ‘’Jamais, sans la justice, il n’y eut de bonheur véritable. C’est sur elle qu’il faut fonder son salut et ses espérances. Et il faut en tout état de cause savoir qu’où la justice décline, la société déchoit’’ (Emile de GIRANDIN).

18/12/2018

Delcarme BOLIVARD, Av.MA
Ecrivain

Crédit photo : Google, consulté le 14/12/2018 à 15 hs 22 

jeudi 6 décembre 2018

"Kredi atè plat" : Un refrain à effet de résonance perturbatrice de la raison citoyenne

La cohérence de la politique moderne requiert qu'on octroie le mérite avec réserves à un gouvernement qui recherche à régner l'ordre et la discipline au sein d'une société. Mais, les indices à utiliser pour y parvenir ne doivent pas porter à l'équivoque de la compréhension et de l'esprit critique des citoyens avisés ou éclairés. Donc, notre réaction sur le programme baptisé "Kredi atè plat" est d'une part fondée sur une vive ovation du gouvernement haïtien en place face à la cherté de la vie et la flambée du dollar américain par rapport à la gourde. Et d'autre part, nous tenons délibérément à mesurer les effets positifs et négatifs d'un tel programme dans la société haïtienne.

Donc, disons, courage au gouvernement Moïse/Céant pour la nouvelle initiative économique populaire portée sur le thème : "Kredi atè plat". Cette marque d'apaisement social vient à un moment où la colère juvénile et citoyenne consciente exige d'un côté le procès "PetroCaribe", et d'un autre côté, l'exiguité  de la classe politique échouée formant l'opposition farouche haïtienne prônant le départ inconditionnel du Président Jovenel MOÏSE.

Cependant, nous craignons que le programme "Kredi atè plat" n'ait aucun fondement puisque jusqu'à date, personne ne sait la provenance du fonds qui va l'alimenter comme cela se droit. Nous serons sidéré d’entendre toutefois que le montant disponible pour le "Kredi atè plat" ait été prélevé du budget rectificatif national 2017-2018. Ainsi, non seulement manquerait-il à nos honorables parlementaires la vertu d'être appelés à contrôler l'exécutif dans ses diverses démarches et entreprises, mais c'aurait été aussi un mépris flagrant à la Constitution en vigueur surtout en son article 40 disposant : " Obligation est faite à l'État de donner publicité par voie de presse parlée,  écrite et télévisée, en langue créole et française aux Lois, Arrêtés, Décrets, Accords internationaux, Traités, Conventions, à tout ce qui touche la vie nationale, exceptions faites pour les informations relevant de la sécurité nationale" (sic). Dans le cadre du programme "Kredi atè plat", le droit à l'information des citoyens, est-il bafoué ou respecté? Pourquoi continuer à payer les parlementaires s'ils sont dépourvus du sens de l'analyse et du contrôle des actes posés par l'exécutif?
 
Le programme "Kredi atè plat" est venu pour refroidir la tension populaire où le Président de la République, Jovenel MOÏSE, se trouve implanté dans un système politique désorganisé par une opposition ne voulant s'inscrire dans l'échiquier des affaires de l'État que par la transition et l'anarchisme. Par la non maîtrise de la Sociologie politique haïtienne, le Président actuel peut tout tenter pour calmer la fureur de certains membres de la population, mais ce sera vain. Car, le manque de connaissances de la gestion de l'État peut tout chambarder au profit de son égocentrisme.

Tout comme à l'assainissement de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, notamment, la zone du Palais National, à la suite des derniers événements qui ont entièrement bouleversé le pays; l'apaisement social "Kredi atè plat" n'est qu'un refrain à effet de résonance perturbatrice de la raison citoyenne. Pour ce mode de crédit, quelle méthodologie va-t-on utiliser au choix des bénéficiaires? Quelle étude de terrain a-t-on réalisé pour savoir les zones cibles? Et quelle en était la firme responsable? N'est-il pas l'occasion pour l'État haïtien de continuer à appliquer le Décret du 17 mai 1995, portant sur la libéralisation du taux usuraire?

Cependant, il serait mieux de renforcer la politique de la Banque Nationale de Crédit (BNC) en permettant à l'État d'offrir des crédits à beaucoup plus de citoyens par un taux vraiment accessible.  De permettre à la Banque de la République d'Haïti (BRH) de générer des fonds pour alimenter les caisses de la BNC pour favoriser dans de très bonnes conditions, la création des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Cela diminuerait au fil du temps, la pauvreté qui dévore la population, et empêcherait graduellement la migration forcée de nos concitoyennes et concitoyens vers les pays étrangers.

Soulignons que le "label" "Kredi atè plat" dans la sémantique et surtout dans la Sociologie linguistique haïtienne est mal choisi pour mener à bien un tel projet. De mauvaises connotations peuvent y être imaginées, dont : "Kredi atè plat" = "Kredi pou fini ak nou", "Kredi atè plat" (dans le commerce haïtien) "Vòlò bwote tout sa'n posede", "Kredi atè plat" (Dans le cadre de l'insécurité nationale) "Fout ou atè plat, ou pra'l konn kaw". Par ailleurs, cela peut-être aussi le cas de dire que le taux de ce crédit ne sera pas trop élevé.

Peu importe, dans la situation actuelle du pays, le gouvernement MOÏSE/CÉANT tente gauchement un acte, et vous l'opposition, que proposez-vous y?

02/12/2018

Delcarme BOLIVARD, Av.MA
Ecrivain

Crédit photo : google, consulté le 04/12/2018

mercredi 28 novembre 2018

Considérations sur la situation actuelle de la France et celle d'Haïti: Une approche fondée sur les principes de la Politique comparée et ceux de la Sociologie politique

L'augmentation du prix des produits pétroliers en France par le gouvernement en place a soulevé la colère de certains membres de la société civile se disant déjà hostiles à la dernière décision d'augmenter quelques taxes et de les prélever à la source conformément à la Loi de finances 2018-2019. Cette démarche, selon les autorités étatiques, entre dans une logique d'institutionnaliser toutes les grandes décisions devant engager la nation française. Pour protester contre cette idée semblant être illégitime aux yeux de la population française, est formé le groupe des "Gilets jaunes" dont la mission consiste à faire échec au gouvernement d'Edouard Philippe et s'éprendre du coup au locataire de Champs Elysées, Emmanuel Macron, qui, selon eux, s'intronise à la Magistrature suprême de l'État français rien que pour réduire la valeur du pays.

Les "Gilets jaunes" résultent des récentes initiatives du groupe des "Gilets verts", principaux protestataires de tout acte servant à contribuer au réchauffement climatique de la planète terrestre. Les "Gilets jaunes" s'irritent et enflamment une bonne partie de la France, notamment, Paris où ils souhaitent investir pour suspendre à leur agitation revendicative et populaire. Ils provoquent une situation terrifiante dont les conséquences sont à envisager. Et comme pour toujours, l'histoire du peuple français, en dépit de grandes infrastructures de cette société, est émaillée de forme de troubles tenues de manière imperceptible pour les autres grands États. Ce que certains pays, surtout ceux des Caraïbes, dit-on, ne peuvent conjuguer dans la stratégie de maintenir l'ordre et la paix dans leurs sociétés.

Nous devons nous rappeler quelques séries de scènes lugubres qui ont entièrement bouleversé la France depuis l'Antiquité jusqu'à la période dite moderne dans l'idée de propager les principes du Droit naturel alors qu'elle (La France) institutionnalisa et systématisa l'esclavage en Amérique latine par l'application des règles du Code noir. Retenons pour l'histoire sociopolitique et économico-culturelle française : L'affaire de Charles de Gaule, la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, la livraison involontaire de Jeanne d'Arc, la guerre de cent ans pour la papauté, l'obscurantisme imposé par le Roi Louis XIV, la prise de la Bastille, la Révolution de 1789, l'avènement des Droits de l'Homme centrique en faveur des pays dits civilisés, l'affaire de Maxime Brunerie contre le Président Jacques Chirac, les grèves de Renault, de Libération et du secteur minier, le mouvement des infirmières, le mouvement contre le contrat première embauche, les grèves contre la réforme française des retraites; entre autres, sont de significatifs événements qui ont conduit la France à ce qu'elle représente aujourd'hui aux yeux de l'Union Européenne et à ceux de l'humanité tout entière.

C'est vrai que la genèse de l'histoire de la France se confine dans une cognation accélérée sur le progrès et le développement, mais ne faut-il pas ignorer que toutes les luttes menées ou entreprises par les citoyens français trouvent leurs fondements et essences dans la révolution pour le bien-être collectif et le développement durable. Les conséquences de l'ensemble de ces mouvements, en dépit des révoltes sanglantes et meurtrières, permettent à la France d'être bien placée dans le concert des nations par sa force industrielle et son niveau technologique.

Pour Haïti, c'est autrement. Les clivages politiques ne laissent pas le temps au progrès et au développement de se fixer vers la société haïtienne victime des crises de toutes sortes et vulnérable face aux catastrophes naturelles. L'inconscience de certains citoyens dévalorise l'histoire nationale mal aiguisée sous les considérations néfastes de l'international. La lutte pour le pouvoir politique dans des climats de vive tension et brutalité ne cède au caprice de nos dirigeants l'espoir de tenir ferme notre élan historique ne s'écrivant que dans un passé lointain. La violence politique imposée par certaines autorités politiques nationales dans l'idée de consolider leurs pouvoirs, ne fait que plonger le pays dans le gouffre de la misère. Un système politique créé au détriment de toutes les sphères de la vie nationale, accouche une opposition délabrée avide de pouvoir et manipulatrice d'une population analphabète, illettrée et ignorante dans les affaires politiques. Tout cela s'intensifie continuellement à handicaper notre système économique et surtout celui éducatif.

De la guerre de l'indépendance nationale mal planifiée, en passant par la prolifération des partis politiques post-décès Jacques Ier, la faiblesse de l'État haïtien à répondre aux libertés publiques de la population, les techniques d'échec de l'occupation américaine mises en place par certains grands citoyens révoltés de l'époque, la chute incontrôlable des Duvalier en février 1986, l'institutionnalisation haineuse de la démocratie haïtienne avec la Constitution du 29 mars 1987, l'avènement incertain des principes des droits de l'Homme à Haïti, La prise de pouvoir par les armes au lucre de Leslie François St-Roc Manigat, l'invention de la théorie de la Libération théologique haïtienne initiée par Jean-Bertrand Aristide (première version), jusqu'à l'accession controversée à la première Magistrature suprême de l'État haïtien de René Garcia Préval, Joseph Michel Martelly et Jovenel Moïse; toutes les luttes opérées à Haïti n'ont qu'un objectif, celui de contribuer à l'instabilité sociopolitique du pays dans un contexte de soutenir ou de sauvegarder ses intérêts personnels. Delà, nous pouvons admettre que, mis à part certains effets positifs qu'occasionne la majorité des luttes populaires, dont, la liberté d'expression; les mouvements populaires haïtiens, mal orientés ou influencés, n'entrainent que le désordre social, signe visible du sous-développement du pays.

Le cas du mouvement "PetroCaribe" initié par certains grands citoyens haïtiens d'ici et d'ailleurs, montre clairement que la révolte à Haïti ces dernières années, n'est pas chose facile. Elle peut être désorientée au service d'un petit groupe malveillant, ou influencée par la force économique d'un autre petit groupe corrompu ayant un fort intérêt dépendamment du dossier à traiter. D'où, le marchandage de la conscience citoyenne au profit de la décadence étatique institutionnalisée.

Donc, à la lumière de notre démarche, nous disons haut et fort que la situation actuelle de la France ne s'identifie pas à celle d'Haïti. Si certains haïtiens se sont mis debout les six (6) et sept (7) juillet dernier contre la décision du gouvernement en place à vouloir augmenter les prix des produits pétroliers, d'autres ne l'ont pas fait. Au contraire, ces derniers clament que les premiers sont des voleurs et des anti-changements. Cependant, en France, les "Gilets jaunes" sont pris très au sérieux dans leurs revendications et pour effet, le gouvernement français est prêt à négocier avec eux au lieu de les fusillier. Le 17 octobre de l'an en cours, les "PetroChallengers" ont gagné les rues de toute la République d'Haïti pour demander la reddition de comptes sur le fonds "PetroCaribe" dilapidé, pour motifs non définis, ils ont été intimidés. Tandis que, les "Gilets jaunes" dans leur mouvement, sont bien sécurisés. De 18 novembre jusqu'au 21 novembre 2018 à Haïti, presque toutes les activités ont été paralysées sous l'appel de l'opposition farouche haïtienne pour demander le départ inconditionnel du Président Jovenel Moïse. Des barricades ont été dressées, des jets de bouteilles, des manifestants tués, des enlevés, des arrestations forcés, arbitraires et illégales, des citoyens morts, des manifestants et policiers blessés, brulés et morts. Par ailleurs, les "Gilets jaunes" très nombreux dans leurs besognes, mais, moins martyrisés, tabassés, arrêtés et tués. Ainsi, les agents de la force de l'ordre français ont tout mis en place pour que la paix soit régnée dans cette société.

On savait détruire à Haïti, et on continue à le faire. Cependant, c'est le pays qui en payera tôt ou tard les conséquences fâcheuses par son instabilité perpétuelle. En France, on savait lutter et on continue à le faire, et cela pour le développement de cette société.

Que dirions-nous de la finalité du mouvement pour un procès équitable sur le dossier de l'ère : "Kot kòb PetwoKaribe a?"

26/11/2018

Delcarme BOLIVARD, Av. MA
Écrivain

28/11/2018

lundi 19 novembre 2018

L'affaire de JEAN-CHARLES Moïse : Le symbolisme de la chute du régime "Tèt Kale " dans un contexte de l'inexistence de l'État par la force de la résistance orientée vers le mépris des principes républicains

La position du parti politique "Pitit Dessalines’’ prend de l'ampleur. Le Secrétaire général de ce parti, lors de la dernière manifestation anti-gouvernementale du 10 novembre 2018 dans le Nord d'Haïti, a posé un acte au déclin de ce mouvement consistant à hisser le drapeau rouge et noir à Vertières en signe de protestation à l'extrême. L'ordonnance de l'ancien conseiller de la présidence de René Garcia Préval défraie la chronique de l'heure et tente dans un élan considérable de freiner la course de la demande de reddition de comptes sur le fonds ‘’PetroCaribe’’ dilapidé par certains grands dignitaires et fonctionnaires respectivement de l'État haïtien et de l'international.

À ce propos, plusieurs considérations sont faites et chacune d’entre elles cherche à s'y positionner dépendamment de son idéologie politique. Si pour certains, le hissement du drapeau rouge et noir à Vertières sous l'ordre de l'ex-sénateur du Département du Nord, Jean-Charles Moïse, est un acte de grandeur d'âme, pour d'autres, ce geste n'est qu'une profanation à notre bicolore eu égard aux dispositifs de la Constitution du 29 mars 1987, amendée le 09 mai 2011. En réalité, considérant la dimension de cet acte, nous sommes convenu d'insinuer que les deux approches y relatives, ont tous deux à la fois, torts et raison; seule la nation en payera tôt ou tard les conséquences.

Nous arrivons à un carrefour où il faut placer sur mesure l'acte posé par l'ex-candidat à la présidence d'Haïti, Jean-Charles Moïse. Ainsi, est-il nécessaire d'appliquer le "principe de la causalité" et "la théorie de l’effet papillon", ce qui favorisera le sens de l'analyse et celui de l'esprit critique.

Première démarche:
Sur la nature du fait de hisser le drapeau rouge et noir :

L'ancien Maire de la Commune de Milot, Jean-Charles Moïse, au lendemain de l'accomplissement de son acte, a déclaré sur certaines stations de radio de la Capitale qu'il a pris du temps pour exécuter sa décision. Pour lui, c'est un acte calculé. En toute logique, nous pouvons en déduire que cette nouvelle page mise dans son histoire politique s'adresse à la fragilité d'un État incapable de satisfaire les besoins préliminaires de la population et la faiblesse d'un gouvernement indigne de son nom pour être inlassablement voué à l'international dans la moindre chose au service de la nation. C'est le symbolisme de la chute du régime "Tèt Kale" dans un contexte de l'inexistence de l'État par la force de la résistance orientée vers le mépris des principes républicains.

Deuxième démarche :
Sur les effets de l'acte posé par l'ex-candidat à la présidence, Jean-Charles Moïse :

Angle social :
En plein éveil de la conscience citoyenne sur le dossier ‘’PetroCaribe’’ sur tout le territoire national et au niveau de la diaspora, certains partis politiques, dont, "Pitit Dessalines", font écho. C'est l'occasion pour le Secrétaire général de ce parti de dénouer la pensée de la masse axée sur la misère et la décadence de l'État face à une classe soi-disant bourgeoise qui ne travaille qu'à son profit en bénéficiant tous les grands avantages et privilèges de presque toutes les institutions étatiques haïtiennes.

Selon le dernier rapport du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), Haïti est placé en 168ème position des pays pauvres du monde et vient en dernier dans le classement des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes. Avec un système économique fondé sur l'assistanat des pays riches,  Haïti, comme État déséquilibré par la pratique continuelle de la corruption, attend regrettablement toutes formes de crise destinée à paralyser l'essence de la démocratie que prône le préambule de la Constitution en vigueur.

A cet effet, les fraudes administratives commises par les plus hauts acteurs politiques de l'État, enfoncent le pays au plus bas niveau du sous-développement. Et le dernier évènement en date démontre que la société haïtienne marche à reculons sous un gaspillage sans précédent; ‘’PetroCaribe’’. "Kot kòb PetwoKaribe a? En effet, socialement, l'acte de Jean-Charles Moïse traduit le sort du peuple haïtien délaissé par des autorités qu'il a choisies pour assurer son destin.

Angle historique :
Madame Odette Roy Fombrun, archéologue et écrivaine de son état, dans ses diverses approches sur le panorama du drapeau national, alimente ses réflexions sur l'effet que le symbole visible de la patrie n'a jamais été stable et flotté de manière significative au profit d'un petit groupe qui ne cherche qu'à exploiter les  richesses du pays. De rouge et noir, en passant par bleu, blanc et noir jusqu'au bleu et rouge, le drapeau national se hisse désemparement la vertu dont parlait Charles Louis de Secondat à travers son fameux ouvrages sociopolitique intitulé "De l'esprit des lois".

L'instabilité de couleur perçue dans l'histoire du drapeau haïtien échappe à certaines grandes idéologies politiques. Et ce dérangement précède tous postulats de fausses croyances sur l'avenir d'un peuple oublié par l'État auquel il appartient. Donc, L'affaire de Jean-Charles Moïse sur le hissement du drapeau rouge et noir à Vertières le Samedi 10 novembre 2018 a une portée historique. Interrogeons-nous y : Est-elle (l’affaire) admise par le parti politique "Pitit Dessalines" comme le retour du règne de l'empereur Jacques 1er? Ou, le retour de la monarchie du Roi Henri 1er? Ou, plus proche encore, le régime duvaliériste? De ces questions, nous pouvons déjà imaginer la lutte pour la paternité du retour de ce drapeau rouge et noir entre les partisans de l'ancien Maire de la commune de Milot, Jean-Charles Moïse, et ceux des Duvalier qui, eux aussi, voient dans ce geste leur recommencement inévitable au pouvoir politique national. A noter que cet acte est un élément du spiral de l’histoire d’Haïti.

Angle juridique:
Sur l'acte posé par l'ex-candidat à la présidence d'Haïti, Jean-Charles Moïse, la loi haïtienne s'est déjà prononcée à travers deux instruments juridiques :

1- La Constitution amendée en ses articles 2 et 3 disposant respectivement que les couleurs nationales sont le bleu et le rouge,  et l'emblème de la nation haïtienne est le drapeau bleu et rouge avec ses descriptions. Cette Constitution demande que les citoyens respectent les lois de la nation y compris l’emblème du pays (art. 52.1 CH.) Et, quiconque ne le fait pas, tombera sous les sanctions de la loi y relative. (art. 52.2 CH.)
2- La loi du 31 juillet 1929 sur la profanation des monuments historiques de la nation.

En toute logique, quelqu'un qui aurait profané le drapeau haïtien aurait dû, in extenso,  frapper par la loi du 31 juillet 1929 portée sur des sanctions à quiconque profanerait le symbole de la nation. A la lettre, cette loi devrait être appliquée à Jean-Charles Moïse. Cependant, qui prendra la chance de le faire dans un pays comme Haïti où le Droit de la politique prime sur la politique du Droit ? Quelle autorité osera en parler sérieusement, dans un pays comme Haïti, où chacun a son compte à rendre dans la gestion des choses de la nation ? Dans un pays comme Haïti, où de grands hommes et de femmes d'État sont accusés de corrompus et dilapidateurs du fonds PetroCaribe, qui du gouvernement abordera complètement ce sujet ? Quel pouvoir établi s’y engagera, dans un pays comme Haïti où, ceux qui sont appelés à faire respecter la Constitution la violent à leurs profits, la brandissent quand leurs droits et intérêts sont menacés, pourtant, la piétinent au détriment de la nation. Dans ce cas, Georg Wilhelm Friedrich Hegel pourrait nous inspirer sur la sagesse de Jésus Christ qui faisait disparaître aux yeux de la femme adultère toutes celles et tous ceux  la voulant condamner pour un acte délictueux qu'eux mêmes savaient commettre.

Angle politique :
En matière de révolution toutes stratégies sont bonnes, il suffit d'atteindre les résultats escomptés. Pour libérer la France de la monarchie absolue, le Roi Louis XIV finit sa vie sous la guillotine agitatrice des opposants de l'obscurantisme. Pour la réforme politique de l'Allemagne, Adolph Hitler a dû faire exterminer tous les juifs de cette contrée. Les Tutsis et les Hutus s'enflammèrent, s'entretuèrent et détruisirent une bonne partie Rwanda et du Congo Belge; rien que pour dire non aux traites inhumaines imposées par les blancs de l'époque. Dessalines ordonna le massacre des français pour l'indépendance nationale. Tout cela explique que le réveil de la conscience citoyenne peut tout chambarder pour redresser, voire changer un système politique.

Nicolas Machiavel, dans son livre de traité politique, le "Prince", admet pour vrai qu'en politique tous les moyens sont bons, il suffit d'en garantir et d'en bénéficier les conséquences. Il y croit que les hommes politiques sont autonomes dans le choix de leurs stratégies à utiliser pour mener à bien leurs mouvements. Et comme vérité absolue, c'est donc la fin qui justifie les moyens dans toutes les occasions et à tout instant.

L'affaire de Jean-Charles Moïse interpelle la logique politique. Elle précède toutes les formes de prédicats dans la catégorie des idées opposantes actuelles. Ce qui signifie qu'un dépassement de soi importe pour mieux aborder cette action avec un esprit beaucoup plus équilibré. Ainsi, demandons-nous pourquoi le Secrétaire général de "Pitit Dessalines" a fait hisser le drapeau rouge et noir à Vertières le samedi 10 novembre 2018 sur la place publique de Vertières dans le Nord d'Haïti? Pourquoi pas une autre couleur? Reconnaissons-nous que la guerre pour la couleur du drapeau pour certains, ne changent à rien. Néanmoins, avec cet acte, l'ordre des choses a changé et une autre page vient de s'écrire au bas de l'histoire politique nationale. La demande incessante d'une classe citoyenne consciente sur le dossier PetroCaribe (Kot kòb PetwoKaribe a?)  vient d'en subir un effet négatif.

Plusieurs jeux politiques de l'accomplissement de cet acte sont à étudier. D'accord, cet acte posé par Jean-Charles Moïse aux yeux des autorités étatiques, montre clairement que le gouvernement en place a failli à sa mission. En suite, cela fait montre aussi que la patrie haïtienne est sombrée dans son pseudo-existence, et par conséquent, l'État haïtien est tombé en dérision auprès des décideurs nationaux et internationaux. Nous comprenons  la dimension de cette affaire. Il s'agit d'un acte réfléchi dévisageant et déshabillant la Justice haïtienne déjà trop faible et corrompue depuis la fondation de l'État haïtien.

Par cet acte, nous voyons la chute de l'État haïtien partant avec les effets du procès tant rêvé sur le dossier ‘’PetroCaribe’’. Il est aussi important de s’interroger de la manière suivante : Jean-Charles Moïse, ne voulait-il pas voir le déroulement d'un tel procès comme celui de la consolidation réalisé sous la gouvernance du Président Antoine Simon? Ou, ne voulait-il pas y être, y compris ses pairs? L'instabilité sociopolitique, l'ingérence de l'international, la violence politique imposées par certains acteurs politiques, sont entre autres, des mécanismes consistant à fragiliser  un pays déjà trop rabougri pour répondre aux revendications primaires de la population martyre de l'inconscience de son sort et de son état.

En effet, nous pouvons, en dépit des diversions politiques, continuer à demander : ‘’Kot Kòb PetwoKaribe a ?’’ Aucun parti politique ne doit infiltrer le mouvement pour empêcher que les dilapidateurs répondent aux questions de la Justice. Et quelle que soit la barrière érigée contre un éventuel procès sur la gestion du fonds de PetroCaribe, les citoyens conscients de leurs rôles à jouer dans l’état actuel du pays, finiront par avoir gain de cause.

16 novembre 2018

Delcarme BOLIVARD, Av. MA

mardi 2 octobre 2018

A vos enfants qui grandiront et me liront un jour

A vos enfants qui grandiront vous parlerez du fonds PetroCaribe.
Direz-leur clairement qu'une génération consciente dont je faisais partie n'y restait pas bouche bée.
Direz-leur qu'une bonne partie de la population, pourtant, dans cette lutte ne s'engageait pas.
Certains pour avoir été des délaissés, des chrétiens de trépas.

Direz-leur qu'une bonne partie de la population, pourtant, dans cette lutte ne s'engageait pas.
Certains pour avoir été des délaissés, des chrétiens de trépas.
D'autres, pour avoir été volontairement sous le joug infini des impérialistes,
Croyant que la défense d'une cause patriotique est une imprécation esclavagiste.

Ces enfants mettront en cause notre système éducatif importé,
Le rejet de nos sens culturels méprisés au lucre éternel de la chevalité.
Débâcle énonomique, mépris de la vertu de forts hommes,
Conséquences de l'inacceptation de ses devoirs d'honnête homme.

Débâcle énonomique, mépris de la vertu de forts hommes,
Conséquences de l'inacceptation de ses devoirs d'honnête homme.
A cela, ils sauront qui de nous avait pillé le pays pour sa destruction,
Ou de nos rangs trahi les effets, au nom de la passivité, de la reddition.

A cela, ils sauront qui de nous avait pillé le pays pour sa destruction,
Ou de nos rangs trahi les effets, au nom de la passivité, de la reddition.
Vos enfants par l'histoire vous condamneront pour n'y avoir rien fait.
Paieront une dette dilapidée pour laquelle vous restiez sans effet.
Le mouvement anti-corruption à Haïti dont PetroCaribe est la toile de fond,
Est le dernier appelant le réveil de la conscience citoyenne de bon.

01/10/2018
db

Delcarme BOLIVARD, Av.MA

lundi 10 septembre 2018

#Petro_Lettre : À la championne de tennis, Naomi OSAKA qui me lira un jour.

Championne Naomi,

Je congratule ta victoire consacrée au championnat de tennis japonais " US Open", tournoi du Grand Chelem en simple  pour cette année 2018. Je partage cette fierté comme humain en guise de te réclamer d'être haïtienne de mon sang guerrier. Je ne te connaissais pas auparavant et non plus ton talent de joueuse de tennis n'a été trop communiqué ou vulgarisé à travers la presse nationale qui, aujourd'hui, te classe en leur sein. Quelle prétention!

Comme toutes autres brillantes stars à travers le monde, cependant, ton nom me parvient et surtout est félicité et apprécié jalousement par le Président de mon pays qui s'occupe de ta gloire pour adresser des lauriers à ta référence. Je suis conscient du fait que ce chef d'État, celui de la première "République Nègre" salue ton niveau et ton talent international pendant qu'il ignore et néglige à la fois le nombre de talents du pays qui croupissent dans la misère pour laquelle ils abandonnent Haïti et la quantité grandissante de jeunes haïtiens d'ici et d'ailleurs, avisés et réveillés de leur sommeil d'inconscience pour se protester contre la dilapidation des "fonds PetroCaribe".

Contrairement à toutes celles et tous ceux de ma race qui  t'ont saluée comme championne au lucre d'Haïti, Naomi OSAKA, je te dirai chapeau comme humain. Par dessus de tout, je réitère ma volonté, conjointement celle des autres compatriotes, de continuer à servir mon pays quoique destructeur d'HOMMES VALEUREUX ET CONSÉQUENTS.

Somme toute, Si quelqu'un de tes proches par hasard lira ces quelques lignes ou du moins t'y tomberas un jour, tu sauras que je ne m'éprends pas à toi, et qu'en fait, tu comprendras que de tout cœur j'apprécie énormément tous les talents et les arts de toute catégorie confondue.

10/09/2018

Delcarme Bolivard, Avocat MA, le Citoyen Conséquent.

Pj. #Kot #kòb #Petwokaribe #a #pase?

lundi 27 août 2018

J'écris et je crie: C'est...

C'est l'ignorance qui vous barricade l'esprit pour ne pas manifester contre l'oppression que vous subissez.

C'est l'analphabétisme qui vous exhorte de ne pas défendre vos Droits et intérêts.

C'est l'injustice qui crée chez les justiciables la non confiance à la Justice.

C'est la pauvreté à l'extrême qui vous conduit à apprécier inopinément vos ennemis.

C'est la résignation qui vous permet de rester "attaché" à la misère.

C'est l'incapacité d'identifier les vrais problèmes qui vous fait accepter n'importe quoi dans la vie.

C'est l'abandon de vos implications citoyennes qui vous plonge dans la bestialité des choses.

C'est l'Église qui vous crève les yeux pour ne pas vous reconnaître comme citoyen de ce monde.

C'est le manque de solidarité de la multitude qui fortifie le pouvoir éphémère de la minorité minable.

C'est l'incompétence qui vous oblige à dire oui à la place de non, à ne pas faire à la place de faire, à accepter à la place de ne pas accepter.

C'est votre entourage parfois qui vous empêche d'évoluer, vous faisant croire que vous êtes incapable.

C'est l'inconscience qui retire de vous le vif sentiment d'engouement et d'engagement aux choses sérieuses de votre pays.

De tout ce qui précède et ce n'étant pas y mentionné, soit par oubli, soit par non su; vous êtes appelé à vous connaître dans le bon choix des éléments vitaux et leurs conséquences dans votre vie. La défense de vos Droits et intérêts est avant tout, un impératif personnel et sacro-saint constituant votre pleine et entière LIBERTÉ.

Peu m'importe dans la vie que de savoir soutenir ce qui me revient de Droit et pour lequel je suis né. Ainsi, vous ne demandé-je pas de faire comme moi, mais d'être de ceux qui croient et défendent jusqu'au dernier soupir, leurs Droits et Intérêts citoyens, et surtout, patriotiques.

Par : Delcarme BOLIVARD, Avocat M.A

26/08/2018

samedi 11 août 2018

La révolte consciencieuse de certains jeunes artistes capois : un pas vers la défense des valeurs socioculturelles régionales contre l’hégémonie farouche des autorités locales subalternes de toutes sortes des pouvoirs centraux


La révolte consciencieuse de certains jeunes artistes capois contre la décision inélégante et raciste de la part des organisateurs de la prétendue " fèt Okap", du 12 au 15 août 2018, est fondée de façon socioculturelle. Cette décision tendant à écarter les valeureux jeunes talents musicaux capois de la fête patronale de la ville du Cap-Haïtien au profit de ceux de Port-au-Prince, fait montre chez les autorités locales d'un sentiment discriminatoire des produits de chez eux.
Si certains incapables de la zone présidentielle sont retenus pour participer au 348ème printemps de la cité Christophienne, d'autres verront venir leurs gloires éphémères sous la déception d'une couche artistique victime d'un manque de visibilité pour n'avoir aucun rempart de solidarité prompte au devoir significatif de l'art. Par la négligence du choix de quelques brillants jeunes artistes de toutes tendances confondues de la place, la promotion culturelle du nord ne s'étend que vers la capitale à la recherche des valeurs non mesurables à celles de nos prouesses artistiques capoises. C’est totalement contre l’éthique de l’art qui le condamne tout en demandant que les artistes d’une région, d’un milieu social soient applaudis et valorisés avant même que de tendre la main vers ceux d’ailleurs.
Le constat en est fait. Plus de groupes musicaux et artistes proviennent en grande majorité de la Capitale pour cette fête. Quelques uns de ces artistes sont forgés au mépris de grandes gloires musicales d’ici. Delà, le mouvement déclenché par les jeunes artistes du Cap ne s’axe pas sur l'idée de ne pas laisser évoluer d'autres stars dans la célébration de la fête de la première ville historique et touristique d'Haïti, mais c'en est une démarche vivante et un signal clair à envoyer contre la domination de Port-au-Prince sur toutes les villes provinciales d'Haïti. Il faut en finir. Ce début a un prix.
Comment un "Polky" à la place de "Ton Sifèno, Ton Brigo, Bolicha et autres?" Comment un "Panch" à la place de "Pèsekisyon, Tikòlèt, 2-kalòt et j'en passe ?" Ces derniers nous consolent dans nos amertumes et nous font rirent dans la grisaille, dans la solitude ; cela, quelquefois même sans moyens économiques pour se faire payer un taxi (Motocyclette).
Demandions-nous également si "Alix BET, Tchooco P., Master Lee, Schenaï Beat, Ricardo Beat, et autres", ne pourraient pas être de la partie. Et leurs micros qui s'ouvrent à recevoir certaines personnalités de l'appareil étatique, ne méritent pas d'être entendus et vus sous des prestations hors de pair au grand jour de la fête de la ville de Christophe qui les a vus naître et grandir?
Que dirions-nous encore pour parler de Jephté Saintermo, Jhenie Thimot, Maestro Mardou qui, par la force de leurs talents musicaux ont respectivement, Champion national en musique de la francophonie, Vice Championne au concours ‘’Golden Classical Music Awards’’, Maître à penser en musique contemporaine nationale. Ces jeunes artistes là, ne  pourraient-ils pas en toute quiétude d'esprit, représenter valablement la scène musicale de la région dans l'organisation de la fête patronale de Cap-Haïtien ? Hélas ! Ils ont beaucoup de capacités musicales mais dépourvus du sens de flatterie qui leur empêche d'être sélectionnés pour la fête. Mieux vaut cela que d'être vendu inopportunément.
De toute évidence, les jeunes artistes capois dont les talents se dénigrent par leurs propres représentants au niveau de l'État, particulièrement, du côté de ceux des collectivités territoriales, dont la Mairie de Cap-Haïtien ; ont tout le droit de se révolter et protester contre des abus qui ne cherchent qu'à flatter les intentions instinctives malfaisantes des avatars du pouvoir politique national.

Delcarme BOLIVARD, Avocat, MA.
10/08/2018

mardi 31 juillet 2018

Yon ti kout je sou koze kraze palman ayisyen an

Deba sou kraze palman ayisyen an jounen jodi-a, pa dwe sèlman chita sou twòp kòb palmantè yo ap fè ak pakèt privilèj ke y'ap jwi, men se yon deba ki pran fòs nan analiz ak lojik politik.

Anpil pale anpil ap fèt sou koze kraze palman ayisyen an, chak gwoup di yon koze diferan. Gen ki di, "kraze palman an pou pèp la rale yon souf". Gen lòt ki di, "kraze chanm Sena a" pou nou mannyè ralanti nan depans ki pa vo anyen kote leta ayisyen ap fè pou nèg ak fanm sa yo. Tou lè 2 gen rezo, men youn nan yo pa janm devlope mwayen yo pou montre konsekans nenpòt nan chwa sa yo ke yo ta fè.

Sa pou'n konnen, sèke, kraze palman an antye oubyen chanm wo a ap mande pou nou chanje sistèm ak doktrin politik nou. Ayiti ak koze palman 2 tèt sa mete peyi a nan yon sistèm semiprezidansyèl osinon semipalmantè. Kidonk, prezidan paka fè sa'l vle ak sa'l pipito, paske pre ou lwen palmantè yo, ki se Depite ak Senatè yo ap kontwole li. E moun ki reprezante pèp la nan desizyon ke y'ap pran, p'zp aji pou tèt yo, men daprè sa Konstitisyon an mande ak sa mandan yo vle pou sosyete a.

Kòm Espesyalis nan "Parlementarisme", mw kwè li nesesè pou'n gen yon palman nan peyi a men se pa sa ki gen la jounen jodia : "vòlò, gaspiyè, piyajè, nèg ak fanm sòt elatriye. Yon palman se senbòl ak youn nan eleman nan demokrasi, kidonk, depi pa gen palman, se zafè bout di ki pra'l regle. E nan yon bat je, se sistèm toupizoup ak kraze grenn ki pra'l taye banda.

Kraze palman an mande yon chanjman nan manman lwa peyi a ki rekonèt san mank lavi enstitisyon sa. Se tout yon refòm ak chanjman ideyoloji san'n pa bliye chanje plas nan zafè politik pou yon lòt peyi anba yon lòt doktrin.

Kidonk, si nou voye jete chanm wo a, nou pwa'l vin genyen yon palman ki gen yon sèl branch, lè sa nou pra'l gen anpil lòt konsiderasyon:

1- Nou pra'l gen yon peyi ki pa fin chita sou demokrasi tankou mo a di'l la, sa vle di, gen kèk kichòy ki pra'l fèt san pa gen anyen ki wè ak demokrasi. (Egzekitif ka fè sa'l vle jiska 80%). Palmantè (Depite) yo dwe pi vijilan;

2- Li dwe gen plis Depite pou chak sikonskripsyon. Yo dwe konpetan, ak konn sa y'ap fè a. Olye ke manda yo a pataje, sa vle di yon pati pou pèp ki te vote yo a ak pati politik kote yo soti a, yo pra'l sèlman Depite peyi a, tankou sa fèt "Québec";

3- Depite yo, pliske se pou peyi y'ap travay, dwe debouye yo tankou mèt Jan Jak pou jwenn kontwòl egzekitif la nan nonmen pami yo yon chèf gouvènman k'ap soti nan pati politik ki gen plis reprezantan nan palman an;

4- Depite yo dwe fòme yon seri blòk solid nan lide pou defann enterè nanchon an, olye y'ap piye'l tankou sa y'ap fè jodia. Yo dwe gen anpil konpetans nan tout domèn yon mannyè pou yo pi byen konprann reyalite peyi a ;

5- Olye ke opozisyon ap fèt tèt anba nan lari, kraze brize fè moun pè, li dwe pran nesans nan palman an libelibè, sa vle di, nan respè lalwa.  Se li pouki pran kontwòl yon seri gwo Ministè, tankou : Ministè finans, Ministè zafè letranje elatriye ;

6- E prezidan Depite yo, dwe yon saj, yon moun ki konprann reyalite peyi a. Li dwe gen gwo nivo levasyon ak Dwa;

Zanmim yo, koze kraze palman an, se gwo koze wi. Se pa ti deba dèyè manman non, kote tout moun ka fouwe bouch yo jan yo vle. Se yon deba nanchon, se yon deba peyi ak tout konsekans li gen ladan'l. Li pa sèlman rezime sou koze pil lajan nèg ak fanm anba lanmè a ap fè ak depanse, men li chita tou sou prensip ak lojik ki gen awè ak politik tout bon san voye monte.

31/07/2018

Delcarme BOLIVARD, Avocat MA, et Spécialiste en Parlementarisme.

Des interrogations pour des causes citoyennes

1- Qui a porté plaintes au Tribunal après les émeutes des 6 et 7 juillet 2018 à Port-au-Prince ?

2- Contre qui ou contre quoi ces plaintes ont été dirigées?

3- Dossiers juridiques ou politiques ?

4- Le Commissaire du Gouvernement, l'est-il vraiment ? Ou exécuteur des ordres provenus du Palais national au profit d'une classe bourgeoise désaccordée sous la rébellion d'un peuple assoiffé de mieux être et de paix intérieure ?

5- Le Commissaire du Gouvernement, est-il le défenseur d'une couche sociale imposante par ses biens et ses richesses ? Ou accusateur d'une masse populaire humiliante laissée à la merci de Dieu ?

6- Les dépossédés depuis plus de deux siècles, n'ont-ils pas le droit à une Justice équitable ?

7- Pourquoi des hommes meurent la Justice se tait, tandis que des entreprises se pillent l'action publique en mouvement en un tour de main?

8- Y a-t-il une nuance entre un voleur d'oeuf et un voleur de bœuf ?

9- Que faut-il insinuer de ceux qui volent pour motif de faim et de ceux qui volent pour être plus riches au détriment d'un pays sous-développé à outrance ?

10- Qu'avons-nous fait d'un Président irrationnel et de certains candidats irréfléchis à la présidence ?

11- Que peut-on attendre d'une jeunesse dont le repère est le scandale de la corruption d'une nation coupable de ses choix électifs ?

12- Quand viendra le jour où tout homme haïtien accepte de faire ce qu'il est capable de faire ?

À ces questions, des réponses doivent être formulées. Mais la seule vraie réponse doit être axée sur l'équitabilité d'une Justice forte glanée sous les ailes de la conscience collective citoyenne.

17/07/2018

Par: Delcarme BOLIVARD, Av.MA

mercredi 20 juin 2018

Quand une dame haïtienne interprète la Dessalinienne à notre image


La dame entonnant maladroitement la Dessalinienne le soir du 18 juin 2018 au Champ de Mars en présence du couple présidentiel, de hauts fonctionnaires de l'État haïtien, n'a pas fait exprès. Elle chantait de manière énigmatique notre hymne espérant gagner l'ignorance de nos hommes de pouvoir en la circonstance.
La dame plaisamment interprétait les couplets de la pensée patriotique de Justin Lhérisson en oubliant de régurgiter toutes les ridicules qu’elle y imposait comme marque de sottise du gouvernement en place pour l'avoir applaudie en plein spectacle. La dame n'interprétait pas l'hymne de la République aux fins de gloire de nos héros de l'indépendance, mais le faisait-elle afin de jouir ironiquement des gaspillages des caisses de l'État par une série de sans vergogne. Elle gazouillait notre chanson patriotique de façon importune pour lui satisfaire le désir d'être vue aux côtés de tous ceux-là dont l'objectif singulier sur cette terre est celui de profaner notre épopée de Vertières et de vandaliser notre identité sociale et patriotique.
Pour quelques présents variant avec le temps, d'ailleurs, issus des sources de financement soupçonnées par nombre de ses utilisateurs malhonnêtes, la Dessalinienne a été massacrée par une dame dont le nom ne nous intéresse pas pour avoir confirmé notre ridicule en pleine fête populaire, hélas! La dame chantait pour gagner soit une voiture, une motocyclette, soit pour bénéficier des bons d'achat; logiquement, elle ne le faisait pas pour nous montrer sa longueur artistique fondée sur la bonne tonalité musicale (ironie). Ainsi, appréciée souriant par les organisateurs du programme, dont la présidence, et les spectateurs en liesse qui l'accueillaient de fort bonne manière par de chauds d’applaudissements, la dame mettait à nu ce qu'au XVIIème siècle français Jean-Baptiste Poquelin appelait la correction des mœurs en riant : "Castigat ridendo mores". La dame, sans qu'elle le sache, mettait sur scène ce que bon nombre d'entre nous camouflent.

La dame est humiliée très mal comme quoi, elle ne se connaissait pas dans le monde de ‘’Ludwig van Beethoven’’. Elle est fustigée comme quoi, elle ne maîtrisait pas l'hymne national de son pays. Quelles remarques! Cependant, combien d'entre nous peuvent l'interpréter du début à la fin sans détour? Le problème ne s'y pose pas.

Que dire notre système éducatif en tout cela? Que dire de notre société qui va à la dérive sans fin? Que dire de la jeunesse de chez nous, appréciée vivement pour des débauches auxquelles elle se livre, méconnaissable pourtant pour ses efforts et ses rêves de réussite?
Il est vrai que la dame, ni en créole ni en français  ne pouvait entonner notre hymne national. Par ailleurs, elle avait du courage pour affronter la honte personnalisée de nos dirigeants. C'est le tableau de ce que nous sommes et de ce que nous valons à l'instant présent.
Haïti est en déroute. Notre système politique s'ouvre aux plus incapables, violents on ne peut plus comme une identité méprisable à tout jamais. Si le peuple récemment choisissait l'autre en dépit de ses mauvaises qualités pour en faire une expérience nouvelle en ce qui se rapporte à la gouvernance du pays, la dame, au Champ de Mars, le soir du 18 juin dernier pourrait être championne. Alors comme il est dit : "Tout est possible à celui qui croit", nous disons à notre manière: "Tout est possible à celui qui vit à Haïti, comme tout est possible à Haïti".

20/06/2018

Par: Delcarme BOLIVARD, Av.MA

Petite compréhension de la nature des choses


Alors que les États-Unis par l'entremise de son Président, Donald Trump, exige la création d'une sixième branche des Forces Armées Américaines, une "force spatiale" ("space force") qui sera indépendante de l'armée de l'air, en préparation d'un éventuel conflit des étoiles; nous autres à Haïti, nous continuons à traîner les citoyens dans le mensonge, les bestialiser pour qu'ils ne sachent comment défendre ses droits et intérêts.

Les Forces Armées D'Haïti, aujourd'hui, sont dépourvues de gloire et de respect par le modèle de son rétablissement relatif à l'idée de pauvreté qui drape notre devenir de peuple. Cependant, si par la puissance d'antan les Forces Armées D'Haïti contribuait à placer le pays à la cime de la gloire tant au niveau national qu'à celui de l'international, il faut pour l'heure se demander à quoi peut attendre cette force armée haïtienne à un éventuel conflit étatique.

Nous réalisons avec mesure que certains de nos problèmes majeurs nous précédent, tandis que d'autres sont créés par la force constante de nos mauvais agissements, et par ceux, dans notre malheur infini qui nous guettent, nous plongent dans l'ignorance, cherchant à nous priver constamment de notre sens d'Homme.

Donc, redevenons citoyens par notre implication dérivée d'une formation haïtienne sans écarter l'essence de la compréhension universelle. Ce pour nous aider à refaire l'histoire comme peuple conscient de ses atouts sociopolitiques antiques et ses prouesses guerrières imbattables.

19/06/2018

Par : Delcarme BOLIVARD, Av.MA

mardi 8 mai 2018

KASAREDD : Note de presse



                                                                                                                   28 avril 2018

La coordination nationale de "Kalfou Sitwayen Ayisyen pou Respè Dwa ak Diyite" (KASAREDD), adresse ses plus sincères sympathies aux victimes survenues à la dernière conférence tenue à "Café trio", Cap-Haïtien, Haïti, par le parti politique du Sénateur en fonction, Youri Latortue, "Ayiti An Aksyon" (AAA). Elle condamne énergiquement le fait pour des individus non identifiés, en la circonstance, de larguer des gaz lacrymogènes ayant causé, selon le bilan partiel des responsables de l'Hôpital Universitaire Justinien (HUJ), plusieurs blessés et un mort.
"Kalfou Sitwayen Ayisyen pou Respè Dwa ak Diyite " (KASAREDD) rappelle que la démocratie ne peut fonctionner dans l'irrespect des droits et de la dignité de la personne humaine. L'État de Droit se construit dans l'harmonisation des idées divergentes fondées sur la stricte application et le respect scrupuleux des lois pour une société juste, pacifique et prospérée.
Ainsi, la coordination de KASAREDD exige une enquête sans délai par les autorités judiciaires compétentes aux fins de lumière sur cette scène macabre qui aurait coûté la vie de toute une partie de la population déjà victime d'ignorance de toutes sortes et exploitée par certaines autorités politiques pour manque de formations civiques et autres. Elle réclame, en outre, Justice aux victimes de cette attaque assimilée (sous toutes réserves ) à des actes de "Terrorisme, de massacre populaire et de crimes collectifs". La Justice haïtienne, selon la coordination, doit une fois pour toute, faire montre de sa capacité de rendre Justice à qui elle est due.
Donc, dans l'espoir que l'État haïtien y intervient rapidement pour permettre à cette pratique de s'écarter de toute possibilité de faire du pays un territoire de barbarie, la coordination nationale de "Kalfou Sitwayen Ayisyen pou Respè Dwa ak Diyite " (KASAREDD), renouvelle ses plus dignes sympathies à la déférence des victimes de ce drame.
Pour authentification,
Delcarme Bolivard,
Avocat, Maître en Sc.
Po
Secrétaire général


vendredi 30 mars 2018

LA DÉSINVOLTURE DU DOCTEUR KELLY C. BASTIEN ET L'INDIGNATION DU SÉNATEUR NAWOOM MARCELUS: LE THÉÂTRE DU MAUVAIS GOÛT EN POLITIQUE

encrejournale

Certaines banalités dans le quotidien de la politique nationale illustrent que nous sommes loin de maîtriser les paramètres les plus préliminaires de la Science politique. A force de nous y livrer assidûment par le seul fait que nous soyons des militants primesautiers en rejetant aveuglément les grandes écoles de pensée qui pourront nous fomenter l'esprit à l’accomplissement des démarches sérieuses devant concourir au développement durable du pays, nous préserver de toutes insultes, pourtant, nous en sommes tout ce coupable. C'est le déséquilibre entre les réflexions des classiques politiques/politologues, tels: Philippe Braud (Histoire de la politique), David Hum (Où l’on prouve que la Politique peut être réduite en forme de Science) qui croient que la Science politique doit être applicable au profit de la bonne gouvernance. Et des penseurs politiques philosophes, dont : Nicolas Machiavel (Le Prince), Thomas Hobbes (Léviathan) n'admettant pour vrai que leur réussite cachée en dévalorisant leurs adversaires dans le cadre de la prise de pouvoir politique.

Nous doutons fort que nos hommes politiques apprennent bien leur devoir d'état. Nous assistons au contraire à une lutte acharnée pour le pouvoir de manière insignifiante, si nous nous referons à leurs bilans comme des autorités étatiques.

C’est ainsi que dans une même période, les réseaux sociaux déjà très mal utilisés et appréhendés par certains internautes, viennent d'être troublés par des interventions politiques de l'ex-Sénateur de la République, en l'occurrence, Docteur Kelly C. Bastien qui s'attaque acharnement, mais sous un ton doux et ironique, au Sénateur Nawoon Marcellus.

Dans un premier clip, Docteur Kelly rejette l'affirmation du Sénateur Nawoon faisant croire que ce dernier voudrait implanter un nouveau lycée dans la localité de grison-garde, département du Nord. Tout en voulant humilier le Sénateur Nawoon, Docteur Kelly C. Bastien l'invite à prendre le chemin de l'école comme moyen de comprendre mieux les multiples facettes de la politique. Dans le second clip, le Sénateur Nawoon Marcellus par le Docteur Kelly C. Bastien a été accusé de détournement de fonds (...), vol d'appareils de téléviseurs et surtout de retourner à l'école pour se former complètement. Le Docteur Kelly C. Bastien, faisant de telles allégations, n'en a pas ménagé les conséquences pourtant. Et peut en payer cher le prix. Il n'a pas mesuré ses propos humiliants à l'égard du Sénateur du Nord en fonction. Il s'attaque, néanmoins, à tous ceux-là ne sachant ni lire ni écrire à Haïti constituant pour les deux antagonistes une même source électorale.

Que dire Karl Marx à travers son fameux texte : ‘’Sur la question juive’’ par rapport au comportement de l'ex-Président de l’Assemblée Nationale,  Kelly C. Bastien, à un moment où les élections devront prochainement se tenir à Haïti? Laënnec Hurbon, ne dirait-il pas que la grande partie de la société haïtienne acceptait mal les vidéos du Docteur Kelly C. Bastien, par ses ouvrages, "Comprendre la société haïtienne, et Sorcellerie et pouvoir en Haïti "? Et Paul Moral dans ses études sur la société haïtienne, "Le paysan haïtien", remarquerait-il que l'ex-Sénateur du Nord faussait ses pas en qualifiant le Sénateur Nawoon Marcellus de "nèg sòt" (nègre sot)? Frankétienne, dans "Les affres d'un défi", ne prendrait-il pas le Docteur Kelly C. Bastien pour Clodonis, celui qui se vantait pour ses connaissances et pour lesquelles il a été mis à mort?

En effet, la grande masse populaire haïtienne comprendra fort mal les dire médiatisés de Kelly à l'encontre du Sénateur Nawoon Marcellus. A contre partie, le Sénateur Nawoon Marcellus, ne dit jusqu'à date aucun mot sur les propos décourageants du Docteur Kelly C. Bastien. Peut-être, y croit-il une stratégie politique laissant à sa place agir la grande masse populaire haïtienne au cours des prochaines élections. Espère-t-il bénéficier la faveur du peuple qui pour lui, serait humilié par l'ex-Sénateur du département du nord, le Docteur Kelly C. Bastien.

Il reste au Docteur Kelly C. Bastien de prouver ses allégations comme il est dit clairement par le penseur, Bayle Pierre : "Tout fait avancé, doit être prouvé ". Au Sénateur Nawoon Marcellus de dire le contraire pour rassurer ses milliers d'électeurs qui sembleraient en être convaincus. Faute par le Sénateur Nawoon Marcellus de redresser Kelly C. Bastien dans ses malversations, l'indignation s'emparera de lui pour le reste de sa vie. Et par l'argument d'autorité, maintenons les discours politiques du ex-Sénateur Kelly C. Sébastien contre le Sénateur Nawoon Marcellus, même si par nous ils sont qualifiés de désinvolture.

Delcarme Bolivard 
db
30/03/2018

samedi 24 février 2018

LE JOURNALISTE S’APPREND: Hommages inédits


Mes premières armes en Journalisme m'ont été remises par un ensemble de grands professeurs nationaux et internationaux du genre célèbre; respectivement : Me Delinord Valcin, Jean Etienne (Joe Etienne The Master), Dr Dorismond Edlyn, Me Claircidor Jean Rouzier et Dr Bruno Hamard, Professeur Gabriel Coulombe. De cela, il y a treize ans  (13 ans).

Le professeur Delinord Valcin m'apprenait à respecter le principe de l'écriture journalistique tout en restant objectif dans les faits à présenter. Il m’incitait toujours à vérifier l'authenticité des informations avant même que je ne les mette en onde. En journalisme, le professeur Delinord m'initiait les techniques de vérification des données édifiantes et les méthodes relatives à l’examen de la vérité. Il me faisait écarter de toute possibilité dont la mission consistait à forger des informations, car, m’apprenait-il que  ‘’l’information est le plus vicieux des caméléons intellectuels’’ (Heinz Von Foerster). Dans son cours de ‘’Journalisme’’, le Professeur Delinord m’encourageait à ne jamais commettre des délits de presse et me rappelait continuellement que le vrai journaliste est celui dont les analyses et commentaires sont fondés sur la règle de l’objectivité. Donc, du professeur Delinord Valcin, j'apprenais à me consacrer à l'ouvrage pour qu'enfin mes opinions et réflexions soient tout à fait respectées et crues jusqu'à inscription de faut.

Le Journaliste Jean Étienne, appelé intimement par ses pairs,  ‘’Joe Etienne The Master’’, me tendait la main en animation radio/télé avec les verves oratoires puissantes d'un jeune de ma génération, le feu Fritzner Difficile, porteur d'espoir sous la coupole des orateurs du Cap-Haïtien par une voix saine, claire et intensifiée mélangée de gloire et de souplesse. Joe m'exigeait toujours de me courber sous la force de la voix artistique, de m'incliner quand chantait un artiste aux heures d'une émission de peur que les auditeurs n'abandonnent la station sur laquelle se pose ma voix comme animateur. Joe me parlait de "Phrasé musical", moment pendant lequel je peux saluer ou faire des commentaires sur des musiques. Il me professait les grandes notions des techniques d’animation, à savoir : la règle de la pertinence de la connaissance en animation, l’animateur avant, pendant et après le spectacle, le principe des trois (3) ‘’Caps’’ (capter, captiver et capturer) etc. Des souvenirs à ne jamais oublier.

Philosophe de son état et chercheur de carrière, Dr Dorismond Edlyn m'introduisait la philosophie  du journalisme en m'invitant à respecter l'opinion de l'autre. Il me parlait de l'importance des "idées" que je dois savoir choisir pour balancer l'opinion. Dr Dorismond m'incitait à découvrir les enjeux de la presse dans les Caraïbes et surtout au niveau de l'Amérique latine. Ainsi, m’invitait-il à ne pas être comme ‘’un marchand de nouvelles ou un redresseur de torts’’. Il me parlait du principe épistémologique qu’évoquait Henri Béraud qui refusait d’accepter le journaliste comme un ‘’flâneur salarié’’ et comme un ‘’homme de la rue’’. Dr Dorismond fondait en moi l'empire de la connaissance livresque au service de la réalité médiatique d'ici et d'ailleurs.

"Le journaliste doit soigner son être et son paraître", tel était le conseil tenu à ma déférence par le professeur Claircidor Jean Rouzier. Ce dernier, puriste avéré; entamait une lutte contre la médiocrité et condamnait sans réserve la médiacratie dans le monde, notamment à Haïti où la presse est vendue aux enchères. Le Professeur Rouzier, dans son cours de "Communication Sociale et mass médias" me montrait les dangers qui peuvent survenir à la suite de l'implication directe et partisane des médias dans les affaires politiques d'un pays. Cet homme faisait de moi un communicateur au sens plein du mot et à tout jamais.

Quant au Dr Bruno Hamard, mon tuteur en thèse de Master/Science Politique, option : Développement International, le Journaliste doit avoir un subconscient fécond que l'on appelle aussi "Culture générale". J'apprenais avec lui que je dois m'informer avant que je n'informe les autres. Il me permettait de découvrir le rôle de la presse dans l'élan politique d'une nation. Il m'invitait à ne pas vendre ma conscience comme professionnel journaliste et à placer mes mots de manière raisonnable dans les sujets d'actualité. Avec Dr Hamard, je découvrais la fragilité du domaine médiatique dans l'espace francophonique haïtien où les informations peuvent être manipulées au lucre d’une classe sociale.

Dans ma spécialisation en "Parlementarisme" avec l'Université Laval, je suivais à la lettre les informations et notes soumises par certains grands professeurs de cette université, dont, Gabriel Coulombe. Ce dernier, dans ses multiples approches et interventions, expliquait par des questions clés la fonction de l'information rationnelle dans le domaine parlementariste et démocratique. Il me permettait de comprendre ce que pouvait créer de vrai la presse dans un système démocratique, comme : Assurer la transmission de bonnes informations, impliquer à la formation civique et politique des citoyens d’une nation, promouvoir la culture et encourager le progrès économique par l’investissement et la création d’emplois. Il soulignait que la doctrine et le système parlementaire d'un pays peuvent être les résultats de la presse parlée, écrite et télévisée de cet État. A ce niveau, il est de bon ton que les acteurs de presse soient bien formés, et respectent intégralement l'éthique et la déontologie journalistique au bénéfice d'une vive participation intellectuelle sans écarter la masse dans les affaires sociopolitiques d'un Etat.

L'ensemble de ces compétences reçues et acquises a fait de moi un passionné de média et un serviteur des principes y relatifs. Je deviens un Humain au service d'un pays qui ne reconnaît pas encore les sacrifices de grands hommes qui se sont battus pour notre valeur de peuple. Je grandis sous le respect des normes, travaille pour l’application de la loi, défend ce qui mérite d'être défendu et renonce à tous avantages mesquins inhumains devant continuer à plonger mon pays dans le bassin d'ignorance et de la médiocrité à outrance.

Delcarme Bolivard

db

24/02/2018

Compteur Global

Culture