lundi 30 décembre 2019

*Le Barreau du Cap-Haïtien pris par des bourreaux : Entre des discours impromptus hors-normes et des observations scientifico-techniques.*

Encrejournal
Il est admis par pure coutume et tradition, toujours dans un langage soutenu, voire châtié, que l'Ordre du Barreau des Avocats du Cap-Haïtien est une prestigieuse institution professionnelle, un dernier rempart fort à la moralité et une coopération technicienne respectant la loi, l'éthique et la déontologie qui caractérisent le métier d'avocat. Ce vif et vibrant sentiment est le fait pour ce Barreau d'avoir été dirigé par une pléthore de grands hommes dont parle tout le monde pour leurs capacités intellectuelles et leurs vertus de bienfait. De grands noms à citer sans prétention aucune nous aideront à mieux apprécier et comprendre la valeur du Barreau de Cap-Haïtien, tels : Anténor Firmin ( De l'égalité des races humaines), champion de la Société Anthropologique Française, Tertulien Guilbeau (Les paysans), messager et voix des paysans haïtiens, et Fondateur de l'École de Droit du Cap-Haïtien, devenue aujourd'hui, la Faculté de Droit des Sciences Économique et de Gestion du Cap-Haïtien), pour ne citer que ceux-là.

Avec le temps, les ridicules qui se pourvoient au sein du Barreau de Cap-Haïtien ne jouent pas en faveur des interpellations sublimes d'antan qu'on savait octroyer à cette institution pour être pris par des bourreaux. Mis à part certaines têtes avocates célèbres qu'on peut compter sur doigt aujourd'hui au Barreau de Cap-Haïtien ayant l'âme forte dans le métier, s'écartant de toutes sortes de marchandage professionnel, des militants avocats veulent à tout prix remplacer des avocats militants (article 13 du Décret du 29 mars 1979). Les premiers sont beaucoup plus taillés à l'angle de la politique traditionnelle haïtienne assise sur l'incompétence, la violence, la haine, l'arrogance, le mépris continuel des principes établis, la méchanceté et la cupidité. Les derniers sont ceux-là qui croient que leurs positions doivent être envisagées à la dimension de la loi en respectant l'opinion de l'autre quoi qu'elle puisse être contredite par des arguments solides et légaux. Ils se vêtissent en agissant conformément aux prescrits de la loi organique de la profession d'Avocat.

 *Contexte de la situation fragile du Barreau de Cap-Haïtien*

Selon l'esprit de l'article 33 du Décret du 29 mars 1979 régissant la profession d'avocat à Haïti, il est ordonné que tous les deux (2) ans des élections soient organisées dans l'ordre suivant : celle du bâtonnier, celle du conseil, celle du secrétaire et du trésorier ou du secrétaire-trésorier. Ces joutes électorales constituent une marque démocratique qui concourt à contribuer au projet de l'État de Droit dont nous parlons tous aujourd'hui en faveur d'Haïti. C'est ainsi que, pour être laconique, le Conseil de l'Ordre de l'exercice 2017-2019 ayant à sa tête comme Bâtonnier, estimable maître Davilmar Débréus, lance un appel aux candidats pour le poste de BÂTONNIER et celui du Secrétaire/trésorier y compris les membres du conseil. Fixées pour le Vendredi 20 septembre 2019, les élections n'ont pas eu lieu, faute de quorum. C'est-à-dire, sur une liste de 187 avocats qui devraient participer à ces joutes électorales, 87 seulement  ont fait acte de présence. Ce qui permet à un autre rendez-vous de se fixer à la huitaine pour le même objectif, mais cette fois-ci, avec ou sans quorum, les élections devront se tenir conformément aux prescrits de l’article 49 dudit décret. Cependant, le Vendredi 27 septembre a été entaché de violences sociopolitiques à l'échelle nationale, ce qui empêchait que les activités électorales aient pu reprendre. À noter que, depuis la veille, l'un des confrères du Barreau, Me Max Vévé, soutenu par plusieurs autres confrères avocats, dans sa sagesse et expérience avait suggéré en optant pour l'organisation des élections, soit le Mercredi 01 octobre soit le Vendredi 03 octobre 2019. Ce qui a été entendu pour Mercredi.

*Des discours impromptus hors-normes avant, pendant et après les élections du Mercredi 2 septembre 2019*

Des zélés de certains candidats au poste de BÂTONNIER de l'Ordre des Avocats de Cap-Haïtien se montrent les uns plus hostiles que les autres. Leurs techniques de compagne font peur aux avocats. Partout, ces avocats militants se convertissent en militants avocats couverts sous le poil de la politique haïtienne avec lequel, ils vendent leurs candidats sur l'angle de la force, de l'ancienneté et de la nouveauté voilée. Ils sont prêts à tout. Il suffit qu'ils gagnent ces élections.

Avant l'organisation des élections du Mercredi 2 septembre 2019, certains avocats du Barreau, sans une langue de bois ou une voix touffue, menacent au vu et su de tous. Ils diffament partout sans être corrigés ni par le conseil de l'Ordre ni par une quelconque association professionnelle des avocats. Ils annoncent être prêts à ternir l'image du Barreau en versant de l'huile sur les chaises du bâtiment du Barreau. Aucune sanction n'est prise. Sinon que ces avocats par leurs mauvais agissements, se croient déjà grands ou célèbres dans leurs prétentions néfastes.

Au jour des élections, ces mêmes discours de bas étage continuent de se prononcer fadement, mais, à l'effet positif sur un électorat composé en majeur partie par des avocats non avisés. Ainsi, dans la présentation du bilan relatif au fonctionnement du bâtonnat 2017-2019, certains noms et grandes réalisations ont été cités, tandis que d'autres, à dessein ont été oubliés, voire, négligés.

Le patriarche, honorable maître Gérard P. Septimus a prononcé un discours dont le contenu se marie à l'effet de papillon. Des larmes ruissèlent ses yeux qui, d'une part, ont attiré la pitié de certains avocats votants à l'égard de son candidat; d'autre part, sont semblés souiller la réputation du plus jeune des candidats, comme quoi, s'il arrive à être BÂTONNIER, il aura donné le rez-de-chaussée à la Mairie de Cap-Haïtien aux fins de construction d'un bureau déconcentré.  Quelle imprécation! Surtout, quand on sait que l'avocat, esclave de loi, ne vit pas de commérages.

A la fin de la journée électorale émaillée d'irrégularités (Chapitre VI du Décret du 29 mars 1979 : ‘’incompatibilités et interdictions’’), des consœurs et confrères se vantent fièrement de contribuer à l'échec de cette activité, comme ils l'avaient bien avant annoncé. Cette tentative de déstabilisation de l'honneur du Barreau déplait à plus d'un, pourtant, garantie chez certains confrères avocats une nouvelle marque de notoriété malhonnête qui ne fait que plonger le Barreau dans une crise sans précédente et dans un état critique la plus acerbe qui puisse être.

 *Des observations scientifico-techniques*

Le comportement passif des membres du conseil de l'Ordre des Avocats du Barreau de Cap-Haïtien ces derniers temps empire la situation précaire de cette coopération. Certains avocats agissent comme bon leur semble. Ils ne craignent de rien. Tant pis pour l'honneur et la vertu de bienfaits qui caractérisent le métier d'avocat. D'autres arrivent à ne même pas payer à temps la modique contribution annuelle que réclame le Barreau et se maintiennent au-dessus de tout.

Avant, pendant et après les élections du Mercredi 02 septembre 2019, des observations scientifico-techniques sont à considérer pour mieux élucider les faits. C'est à cela que notre sens d'analyse se fixe.

 *Avant les élections*

Sur le forum de l'Ordre du Barreau des Avocats de Cap-Haïtien, des défenseurs improvisés de la mauvaise cause se font sentir allègrement. De faux théoriciens s'y exposent maladroitement par des approches incongrues. C'est le principe de la manipulation électorale sur toute la ligne. En effet, ces militants avocats détériorent la vie de l'éthique professionnelle, utilisant la théorie du mensonge et le théorème du bourreau pour assoir leurs convictions sous les effets de la peur introduite au niveau de faibles esprits de leurs pairs. Tout, n'a été ni reproché ni réprimandé par un conseil qui semblait être failli à sa mission ou s'attendait que se soient organisés les élections pour se retirer de la partie. Par ailleurs, bien d'entre eux, se nourrissaient toujours l'idée et l'envie de s’y faire réélire.

 *Pendant les élections*

La journée électorale du Mercredi 02 septembre 2019 a été ouverte par le Bâtonnier du conseil de l'Ordre, maître Débréus Davilmar. Après son allocution circonstancielle, le Bâtonnier Davilmar accordait la parole à l'un des conseillers de l'Ordre,  en l'occurrence, maître Eric Sénatus pour procéder à l'appel nominal accusant 126 avocats présents et en règle avec l'administration du Conseil. Des débats s'initient autour de la question de ceux qui peuvent ou ne peuvent pas voter, ce qui écarte de la liste des votants avocats un effectif de vingt-sept, dont vingt-deux nouveaux inscrits.

 *1ère observation :*

Dans sa prise de parole, le Bâtonnier Débréus Davilmar n'a pas fait montre de sa compétence en matière de communication orale. Pour causes :

 *a*) sa voix tremble en parlant;
 *b*) ses gestes lui contredisent;
 *c*) son incapacité de prise de position avilie sa grandeur et son état d'âme;
 *d*) son sens d'humour maladroit le trahit pour avoir cité des noms dans certains mandats de procuration et dans d'autres non.

 *2ème observation*

Dans son plaidoyer contre le vote des nouveaux avocats inscrits au tableau de l'Ordre en s'appuyant sur l'article 12 du Décret du 29 mars 1979, maître Oscar Roberto se fourvoie pour être victime personnellement de son point de Droit.
Ainsi :

 *a*) l'intervention de l'avocat Roberto lui a permis d'être mis à l'écart comme votant pour avoir cotisé tardivement;
 *b*) son approche a été soutenue d'un ton mal ajusté, balayée par maître Gérard Max Gustave se servant de l'article brandi par le confrère Roberto pour écarter non seulement les nouveaux inscrits, mais aussi et surtout toutes celles et tous ceux dont les noms ont été insérés sur la liste définitif des avocats après le 10 juillet (art. 12) de l'an en cours. Dont le confrère Roberto a été frappé par l'effet dudit l'article.

 *3ème observation*

Le clou de la journée à souligner est la prise de parole machiavélique de l'ancien Bâtonnier et ancien Secrétaire/Trésorier de l'Ordre des Avocats du Barreau, honorable maître Gérard P. Septimus.

Retenons dans son intervention :

 *a*) le timbre et la tonalité de sa voix aphone ennuient les orateurs avocats présents dans l'assemblée. De sa voix raide, l'ancien Secrétaire/trésorier a parlé comme un très concerné, volontiers, qui a changé l'ordre des choses;
 *b*) les pleurs versés par ce Secrétaire/trésorier attirent la pitié de certains membres de l'assemblée mal avisés. À noter que, maître Gérard P. Septimus a toujours eu recours à cette forme de manipulation qu’est des ‘’pleurs’’. Au tribunal, dans des négociations, entre autres, il les utilise tantôt pour faire asseoir ses idées, tantôt pour manipuler ses adversaires.

À rappeler que les pleurs versés dans une série de prise de parole constituent l’une des techniques ou méthodes de persuasion consistant à faire croire que ce qui est n'est pas vraiment ou ce qui n'est pas est vraiment. C'est l’un des moyens des sophistes d'autrefois.
 *c*) maître Gérard P Septimus a, en outre, expliqué son cas de maladie cancéreuse. Il déclare être interdit par son médecin de se déplacer, tandis qu'il le fait pour continuer à servir son Barreau. En effet, il rêve d'être à nouveau BÂTONNIER pour la période allant de 2021 à 2023 s'il ne meurt aux fins de poursuite les travaux de construction du local du Barreau.

Ce qu'il faut en tout cela retenir, c'est la maîtrise psychologique de l'assemblée générale que l'ancien Secrétaire/trésorier arrive à atteindre. Il pénètre leur esprit pour jouer avec leur attente et leur dire ou leur faire croire ce qu'ils veulent réellement entendre. Pour lui, tout résume à l'achèvement de la construction du Barreau et rien que cela. La formation continue des avocats, selon lui, est en second plan. Quelle illogique !

*4ème observation :*

La présentation succincte des programmes de différents candidats au poste de BÂTONNIER a été la marque la plus terre à terre de certaines approches ou certains contenus. Chaque candidat avait ses forces et faiblesses dans la soutenance de son plan d'action.

 *1ère remarque :*

 *a*) Le plus jeune des candidats au poste de BÂTONNIER de l'Ordre des Avocats de Cap-Haïtien, Me Hérode CHARNEL, a su présenter son programme axé sur le renouveau du Barreau en passant par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC). D'ailleurs, une grande partie de ses compagnes électorales a été sur les réseaux sociaux réalisée ainsi que dans certaines stations de radios et des chaines de télévision de la place. Une telle méthode a été pourtant mal vue par des collègues avocats croyant que le jeune candidat jouait à l'échec pour avoir voulu visibiliser le statut du BÂTONNIER de l'Ordre. Son âge lui a aussi trahi, car, des jeunes avocats comme lui n'ont pas vu de bon ton sa personne comme  Bâtonnier.

Par une voix convaincante mais dépourvue de charisme (c'est pour la première fois, ce signe a été visible sous les lèvres de notre confrère) pour une intervention un peu trop langue, le plus jeune des candidats, Me Hérode CHARNEL, a su livrer la marchandise aux oreilles des membres de l'assemblée générale semblant être peu attentifs à sa réaction, surtout à la suite de l'intervention de l'ex Secrétaire/trésorier, Me Gérard P Septimus ayant fait croire à ses mordus qu'il ne lui reste qu'un an pour laisser la terre selon l'idée de son médecin. L'attitude de désinvolture du "paléo" BÂTONNIER Septimus a cloué au pilori le benjamin des postulants.

 *a*) Me Ronèl TELSYDE, le candidat appelé, le plus fort de caractère en termes de rébellion face aux assauts et insultes dont les avocats seraient victimes face à certains agents de la Police Nationale d’Haïti ou certains magistrats debout ou assis ne respectant pas la loi, se faisait entendre tant bien que mal. De manière improvisée, Me TELSYDE jouait sur le discours de Me Hérode CHARNEL en déclarant : _"Dans le contexte actuel, la technologie, disons le numérique n'a pas encore sa place au sein du Barreau de Cap-Haïtien. La protection des avocats d’abord"._

Il a su exploiter les envies de certains membres de l'assemblée générale en leur faisant croire qu'il est l'homme qu'il faut aujourd'hui ou l'homme du moment, non seulement pour la défense intégrale des droits des avocats du Barreau de Cap-Haïtien, mais aussi et surtout, pour mettre fin au statut quo qui tenait cette coopération depuis bien des lustres. Cependant, ce candidat, pour la plupart des temps, est décrié par certains membres de la population, dit-on, pour son comportement anti-professionnel. Chose qui reste à prouver ou désapprouver.

 *c*) Quant à Me Harold CHÉRY, souriant, il prenait la parole d'une voix faiblarde aux oreilles réfractaires de ses pairs. Cartable en main, Me Harold CHÉRY a lu son programme textuellement au lucre des membres de l'assemblée générale l'acclamant généreusement. Balloté dans sa veste et ovationné de manière inappropriée par ses amis avocats, Me CHÉRY se contentait de lire et relire son programme au lieu de le soutenir.

Le plus ancien candidat au poste de BÂTONNIER de l'Ordre des Avocats de Cap-Haïtien, Me Harold CHÉRY, y inscrit depuis en 1983, a promis monts et merveilles jusqu'à ce qu'il annonce aux avocats composant l'assemblée générale la mise sur pied d'une salle de sport (Gym), une fois arrivé aux timons des affaires. Il a promis la discipline au sein du Barreau, tandis qu'il était prêt à déranger l'ordre des choses par la distribution des sifflets à ses proches pour perturber l'atmosphère au cas où il ne serait pas choisi comme BÂTONNIER. Il a promis la protection pour les avocats pendant qu'il est qualifié comme l'un des avocats le plus passif de la coopération dès l'aube.  Enfin, Me CHÉRY a parlé et est applaudi vivement par ses amis avocats qui semblaient n'avoir rien retenu.

 *5ème observation :*

La dernière goutte d'eau qui a renversé la vase est la fraude spectaculaire des élections du Mercredi 02 octobre 2019. Quatre-vingt-dix-neuf (99) bulletins étaient distribués, pourtant, après le dépouillement, on en a trouvé cent (100).
Remarquons :

 *1ère remarque :*

 *a*) tous les bulletins ont été comptés plusieurs fois avant d'être remis. Cependant, l'un a été identifié pendant le comptage;
 *b*) les distributeurs des bulletins n'ont pas été bien surveillés, ce qui pourra soulever toutes sortes de doute. Ainsi, un votant serait capable d’en recevoir deux (2);
 *c*) des caméras de surveillance électorale sans effet précis. Elles n'ont été qu'au service de leurs propriétaires en ayant pas soin de capter la moindre image sérieuse. Quelle absurdité!
 *d*) les membres de l'ancien conseil assis sur la table de l'organisation des élections semblent être pour la plupart, au courant de ce coup monté contre l'honneur du Barreau pour n'y avoir rien dit sur le champ.

En fin de compte, il est à signaler qu'au barreau des avocats de Cap-Haïtien tout est illusoire. Le mépris répété du Décret du 29 mars 1987 régissant la profession d'avocat s'y identifie au bénéfice de la costume et surtout par la force de toutes celles ou tous ceux dont la capacité économique est au rendez-vous. Alors qu'au sein de ce barreau, il est toujours question de mentionner le "fort" et le "caractère" déterminent cette coopération, pourtant dans la réalité c'est l'affabulation : " _La raison du plus fort est toujours la meilleure_" qui est de mise.

Par manque de rigueurs, de simples esprits envahissent l'Ordre des Avocats du Barreau de Cap-Haïtien. Y arrivant, certains qui ne se redressent pas, se convertissent en bourreau pour se faire une place. Et les victimes de ces derniers, au lieu de sévir contre eux la loi, les enchérissent sans haine. Ainsi, en pareil cas, convenu on ne peut plus avec Jean-Paul Sartre qui eut à avancer : " _Je déteste les victimes quand elles respectent leurs bourreaux._"

En effet, que le Barreau des avocats de Cap-Haïtien se réjouisse un jour viendra. Qu’il accueille en son sein, de nouvelles avocates et de nouveaux avocats qui se respectent et respectent la loi sans qu'ils ne soient des ratés et des bourreaux en Droit. Et qu’en est-il de la situation économique des jeunes avocats ?

16/10/2019

*Me Delcarme BOLIVARD, Avocat, Maître en Science politique, Spécialiste en Droit Parlementaire et Philosophie politique*

jeudi 26 décembre 2019

Discours de Me Delcarme BOLIVARD à l'occasion de la collation de diplôme des étudiantes en Sciences infirmières de l'ISAN

Encrejournal
Révérend Père, Judelin François
Respectueuse Doyenne de l’ISAN, Maitre Marie-Guerda Romélus JOSEPH
Distinguée Marraine de la promotion sortante, Miss Gessie Alexandre
Sommités professeurs et membres du Décanat
Responsables du Collège Notre Dame du Perpétuel Secours
Représentants de la presse parlée, écrite, télévisée et en ligne
Infatigables parents et amis invités
Mesdames, messieurs,
Chères filleules,



Quand en 2015, les étudiantes de cette promotion sortante, baptisée : ‘’Dorothea Orem’’, avaient cité mon nom pour être le témoin de premier ordre de leur graduation, je n’y ai pas voulu croire en pensant qu’elles ne faisaient que jouer sur le temps et sur la personne de moi. Elles ne s’arrêtaient, nous rencontrer, à m’appeler sans cesse, ‘’Parrain’’ dont le sens de ce grand titre ne m’est étrange aujourd’hui pour être une réalité après quatre années d’études en Science Infirmière dans un pays comme Haïti où la valeur n’est honorée que si elle parvient d’ailleurs.

Il est bon de rappeler qu’en 2015, l’Institut Sanitaire du Nord (ISAN), ainsi appelé à l’époque, accueillait beaucoup d’inscrites pour se former afin de devenir des infirmières conséquentes. Néanmoins, par le temps passant si vite et les exigences qu’entrainent une formation de premier cycle à cet institut qui se veut être aujourd’hui, Université Saint Martin de Tours (USAMAT), beaucoup d’entre elles ont abandonné. De cette quantité imposante, seize seulement pour l’heure arrivent à briguer avec tant d’éclat leur formation en Science Infirmière. Seize seulement sont aptes à soigner des patients selon ce qu’elles ont appris de leur métier. Seize seulement viennent de se couronner à titre de récompense académique qu’imposent les autorités éducatives haïtiennes.

Les formalités de la convivialité s’encensent et modestement je salue les responsables de cette grande université, particulièrement, Miss Doyenne Maitre Marie Guerda Romélus Joseph pour son courage et sa détermination de femme au sens plein du mot. Ainsi, suis-je aujourd’hui enchanté que je prenne en cette circonstance si magnanime la parole pour me prononcer sur la félicité qui vous attend, mes chères filleules. Quand j’ai vite compris que l’honneur m’a été fait en  la décision des étudiantes de cette promotion, de porter leur choix sur ma  personne comme parrain.

C’est en effet un privilège, l’honneur qui m’échoit aujourd’hui en témoigne toute l’ampleur. Je ne pourrais, en aucun cas, leur priver de ma présence prouvant mon admiration à ces jeunes diplômées qui vont bientôt rentrer dans un monde sensible, où elles auront à apporter leur contribution à toute une communauté qui les attend éperdument. J’en profite pour commémorer les efforts incommensurables de ces seize étudiantes pour ce moment à quel point important au cours duquel se réunissent des gens de partout, dans un objectif commun, celui de fêter la Science infirmière et de couronner le courage de ces jeunes ci-présentes.

Je n’ai jamais douté de ma décision quand j’avais eu à leur répondre. Vu que, nous, ténors de ce pays, avons l’impérieuse obligation de satisfaire à l’appel de la jeunesse. Un appel de la relève tout en insufflant à ces jeunes les qualités d’un bon leader et du sens du devoir accompli. Mais, je n’ignorai jamais que ce lien qui nous unis cet instant présent est un acte immortel et pérenne.

Immortel et pérenne, car, personne ne pourra jamais effacer l’hommage du sourire de ces parents fiers et heureux dérivé de leurs sacrifices quotidiens en s’oubliant pour faire de vous ce que vous êtes aujourd’hui. Les parents ont droit effectivement à cette tribu de reconnaissance. Ils ont consenti d'énormes loyautés. Ils n’ont eu peur ni vent, ni pluie, ni soleil  pour que leurs enfants deviennent ce qu'elles sont aujourd'hui. Bravo à vous chers parents.

Corrélativement, je ne saurais oublier les professeurs durant ce parcours, qui ont fait montre d’infatigables accompagnateurs pour que le champ de connaissances de nos étudiantes ne cesse de s’élargir. À eux, nous disons, chapeau ! Sachez que vos efforts resteront constants, car, rien ne peut égaler la fierté que l'on ressent à  former des cadres utiles au développement d’un pays.
Par le biais de notre vécu, rappelez-vous que ‘’Nul moment ne peut être savoureux que celui qui s’obtient dans le dur labeur et la persévérance.’’ Cela est pour vous dire, je sais combien dans un pays comme le nôtre le rêve d’être une infirmière coûte tant de dévouements et de risques. Dans un pays comme le nôtre, la Science et la recherche ne sont pas valorisées, ce qui donne lieu à ce niveau de société que nous avons évoluant dans la débauche et la délinquance juvénile. Beaucoup plus d’investissements pour la médiocratie que l’accompagnement formelle de la méritocratie. La corruption nous environne tous et devienne monnaie courante dans notre milieu qui, d’autrefois était le joyau du bassin caribéen. L’État s’affaiblit, se déroute de sa mission consistant à garantir le bien-être des citoyens. La vie n’a plus d’importance présentement à Haïti où l’insécurité de toutes sortes fait rage sous l’incompétence de nos dirigeants à servir le pays malhonnêtement.

Combien d’hôpitaux qui sont construits à Haïti pendant ces dix dernières années selon les normes modernes? Cependant, la Constitution en vigueur préconise que l’État a l’impérieuse obligation de garantir la santé de la population. Quelle est l’enveloppe de la loi de finance allouée au système sanitaire haïtien? Moins de 2 % pour la santé, pourtant plus de 20 % pour les pouvoirs politiques. Que faire le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) face aux maladies infectieuses qui envahissent et ravagent nos femmes, nos hommes et nos enfants dans les quartiers populeux, dits, zones de non droits à Haïti ? Quand on sait que plus de 60% de la population haïtienne meurt, faute de soin sanitaire, tandis que les maladies des autorités haïtiennes sont soignées à l’étranger avec les rentrées fiscales des pauvres citoyennes et citoyens. Le choléra, ne nous a-t-il pas été transmis par l’international? Qu’en dire l’Organisation Mondial de la Santé (OMS) à travers l’Organisation des Nations-Unies (ONU)? Alors que des forces onusiennes continuent de fouler notre sol national. L’ancien représentant de l’Organisation des États Américains (OEA), le diplomate Ricardo Seintenfus nous apprend que dans le dossier du choléra à Haïti, l’ONU est coupable mais non responsable. À lire : ‘’Les Nations-Unies et le choléra en Haïti : Coupables, mais non responsables’’. Quelle imprécation!
 
Mesdames, messieurs, chers invités, mes chers filleules,

L’apprentissage à Haïti n’est jamais chose facile. Cependant, vous l'avez rendu possible par le travail assidu accompli par la volonté toujours renouvelée à surmonter les obstacles. Bravo à vous, mes chères filleules.  Rien n'a pu avoir raison sur votre opiniâtreté. Vos quatre années d’étude en Science Infirmière sont la preuve et la marque que vous avez données l’impossible de vous-même pour être ce que vous êtes présentement. Durant vos quatre années d’étude, vous avez puisé une force inimaginable afin d’affronter les tendances et la réalité haïtienne. Ce n’est un secret que nous ayons chez nous des milliers de jeunes filles obtenant un diplôme en sciences infirmiers mais qui en souffrent pour des raisons multiples.

Mais considérez-vous comme des chanceuses, non seulement pour avoir fréquenté une Université répondant aux normes académiques de l’heure, mais aussi et surtout pour être des engagées à une cause juste et noble, celle de soigner les malades et de leur permettre de se socialiser mortellement. Selon le serment d’hyppocrate (Serment de l’éthique médicale) que vous avez prêté, au nom duquel vous allez devoir accorder au secteur sanitaire la plus grande partie de votre temps, de votre vie et de votre savoir. Vous avez des défis énormes à relever. Sachez que le chemin de sacrifices pour vous est un carrefour pour lequel est encore ardu et inéluctable. Mais, par la force de votre savoir-faire et de votre sens d’HOMME, vous arriverez à vous tenir fermes face à l’impossible. ‘’À la dure d’une manière rude’’ ‘’Tenez-vous fermes même dans l’impossible.’’

Sachez que l’histoire du monde n’est pas un cycle à variante positive aisée. Mais un combat permanent entre le devoir et les défis dans tout achèvement du devoir social. Toutefois, comme tous les métiers d’ailleurs, vous devriez faire preuve de patience, de grand cœur, d’amour et de courage. Vous serez après le tout puissant les porteuses et garantes de santé humaine.
Sachez également que cet engagement sera votre cheminement dans la poursuite de votre idéal qui vous permettra d'oser l'impossible, d'assumer vos responsabilités, de compatir aux souffrances sans vous départir de la réalité humaine. Votre mission vous permettra également d'affronter toutes les difficultés dans l'exercice de votre profession, car, elle est un choix délibéré qui motive l'infirmière à accomplir avec compétence, dextérité et humanité toutes les tâches qui lui incombent.

N’oubliez pas, ravagés par une société de deuils et de chaos où les situations sociopolitiques nous rongent, nous perdons l’idéal de nous battre surtout pour notre conviction. Chez nous, tout est politisé voire nos institutions, chacun de nos rêves. Par ailleurs, souvenez-vous de la logique du changement qui doit commencer par vous. Il faut à force de compassion enterrer l'histoire inhumaine de ce pays.  Embrasser dans un esprit patriotique tout être humain, et qu’il n’a pas d'autre subordination que la capacité de servir et le pouvoir d'aimer en prouvant votre énergie à votre alma mater.
En revanche, je ne suis pas ici pour vous faire comprendre que ce serait facile, la tâche qui vous incombe. Avant tout, il va falloir que l’amour de la science germe dans le cœur de chacune d’entre vous. Vous vous lèverez tôt les matins de vos lits et vous serez encore dans une heure tardive dans la nuit au chevet des malades. Vous allez vous y convertir en mère, en épouse, en bon samaritain pour sauver la vie d’un patient. Faites en sorte que vos vies, vos pensées,  vos gestes, vos quotidiens soient toujours guidés par l'amour et le désir de prendre soin de vos semblables en toute nécessité.

Mes chères filleules, le diplôme est certes important. Cependant, le plus important est  que l’on en prospère de toute part. Vous quittez la vie de l’université pour affronter celle de la vie. Celle-ci est fortement semée d’appâts surtout en ces temps-ci caractérisés par le matérialisme poussé, l’égoïsme excessif et le fratricide. Dieu fasse, que vous connaissiez une réussite professionnelle éclatante et dorée qui vous fera oublier les souffrances endurées ainsi que les sacrifices d’étude pour vous mettre au service de tout un monde, de tout un pays qui vous a vues naitre et grandir.

Que Dieu vous aide à excéder dans la droiture, du beau et du bien !  Pour l’amour de la science et l’espoir d’une jeunesse, ces mots vous sont donc dédiés.

Félicitations  et bons succès.
Merci!

08/12/2019
Delcarme BOLIVARD, Av.MA

vendredi 13 décembre 2019

*Le sommet annuel des droits humains, Cap-Haïtien, décembre 2019*

encrejournal
À un moment où Haïti est mal vu tant à l'échelle nationale qu'à l'échelle internationale par la façon dont les dirigeants traitent les citoyens, un moment de promouvoir le respect des droits humains s'avère, on ne peut plus important.

Le Sommet annuel des droits humains à Cap-Haïtien, décembre 2019, est une activité socioculturelle à vocation informative et instructive autour des droits humains dans le monde en général et à Haïti en particulier. Il a vu le jour en pleine célébration du concept " *Droits de l'Homme*" mis en scène par la première République des nègres, Haïti, le 01 janvier 1804.

Donc, dans un souci de procéder à une vulgarisation massive de la notion ‘’droits humains’’, pour  avoir une meilleure société, notamment celle d'Haïti, où chaque être humain évolue et vit sans discrimination ; plusieurs thématiques ont été retenues, telles : La corruption, la violence aux femmes, discrimination, équité de genres, économie, pouvoir, démocratie, brutalité policière, droits des handicapés et des enfants, etc. Pour une meilleure éducation de l'être humain, l'haïtien en particulier, ce sommet est dédié.

Étant Témoins de bon nombre de violations de droits de la personne humaine, et ayant accompagné plusieurs organismes de droits humains dans leurs différentes démarches consistant à valoriser et défendre la dignité humaine, les responsables du sommet s'engagent à contribuer à la formation de toute une génération afin qu'elle puisse participer aux campagnes citoyennes de motivation du respect des droits de l'Homme.

" _Nous avons abouti au fait que la formation de la population aux droits humains a besoin de plus de voix pour transmettre le message,_ a fait remarquer Bradley Moncœur, l'un des principaux membres organisateurs.
Ce sommet est une réalisation de *Centre Impact*, une association travaillant dans l'événementiel depuis plus de trois (3) ans à Cap-Haitien, nous a appris Moncœur. Ce Centre socioculturel est fondé par Alendy Almonor et Alexandre Bradley Moncœur à la suite d’une observation criante de la décadence juvénile à Haïti. À rappeler que cette activité est possible grâce à certains jeunes impliqués de la Commune de Cap-Haïtien, dont 35 associations et de nombreux professionnels, nous confient les responsables de Centre Impact.

Le Sommet annuel des droits humains est supporté par un ensemble d'organismes universitaires et d'associations socioculturelles, dont : AFUCH, ROTARACT, BAF, MIEFH, REGADEM, LINKAGES, SEROVIE, FOSREF, INSTITUT SACRÉ COEUR, ULH, ISPAN, Ministère de la culture, BOUKANYE, etc. Il faut signaler que les aides offertes par ces entités sont à 98% de matériels relatifs à la pleine réalisation de cette activité particulière, nous explique Alendy Almonor.

Trois panels du 10 au 12 décembre sont prévus sur la vaste cour ombragée du Centre Culturel Jacques Stephen Alexis, ci-devant,  l'ancienne prison civile de Cap-Haïtien. 18 chefs de panels, 72 panélistes en majeure partie des capois, sans compter un nombre imposant de Maîtres de cérémonies et de membres d'accueil. Ainsi, pour cette année, le Cap-Haïtien donne le ton en matière de la célébration des droits humains à travers le monde, en particulier, Haïti.

À noter que l’an 2019 marque 71 ans de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme. Laquelle Déclaration a été signée par plus de 43 pays, dont Haïti avec son représentant, le Diplomate Émil Saint-Lot. Dans plus de 500 langues, ce célèbre texte est traduit pour une plus large compréhension et adaptation.

10/12/2019

*Considérations personnelles*

Ma participation au Sommet annuel des droits humains à Cap-Haïtien du 10 au 12 décembre 2019 sur la grande cour du Centre Culturel Jacques Stephen Alexis des rues 21 PQ, comme chef de panel, m'a permis de comprendre la nouvelle orientation positive que veut prendre la jeunesse haïtienne en général et celle du Cap-Haïtien en particulier. Ce sommet traduit l'implication active d'une tranche de la société civile qui se veut être partie prenante dans le vaste monde de la promotion du respect, de la protection et de la garantie des droits de l'Homme à Haïti.

Pour moi, cette initiative est innovante et perspicace à un moment où l'image d'Haïti se dessine de très mauvaise manière tant à l'échelle nationale qu'à l'échelle internationale.

*Me Delcarme BOLIVARD, avocat militant*
 *Maître en Science politique.*

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