vendredi 18 décembre 2020

Haïti-Politique : Simple observation

Messieurs et dames, les politiciens d'Haïti :

Vous avez assez fait pour détruire le pays


Ce n'est pas aujourd'hui que l'on assiste à la chute de la grandeur nationale. Cette mésaventure se manifeste par la volonté expresse et délibérée de certaines citoyennes et certains citoyens décidant de ne plus se mettre au service de la patrie. Laquelle patrie, dès l'aube, se peine à s'inventer à travers quelques discours creux dont les orateurs sont pour la plupart des irresponsables et des infidèles au processus du développement d'Haïti.

Tout est miné à travers le territoire national. Nos institutions républicaines se conçoivent, en majeur partie, des femmes et des hommes ayant à tout instant des réponses à fournir aux questions de la Justice boiteuse haïtienne. Ces institutions, déroutées de leurs fonctions régaliennes, s'instrumentalisent et s'utilisent à des fins politiques. La Police Nationale d'Haïti (PNH) en est un exemple fort à considérer, détournée de sa mission de "Protéger et servir" pour satisfaire aux désidératas des dirigeants politiques et des acteurs économiques de chez nous.

Les autorités étatiques haïtiennes sont à l'envers, dépourvues du sens de l'éthique de la responsabilité prônée par Hans Jonas (1903-1993). Elles incarnent l'esprit grivois desséché du mépris des normes établies. Ce sont elles qui légifèrent, pourtant dévient et ne respectent pas leurs œuvres. Ces dirigeants vendent leur âme aux enfers pour induire en erreur la volonté populaire. Selon leur appétence, ils conduisent le pays vers le désastre économique tout en pratiquant l'évasion fiscale et se tournoyant dans l’intimité de la corruption.

Face à la grandissante situation macabre de la société haïtienne, une opposition politique délabrée, orgueilleuse et vaniteuse s’érige mollement. Cette opposition, illégale et illégitime, ne cherche qu'à se plaire en s'alliant aux vices des membres du secteur privé oisif haïtien. Les acteurs de cette opposition s'entretuent, s'accusent et se blâment par des propos incongrus, folâtres manifestement tout en considérant les forces politiques, économiques et diplomatiques internationales comme le vecteur et le fondement de leur échec. Ils oublient que la désunion en matière de conflits sociaux ne contribue qu'à conforter l'adversaire dans ses démarches de victoire.

Alors, dans un pays où les lois sont violées par ceux qui se chargent à les faire appliquer et respecter, encore plus, où les droits fondamentaux de la personne humaine sont bafoués en plein jour (surtout ceux communément appelés, droits fondamentaux négatifs à savoir : la liberté, la vie, la sécurité, l'égalité, la vie privée et les droits politiques ; idées de John Locke 1632-1704) ; fort est impossible de parler de la démocratie. C'est le cas pour Haïti dont la Constitution en vigueur ne s'applique point quotidiennement au bénéfice de l'anarchisme sociopolitique, où les citoyennes et les citoyens se voient contraints de laisser le pays pour s'immigrer tant bien que mal soit au Chili, au Brésil, au Vénézuela, soit au Canada, aux États-Unis, en France, pour causes d'insécurité de toutes sortes. Par rapport à tout cela, vient s'ajouter le caractère insignifiant de l'économie nationale dans le vaste monde du désespoir du peuple haïtien, imposé par une politique d'importation accélérée au mépris de la règle de l'exportation axée sur la logique de la production nationale.

Mais, à quoi sert un État qui ne peut répondre aux besoins préliminaires de ses citoyennes et citoyens ? À quoi sert la politique si elle ne peut vraiment permettre de gérer la cité (pays) ? Les femmes et les hommes politiques haïtiens d'aujourd'hui, ne sont-ils pas les véritables handicaps au développement national ? Pourquoi s'enrichissent-ils au préjudice de la masse populaire ? Que vaut un pays si ses dirigeants sont malhonnêtes et corrompus ? Que faire pour aider le pays à sortir du gouffre de la misère et de la pauvreté ?

Tout cela se cautionne par le fait que le système éducatif haïtien est loin de répondre à sa finalité, qu'est de former des femmes et des hommes devant s'engager positivement au processus du développement d'Haïti. C'est le résultat de l'insouciance des jeunes haïtiens déjà mal formés pour certains et, non encadrés pour d'autres, qui s'abandonnent en plein jour dans les débauches socioculturelles initiées par certains artistes musiciens et chanteurs à tendance populaire. Nous retenons également que, du fait que ceux qui sont destinés à guider la nation ne le font pas, cela augmente la chance aux incapables d'envahir tout l'espace politique national en vertu du principe philosophique émis par Aristote (384-322 av. notre ère) : "La nature a horreur du vide", du latin (Horror vacuis). C'est l'algérien, devenu français plus tard, Albert Camus (1913-1960), qui nous apprend ce qui suit : "Quand les élites trahissent, les sociétés meurent".

Pour redresser la barque fragile de l'État haïtien, une prise de conscience collective doit être de rigueur. C'est à quoi se réfère l'écrivain haïtien international, Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d'Argent (1936-...), dans son fameux roman sociologique : "Les affres d'un défi". Ainsi, que chacun au niveau de la société haïtienne s'occupe de ses affaires selon sa science et conscience. Que l'éducation redore le blason de l'intelligentsia et de la gente nationale en cessant d'être politisée. Que la Politique soit l'affaire des connaisseurs et non un espace de "gagne-pain" et d'enrichissement illicite pour les ratés. Qu'il y ait beaucoup plus de citoyennes et de citoyens formés et conscients au service de la nation que des jeunes armés dans des quartiers précaires au profit des nantis économiques et politiques. Que la recherche scientifique nous serve de boussole dans la quête du savoir et de la connaissance organisée pour procéder correctement au développement durable d'Haïti.

Mais, messieurs et dames, les politiciens d'Haïti : n'avez-vous pas assez fait pour détruire le pays ?


Delcarme Bolivard


Pour KASARED


25/11/2020

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