mercredi 14 décembre 2016

La Politique en Haïti : une mésinterprétation de la nature des choses


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La définition irrationnelle donnée au concept ‘’Politique’’ par la majeur partie de la population haïtienne est de considérer cette Science comme un véritable handicap au développement du pays[1]. Le peuple est sous le poids de sa conception politique vu que certains politiciens, appelés pour leur agissement, des ‘’traditionnels’’, ne font que plonger la valeur souveraine de cette Science dans l’immoralité, l’anarchisme, la barbarie et l’insécurité socio-économique[2]. Néanmoins, il reste à démontrer que la Politique comme telle, dans quelque pays que ce soit, n’est pas assujettie au privilège de l’inconscience humaine puisqu’elle (la Politique) est destinée à subvenir au bien être de la collectivité par une bonne gouvernance des choses publiques[3].

Contrairement aux mauvaises interprétations de la notion ‘’Politique’’ dans le milieu haïtien, comme quoi ; ‘’si tu veux la perte de ton fils, fais le politicien[4]’’, ce domaine d’étude s’approprie du devenir glorieux des citoyens désireux de vivre selon les vœux modernes des droits de l’Homme par l’émission de grandes idées, des théories et l’établissement des écoles de pensées. Ainsi, les dérives liberticides de la rationalité de la Politique en Haïti a pour causes le paradigme de l’ignorance en la matière de certains acteurs politiques et surtout l’implication pesante de la masse populaire aux stratégies de gouvernance de l’État sans un brin de formation relative aux notions de ‘’Droit’’, ‘’Sociologie’’, ‘’Civisme[5]’’, etc.

Notre considération sur le sujet est portée depuis la genèse du système politique haïtien soit exactement après l’indépendance nationale. Nous avons compris que les dirigeants du pays ne se sont jamais accentués sur ce qu’est la POLITIQUE au sens propre du terme et par hypothèse de départ, nous pouvons avancer que nos pouvoirs politiques risquent de continuer à s’enlaidir à mesure que nous y posons des actes irrationnels et émotionnels. Donc, de post-esclavagisme jusqu’à cette date, rien n’a changé dans la façon de s’appliquer à la Politique. Le fondement de cette dernière, chez nous, est l’envie de s’enrichir et d’en abuser le pouvoir au détriment d’un peuple peu exigeant qui n’accepte de vivre sa vie que pour le présent[6].

La transversalité de la Science politique donne lieu à une véritable étude des phénomènes politiques pour l’institutionnalisation progressive d’un ensemble de champs du savoir, dont : le droit, l’économie, l’histoire, et la sociologie qui entraînent des exigences méthodiques et analytiques dans l’accomplissement de bonnes actions au profit de la collectivité. De-là, nous pouvons comprendre qu’en Haïti, l’ensemble de connaissances dont s’agit pour admettre et reconnaitre l’efficacité de la Politique, est loin d’être envisagé pour la simple bonne raison qu’il existe toujours un mythe à dévoiler en conséquence.

Par un manque de maîtrise de la gestion des choses publiques, nos acteurs politiques incarnent au niveau de l’esprit de la population, voire une minorité soi-disant formée, un dégoût et une méfiance à cette noble Science, c’est ce qui occasionne au cours de ces deux dernières décennies en Haïti, l’accès au pouvoir d’un groupe qui s’occupait de ses affaires religieuses, commerciales et culturelles (en 1990, avec le président Jean-Bertrand Aristide, 1996-2001, 2006-2011 les deux mandants du Président René Garcia Préval, 2011-2016 avec le Président Joseph Michel Martelly), face à une classe, appelée par plus d’un : ‘’La classe politique traditionnelle ou rétrograde’’. Cependant, essayant de les comprendre, trois démarches peuvent être envisagées :

1-       la politique (politics) : désigne la vie politique, l’arène où les responsables politiques s’affrontent pour la conquête du pouvoir.

2-      la politique (policy) : renvoie aux programmes d’action mis en place par une institution pour atteindre des objectifs donnés ;


3-      le politique (polity) : l’emploi du masculin renvoie à celui qui gouverne, qui exerce des responsabilités dans la cité (polis en grec), qui détient le pouvoir.

Dans le cas d’Haïti, c’est l’application de la première démarche qui est en vigueur où les pseudo-politiciens s’entredéchirent pour accaparer le pouvoir tout en dévalorisant la nature première de la Politique. Cela renforce l’idée des détracteurs qui finissent par croire qu’aucun politicien ne peut rien accomplir de sérieux pour le pays. Néanmoins, la dernière considération est prise en otage par un système démocratique haïtien mal équilibré, forgé ou taillé à l’aune  de l’occident (Cependant, on interprète très mal la façon de faire la Politique dans ce continent.) cherchant à nous faire oublier tout le sens de notre culture par une pratique de l’ethnocide. Et quand la Politique d’un État n’est pas forte afin de réguler ou de gérer les conflits inhérents à des membres d’une même société, l’idée de "la violence légitime[7]" prônait par Max Weber, serait sans effet.

De ce fait, nous  ignorons les quatre sous-disciplines propres à la Science politique présentées par Philippe Braud. À savoir :

-          la Théorie politique
-          la Sociologie politique
-          la Gouvernance et les politiques publiques
-          les Relations internationales[8]

Cette méconnaissance de la réalité empirique de la Politique moderne ne fait que nous plonger dans des chaos et des crises sociétales qui peuvent prendre une ampleur extraordinaire au sujet de  la décrépitude de notre pays.
Si l’histoire de la Science politique nous montre une transmutation des méthodes rigoureuses et analytiques utilisées par les premiers penseurs politiques, tels que : Thucydide, Platon, Aristote pour ne citer que ceux-là, dans le cadre d’expliquer la manière de gérer et de contrôler l’État, chez nous en Haïti, la réalité de la Politique se dessine autrement sous l’assouplissement des cerveaux qui émettent des opinions erronées constantes en la matière. Il faut, dans cet ordre d’idée, considérer au cours de la Renaissance, le travail effectué par Machiavel[9] fondé sur  une différenciation essentielle de la politique et de la morale, sans omettre une réflexion mûre sur les phénomènes politiques timbrés de considérations éthiques ou philosophiques[10]

Charles Louis de Secondat, dit Montesquieu, à travers son ouvrage socio-juridique et politique, nous présente la fameuse ‘’Théorie de la séparation des pouvoirs[11]’’, explique les attributions et la nature de différents régimes politiques ignorés sur toute la ligne par les acteurs politiques nationaux qui n’agissent que pour l’effondrement de la société haïtienne.

De toute évidence, les acteurs politique haïtiens doivent s’aligner aux côtés de grandes idées politiques afin de poser des actes concrets au profit d’une population qui ne cherche qu’à être satisfaite en partie pour n’être pas formée et éduquée. Cependant, il nous faut penser une population autrement caractérisée par le savoir et la culture de faire, d’accepter ce qui est juste et bon. Et pour empêcher la détérioration de la valeur de la Science politique dans notre milieu haïtien, il nous faut nous positionner du côté des normes établies destinées à mener la barque de la nation à bon port. Ainsi, toutes mésinterprétation de la nature des choses seront redressées pour permettre au pays d’avoir un mieux être[12].

 
14 /12/2016
Delcarme BOLIVARD, Av. MA
Responsable de communication à www.ulh.edu.ht
Directeur/Fondateur de NESA (Nouvelle Ecole des Sciences et des Arts)



[1] .- Dr Prince Pierre Sonson: ‘’Haïti, État de choc’’.
[2] .- Delphine Thizy: ‘’Haïti ou Souveraineté impossible’’.
[3] .- René Chateaubriand : ‘’Réflexions politiques’’.

[4] .- Expression populaire haïtienne.
[5] .- Professeur Leslie François Manigat: ‘’La crise contemporaine’’.

[6] .- Andrew Blandford : ‘’Analyste politique’’ du COHA research group.

[7] .- Max Webber: ‘’Conception de Pouvoir politique de Max Webber’’.
[8] .- Phillipe Braud: ‘’La Science politique’’.
[9] .- Nicolas Machiavel: ‘’Le Prince’’.
[10] .- Denis Monière/Jean Herman Guay: ‘’ Introduction aux théories politiques’’.

[11] .- Montesquieu: ‘’De l’esprit des lois’’.
[12] .- Hérold Jean-François: ‘’Haïti autrement’’.

mardi 15 novembre 2016

Haïti-Élections, 20 Novembre 2016 : Assortiments et effets

encrejournal
L’élection se définit classiquement comme un instrument fondamental de la démocratie. C’est elle qui détermine le caractère authentique d’un État de droit et qui favorise l’établissement d’un climat de paix contre toutes formes de représailles politiques afin de créer un mieux être pour la population toute entière. Ainsi, est-il à scruter le déroulement calme des élections comme vecteur de progrès sociopolitiques selon lesquels les règles du jeu démocratique se valorisent pour éviter toutes sortes de contestation tapageuse et pour permettre d’avoir des dirigeants issus d’un système électoral fiable.

Chez nous, le Droit électoral n’est pas encore pris dans un contexte structurel au maintien de l’ordre social et à l’établissement des institutions démocratiques. Le Conseil Electoral Permanent prévu par la Constitution du 29 Mars 1987, amendée le 09 Mai 2011, est jusqu’à date inopérante sous les ailes arbitraires, illégitimes et illégales du caractère provisoire de ce conseil instrumentalisé pour la canalisation du pouvoir à un groupe, critiqué sans réserve dès sa formation. Nous constatons que le niveau du chaos s’intensifie considérablement tant à la veille des élections que pendant le déroulement de celles-ci et surtout au moment des résultats. Nous pouvons en un mot avancer que tout l’environnement électoral haïtien est caractérisé par le désordre généralisé au point que les résultats de ses élections sont toujours truqués au bénéfice d’une minorité inapte de répondre aux récriminations de la masse populaire. C’est le cas de ces derniers scrutins qu’a connus Haïti où la faiblesse de nos institutions a tout paralysé et chambardé notre conscience collective, nous a conduit vers un état critique face à la réalité récente de la Science politique.

En effet, les élections du 20 Novembre 2016 doivent être l’ultime chance pour la nation haïtienne par rapport au choix électifs des dirigeants. C’est l’occasion où le peuple haïtien doit mettre de côté tout préjugé et faire un dépassement de soi pour mieux savoir choisir ses autorités étatiques. Tout émoi, tout sentimentalisme et toute irrationalité doivent faire place nette au discernement, à l’esprit critique positif et surtout à la capacité de réfléchir, de raisonner comme citoyen. Le système électoral national doit connaitre un nouvel essor pour le développement durable de la société haïtienne. Par ailleurs, tout vote passionnel et tout choix incalculé des futurs leaders du pays, auront pour conséquence, entre autres : la dégénérescence définitive d’Haïti, la perte totale de souveraineté nationale, le contrôle irrévocable de nos institutions par l’international.      

Donc, selon la compréhension moderne du concept ‘’élection’’, il serait mieux de ne pas prédire la direction de son choix politique. Par contre, nous devons voter pour le poste présidentiel, celui qui comprend mieux ce que nous sommes, c'est-à-dire, nos besoins sociaux, environnementaux, économiques et politiques. Il est possible que nous choisissions dans un élan patriotique, le candidat à la magistrature suprême de l'État qui définit nos intérêts communs et la sauvegarde de notre dignité face à certains États qui nous piétinent, nous blasphèment pour  être incapable de prendre en mains notre destin souverain, par sa conviction certaine et sa prise de position citoyenne à tout jamais. 

Le 20 Novembre 2016, il faut voter une idéologie connexe aux grands principes de la fonction régalienne en analysant vigoureusement les étapes ou échelles de la pyramide d’Abraham Maslow pour ne pas se réduire à un peuple qui ne vit que pour manger et boire. Nous devons corriger l’esprit du ‘’Discours de la Servitude volontaire’’ prononcé par Etienne de La Boétie, nous diverger du principe fondamental de l’épicurisme en votant pour le changement total mais non pour une prétentieuse structure mal forgée qui s'allie au côté de la volonté de l'international. Nous n’allons voter ni le nom d'un candidat à la présidence ni son origine sociale, mais nous allons donner notre voix à celui dont l'objectif est de permettre à Haïti d'être bien vu comme pays, d'avoir une force sur la balance diplomatique, d'être autonome en matière de décisions juridico-politiques, d'être équilibré dans les rapports commerciaux par la capacité irréprochable de ses produits à y fournir. Notre choix sera effectué au bénéfice du candidat à la présidence qui saura prendre en compte les revendications de la masse, de la jeunesse en installant un système étatique fort et prospère par la création des richesses et par le rétablissement d’une stabilité sociopolitique et économique. Nous devons voter quelqu’un qui peut au moins éradiquer le phénomène migratoire tendant à nous avilir et nous faire perdre nos potentielles-ressources humaines.  

Il ne faut voter ni le mensonge ni la séduction politique, mais, le programme politique qui plaira aux citoyens pour leur mieux être. 

Pour le poste sénatorial, nous devons voter le candidat qui sait et maîtrise la fonction parlementaire. Nous devons voter celui qui croit  et s’applique à la théorie des trois (3) pouvoirs évoquée par Charles Louis de Secondat à travers son ouvrage socio-juridico-politique, ''De l'esprit des lois " de 1748. Ainsi, faut-il écarter tout marchandage politique, tout candidat au sénat dont le désir est d’élire pour résoudre ses problèmes personnels ou pour entreprendre des transactions illicites sanctionnées sévèrement par les lois haïtiennes en vigueur.

C’est un impératif de voter le candidat au sénat dont la compétence se marie aux principes du parlementarisme, à la théorie du légisme.

Enfin, donnons notre consentement de vote comme citoyens  conséquents et actifs à celui qui se respecte et respecte les prescrits de la loi, sans oublier les rigueurs fondamentales des institutions politiques.

 
15 Novembre 2016

Delcarme BOLIVARD, Av. MA
Responsable de Communication à www.ulh.edu.ht
Directeur / Fondateur de NESA www.encrejournal.blogspot.com

 

lundi 14 novembre 2016

C'EST DOMMAGE...


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C'est dommage que le sens de la responsabilité s'écarte de nous.
C'est dommage que notre sens d'homme s'explique par le vouloir de l'autre.

C'est dommage que par nous l'acceptation du mauvais soit qualifiée de sérénité.

C'est dommage que notre dignité comme peuple se dégrade à mesure que nous vivotons.

C'est dommage que pour nous notre histoire n'ait aucune valeur.

C'est dommage que notre système politique ne soit fondé sur aucune théorie.

C'est dommage que nous soyons dirigés par des inconscients.

C'est dommage que ce soit nous qui les ayons choisis de manière monnayée.

C'est dommage que notre société aille à la dérive sans fin.

C'est dommage que notre diplomatie se courbe sous les faix de ses rivalités.

C'est dommage que l'économie nationale créé une division atroce entre les membres de la population.

C'est dommage que notre assiette budgétaire dépendante de l'international.

C'est dommage que notre commerce se déprécie à l'échelle mondiale.

C'est dommage que la production nationale remplace celle de l'international.

C'est dommage que l'université de chez nous ne s'occupe que des réalités insensées et viles.

C'est dommage que la corruption nous ceinture tous et englobe nos institutions politiques.

C'est dommage que nos parlementaires regorgent les biens et les richesses du pays.

C'est dommage que nos lois nous gouvernent injustement pour être votées sans débat profond.

C'est dommage que l'exécutif négocie au nom de la nation sans que cette dernière n'en soit au courant.

C'est dommage que notre éducation ne nous ressemble pas.

C'est dommage que nous oubliions ce que nous sommes pour avoir mené de grandes luttes au profit d'une patrie qui ne demande qu'à être aimée.

C'est dommage que nos représentants issus des élections de manigance.

C'est dommage que nos élections ne reflètent pas notre aspiration comme peuple.

C'est dommage que les autres nations nous dictent des réalités incompatibles à notre culture quotidienne.

C'est dommage, oui c'est dommage mes chers amis.


13 Novembre 2016
Delcarme BOLIVARD, Av. MA
Responsable de Communication à www.ulh.edu.ht , Directeur / Fondateur de NESA ( www.encrejournal.blogspot.com )

Pito chak jou...

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Mwen pa #Fouyapòt non, men mwen konstate kèk kichòy.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral o mwen problèm popilasyon yon ta plis konsène kandida yo.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral o mwen popilasyon an ta benefisye kèk kichòy nan men kandida yo.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral o mwen nèg ta bay blòf nan debleye kannal ki bouche.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral o mwen popilasyon ta va miyò.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral o mwen menm se an jwèt kandida yo ta touche vrè problèm peyi.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral o mwen popilasyon an ta kwaze sou wout li tout kalite tout plimay kandida magouyè.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral o mwen ta gen yon kout je sou jan popilasyon an ap viv la.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral bannann ak vyann ta fè mòlmèk epi lapè ta koze kap pale tou pa tou.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral o mwen popilasyon an ta okouran sou move lajan kandida ap depanse pou mache pran pèp la.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral o mwen mizè ak soufrans popilasyon an ta egspoze gran jounen nan radyo tankou nan televisyon.

Pito chak jou te gen #Kanpay ekektoral o mwen, ô mwen. Adje wa, pito m pa di way.


10/11/16
Delcarme BOLIVARD, Av. MA
Responsable de Communication à www.ulh.edu.ht,
Directeur/Fondateur de NESA ( www.encrejournal.blogspot.com )

vendredi 30 septembre 2016

‘’Jean-Charles Moïse, le paradigme linguistique: Entre la créolisation et le discours politique national’’

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De l’agora d’Athènes jusqu’à la postmodernité, les techniques de scène étaient enseignées chez les grands orateurs pour permettre à la parole d’être une arme de défense caractérisée par  l’éloquence et la rhétorique[1]. Le langage distinctif, surtout en matière politique, était fort préconisé pour être considéré comme quelqu’un pouvant avoir le contrôle de la cité. Ils ont, pour la plupart, encouragé la séduction politique[2] de telle sorte qu’on arrive à capter l’attention du public tout en essayant le plus souvent de faire appel à la théorie du mensonge[3].

L’occident se déclare maitre dans le domaine du savoir parler par la quantité de grands diserts politiques qui ont marqué le temps et l’histoire ; cependant, fait de la langue et de la manière de s’exprimer deux éléments inéluctables dans le rejet de la volonté inhérente de la population[4]. L’Orient et une bonne partie de l’Amérique ont compris la nécessité d’abouter le pas et croient que sans une maitrise de la scène oratoire et surtout de la science du langage, il est inconcevable d’accéder aux postes électifs[5].

Le grand enjeu de l’apport de lemmes choisis pour traduire ses pensées en matière politique, c’est que, celui qui parle, cherche constamment à influencer son interlocuteur et sait déjà les grandes conséquences de ses techniques utilisées au détriment, souventefois, d’un groupe mal formé[6]. C’est le cas d’Haïti, la 1ère ‘’République nègre’’ où par l’usage d’un langage rodé ou bien travaillé à la dernière limite, la population, d’ailleurs ignare, victime de leur propre choix au moment des élections par des candidats dont les verbes sont envoûtés de promesses fallacieuses. Cette population trahie par la force des interventions de certains candidats, se voit aujourd’hui obligée de remettre tout en question.

Plusieurs grands leaders du monde politique haïtien ont besogné pour faire du discours politique national une image de ce que nous sommes en matière de langue et surtout de ce que nous représentons dans le cadre des valeurs socioculturelles et économiques. Parmi ces hommes de grande unité nous retenons : Anténor Firmin pour sa prise de position contre les affronts déclarés à la race noire[7] et les faibles rapports diplomatiques entretenus par Haïti avec d’autres États[8]. Louis Joseph Janvier ne pouvait s’empêcher de s’attaquer aux détracteurs de la République et des imposteurs qui voulaient nous voir échouer dans nos entreprises sociopolitiques et économiques[9]. Démesvar Délorme, prêchant l’unité nationale, voyait déjà comme l’un de nos mathématiciens politiques, que : ‘’Si l’on continuait à faire de l’étranger notre espoir ; un jour viendra, nous serons leur proie’’[10]. Des hommes comme Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines, Henri Christophe pour ne citer que ceux-là, tous, sous un ton et un langage populaire lié aux conditions sociopolitiques du pays, ont su résolument défendre les intérêts d’Haïti[11].

Le dernier leader de la masse populaire et paysanne haïtienne, le combattant pour le changement radical et rationnel de nos institutions politiques, le rêveur d’une nouvelle condition de vie et de l’émergence d’une nouvelle classe sociale haïtienne ; enfin, l’ultime Dessalines en date, l’Honorable Sénateur Jean-Charles Moïse, sans un ‘’langage pointu’’ relatif à la domination d’un secteur de la population, sans des verves oratoires équilibrées, tandis que par une bonne compréhension de la situation de misère du pays, par une lecture à la loupe des dérives de certains hommes du pouvoir politique, par une nouvelle alternative de sortir de crise nationale, par un monde de cultures diverses et un langage non châtié ; il (Jean-Charles Moïse) met sous nos yeux notre réalité de vie, présente orgueilleusement nos erreurs politiques par lesquelles nous sommes jusqu’à l’heure actuelle tapis dans la souffrance et rejetés comme peuple à l’échelle internationale.

Le discours politique doit être fondé et objectif[12]. Il doit contenir la réalité quotidienne de la population pour laquelle le courage et la détermination du leader sont au rendez-vous. Ce discours ne peut-être admis pour vrai que s’il se constitue d’un programme de développement durable dont la qualité se rapporte à la mesure du besoin de la population[13].

En matière politique, toute arme raisonnablement est admise. Tout petit jeu de discrimination contre l’adversaire est requis. Toute attaque, dans le respect de la personne de l’autre est de mise. Mais il faut toujours rechercher à déterminer la force du concurrent que de se livrer à prouver sa faiblesse qui constitue, d’ailleurs comme de rien par rapport à la capacité de faire ou d’accomplir. C’est la meilleure disposition à laquelle on doit s’appliquer au cas où l’on voudrait réussir à l’affrontement de l’adversité[14].

Nous sommes d’accord que le désordre s’organise au niveau du paradigme linguistique du candidat à la présidence, le Sénateur Jean-Charles Moïse. Mais, cela n’est pas l’effet qu’il ne puisse pas être président de la République, pour avoir maitrisé comme cela se doit notre réalité et se propose d’y apporter de sérieux changements si l’on voudrait croire à son programme de campagne.

Nous sommes convaincus que l’ex-maire de Milot, Jean-Charles Moïse s’allie au vaste monde de la ‘’Créolisation’’ pour avoir ajouté du créole haïtien des tournures et expressions qui pourraient choquer ses concurrents politiques. Par ailleurs, cela ne suffit pas qu’on dise de lui incapable d’être à la tête de la Magistrature suprême de l’État, pour être capable de nous faire comprendre que l’international est loin d’être notre ami et que nos ressources naturelles doivent être bien exploitées par nous sans écarter la possibilité de contracter avec de grandes compagnies minières étrangères au bénéfice de la nation, que le flux migratoire que connait actuellement le pays résulte de l’insouciance de certains de nos dirigeants incapables de bien gérer les revenus de l’État pour l’assurance des services sociaux de base et l’organisation d’une structure axée sur la création d’emploi dans le milieu afin d’accroitre l’économie.

Nous sommes persuadés que l’ex-conseiller de la présidence, Jean-Charles Moïse, ne peut se mesurer à l’aune oratoire de grands discoureurs internationaux, dont : Démosthène, Point Carré, Cicéron, Hitler, Obama, Hollande pour ne citer que ceux-là. Cependant, le manque d’équilibre scénique oratoire de Jean-Charles ne peut lui empêcher d’être à la tête du pays ; pour être capable de traduire nos pensées comme peuple, croire qu’Haïti doit se développer sans ou avec l’aide internationale par la création d’un système de crédit, par l’émergence d’une nouvelle classe socioéconomique, par la création des richesses, par le rétablissement de la souveraineté nationale, par la réforme du système éducatif et judiciaire haïtien, par le maintien de l’ordre et de la sécurité nationale, par la garantie et la protection de nos institutions politiques, par la protection de la famille, enfin par tout ce qui pourra nous permettre de nous imposer sur la scène internationale.

Il faut finir les veines controverses. Il faut voir et regarder le Sénateur Jean-Charles Moïse autrement, sinon, l’on risque de se fourvoyer à tort sans même le savoir, car sa force n’est pas dans la manière de dire mais dans la réalité de ce qu’il avance. Alors, à quelle position peut-on placer le mensonge dans un discours politique ? Quelle est l’importance de la maitrise de la scène politique si l’on cherche constamment à induire le peuple en erreur ?

 
Dans la nuit du 24 Septembre 2016
Il est 22 heures 5 minutes
Heure locale.

Delcarme BOLIVARD, Avocat
Maitre en Science Politique
Fondateur de : Nouvelle Ecole des Sciences et des Arts (NESA)
Responsable de communication à www.ulh.edu.ht
   


[1].- Platon: ‘’Apologie de Socrate’’.
[2].- M. Fabius Quintilianus (Quintilien).
[3].- Idem.
[4].- Gabriel Bergounioux : ‘’La Science du Langage’’.
[5].- Aristote : La Rhétorique.
[6].- Mauvaise utilisation de la séduction politique.
[7].- ‘’De l’égalité des races humaines’’.  
[8].- ‘’Diplomate et diplomatie : lettre ouverte à M. Selon Ménos’’, ‘’M. Roosevelt, président des États-Unis et la République d’Haïti’’.  
[9].- ‘’Haïti et ses visiteurs’’.
[10].- Approche politique émise par Démesvar Délorme sur la nécessité de voir l’union au sein du peuple haïtien.
[11].- Michel Soukar : ‘’Entretien avec l’histoire Vol II’’.
[12].- Dorna Alexandre : ‘’Pistes pour une étude contextuelle du discours politique populiste’’.
[13].-Denis Monière/Jean Herman Guay: ‘’ Introduction aux théories politiques’’.
[14].- David Hume : ‘’ Où l’on prouve que la Politique peut être réduite en forme de Science ‘’.

mardi 16 août 2016

Ce que l’on m’avait appris du Droit haïtien : Les mythes et la réalité

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Quand j’étais à la Faculté de Droit, mes professeurs m’avaient appris beaucoup de notions importantes relatives au système de Droit national et international. Ils m’avaient enseigné sur ce qu’est le système judiciaire haïtien à travers le temps et l’espace. Ils s’étaient quelquefois défoncés pour redéfinir le Doit haïtien forgé  et tributaire de  celui de la France afin d’expliquer et d’établir le rapport inapproprié entre les mythes et la réalité du Droit à Haïti. Ces professeurs, tantôt de carrière, tantôt de francs profanes en la matière, m’avaient mis en tête que le système judiciaire d’un pays n’a rien à voir avec le comportement des individus dans les milieux sociaux. Ils m’avaient tout rabâché sur l’histoire du Droit haïtien ; de l’indépendance nationale jusqu’à ce que j’aie été en quatrième année, il y a de cela une décennie. D’eux, j’ai tout appris, tant bien que mal, sur la facette juridique haïtienne.

Au beau milieu de la dispensation des cours à la Fac, certains professeurs s’attaquaient aux codes de lois haïtiennes qu’ils considéraient d’ailleurs inapplicables, d’une part, pour être antérieures  à l’existence des citoyens d’aujourd’hui, en ce sens, quelques uns de ces recueils de lois ne reflètent pas le mode de vie de la population et s’échappent à outrance à ce que nous avons comme valeur. D’autre part, le législateur si ancré dans l’harmonisation de l’international par la bêtise de l’imitation émotionnelle et infime, s’engage à reproduire textuellement le quotidien de l’étranger en voulant le ponctuer à notre modèle de fonctionnement tel que nous sommes en réalité. Et si les professeurs de Droit à Haïti découvrent le déséquilibre entre la loi et la réalité haïtienne, n’est-il pas de bon ton de leur suggérer de proposer de nouveaux textes de loi capables de répondre aux exigences nationales de l’heure ? Quelle sera l’importance de la mise en application de ces nouvelles lois ? Que peut-on faire pour changer ou améliorer l’ordre des choses ?

Dans les grands débats en salle de classe à la Fac, des professeurs ajustaient les juges et les représentants du Ministère Public dans le même lot. Ils parlaient de leurs différences quelquefois au niveau de l’audience criminelle. Ils acceptaient cependant que les deux précités sont indispensables à l’organisation et la compétence du Tribunal Civil et Pénal sans ignorer les autres composantes des Cours et des Tribunaux.

Des exégèses m’étaient fournies sur le fonctionnement et l’organisation du système judiciaire haïtien. Des données sur l’organisation des Tribunaux de Paix m’étaient également transmises et adressées. Dans le cadre de la pratique du Droit, certains professeurs m’avaient confié que le vrai procès ne se déroule pas dans les tribunaux, mais au cabinet de certains prétendus grands Avocats qui ne se rendent au tribunal que pour solliciter des juges et des représentants du Ministère Public des avantages au lucre de leurs clients afin de garder jalousement leurs notoriétés inégalables. Ils peuvent aussi bénéficier de ces avantages par un simple ‘’coup de fil téléphonique’’ ou un simple ‘’message électronique’’.

Les professeurs les plus proches de moi, m’avaient expliqué l’infiltration des procédés mystiques dans le système judiciaire haïtien, que ce soit du côté de ceux voulant garder leurs postes comme autorités, que ce soit du côté de l’Avocat voulant défendre son ou ses clients à tout prix ou d’en attirer beaucoup plus dans son cabinet, que ce soit de l’adversaire désirant mésinterpréter la loi, que ce soit chez les parents des inculpés ou des accusés souhaitant voir l’élargissement de leurs proches. Ainsi, tout se mêle, tout s’enchaine, tout se dérange, mais tout s’accommode, tout s’arrange, tout se comprend.

Pourtant, en dépit de tout ce qu’on me racontait sur le Droit et tout ce qu’on m’en dit, j’ai vécu avec un sentiment d’appartenance à cette science combien objective qu’elle puisse être. J’ai grandi avec l’idée que le système du Droit haïtien mérite d’être rétabli au cas où l’on voudrait parler de l’équitabilité en matière de Justice pour tous.

J’ai compris avec le temps que certaines idées véhiculées autour du Droit national par certains de mes professeurs à la Fac, doivent être reconsidérées de peur que nous n’ayons pas la faiblesse continue du pouvoir judiciaire. Le désaccord dont peut être le cas, disons mieux, entre le Droit et la réalité au quotidien, se tisse dans la logique de permettre aux citoyens de ne pas se connaitre où s’acheminent vers un Etat déséquilibré, le désarroi, la méchanceté et la violence.

En effet, j’ai découvert que certains de nos textes de loi ne nous ressemblent pas, par voie de conséquence, doivent être retouchés pour l’établissement d’un système de Droit fort et pour l’institutionnalisation de nos valeurs sociopolitiques et économico-culturelles.

 

15 Août 2016
Delcarme BOLIVARD, Av., MA
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mardi 26 juillet 2016


La mort du Droit en Haïti

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La société, pour être équilibrée et régulée doit avoir un système de Droit fort permettant aux citoyens de se vaquer en toute impassibilité à leurs affairements au quotidien. Le Droit caractérise la valeur de tout État démocratique et détermine le modèle de vie que doit adopter tous citoyens dans le respect des normes préétablies. De ce fait, aucun pays ne peut se fixer des objectifs considérables et indubitables si son système juridique ne prend pas en charge les intérêts fondamentaux de la population en matière de justice équitable et des libertés publiques à proprement parler.

Durant les vingt cinq dernières années qui se sont écoulées, le constat ou l’observation faite sur l’état et la réalité du Droit national est totalement lamentable. L’injustice devient la règle et la justice l’exception. L’impunité se fait remarquer par le marchandage de la loi. Les autorités concernées se trouvent amorphes face à la réalité du système judiciaire haïtien, contribuent sciemment à la déchéance et profusion de nos lois régissant notre mode de vie. Ce qui attribue à nos institutions politiques un caractère déshonorant, humiliant et de dysfonctionnement. De toute évidence, le pays entièrement paiera le prix de tout ce qu’aura produit négativement le comportement de nos hommes de lois à quelque niveau que ce soit.

Nous remarquons le rapetissement et le vandalisme de la Constitution de 1987 amendée le 09 mai 2011. Nos codes de lois ne sont applicables et appliqués qu’en faveur de celui ou de celle dont la possibilité financière est reconnue. Nos magistrats assis ou debout intelligemment contredisent la loi quand leurs intérêts personnels sont menacés et disent le mot du Droit quand un accusé ne peut pas acheter sa liberté au plus offrant. Les Avocat deviennent des avocats dans un système judiciaire corrompu au premier degré. Les tribunaux se transforment en un véritable lieu où la justice se vend tels que des lots de patates et des ignames.

Le pays vit dans un désordre généralisé causé par l’irrespect des normes. Les institutions sont totalement oisives sous couleur que tout ainsi a été déjà commencé, donc, il faut du temps pour organiser et réorganiser les choses. L’état de fait prime sur l’esprit du Droit de chez nous, ce qui favorise l’amateurisme et la théorie de tâtonnement dans les affaires juridiques et politiques haïtiennes. En effet, le recours à des décisions ou des idées contraires à la volonté du Droit, ne fait qu’effondrer la nation au bénéfice d’une oligarchie traditionnelle dont la mission consiste à travailler au profit de la Communauté Internationale sous la base de la diplomatie des visas.

Si nos hommes de loi banalisent les effets du Droit, s’ils acceptent tout sauf ce que dit le Droit, nous sommes à l’heure de la disgrâce d’un peuple qui a fait l’histoire. Il faut être dans l’esprit des lois, pas à ses côtés, de peur que les interprétations fausses ne soient primées. Et quand on sait que l’État de droit et la démocratie ne peuvent réellement exister là où règnent l’irrespect des lois et le mépris du Droit ; il faut se demander à quand Haïti reprendra son élan de fierté en se fixant vers les fonctions régaliennes ?

La clameur et les rumeurs dénoncent, par ailleurs, rien n’est dit sous la responsabilité de celui ou de celle dont le nom traine à travers les rues, puisqu’il s’agit d’un membre du cercle des corrompus, pendant que ces derniers occupent les plus grandes fonctions au sein de l’administration publique ou privée. Le Droit vit aujourd’hui de tintamarres beaucoup plus que de preuves, ce qui crée un empêchement au triomphe de la justice. La culpabilité des accusés se révèle avant que l’instruction définitive de leurs prétendus actes soit faite au tribunal par la formation de la conviction du juge.

Si d’après C. LARROUMET : ‘’Le Droit est un corps de règles ordonnant la vie en société de façon à éviter l’anarchie entre les membres du corps social’’, nous pouvons considérer que notre système de Droit ne répond pas à nos aspirations comme peuple.  Si pour Gérard CORNU, dans son Vocabulaire juridique, le Droit est  Ensemble de règles de conduite socialement édictées et sanctionnées qui s’imposent aux membres de la société, il est évident  d’admettre que le Droit national soit loin d’être au profit de la nation. Enfin, Si pour Boris STARK, dans son introduction au Droit, il admet que ce dernier soit un ensemble de règles de conduite qui gouvernent les rapports entre les hommes et dont le respect est assuré par l’autorité publique, nous sommes capables de confirmer sans ambages la mort du Droit en Haïti, puisque l’autorité publique est minée et l’impunité est de règle.


23 Juillet 2016
 
Delcarme BOLIVARD, Av., MA
Responsable de Communication à www.ulh.edu.ht  

 
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