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Chez nous, le Droit électoral n’est pas encore pris dans un contexte structurel au maintien de l’ordre social et à l’établissement des institutions démocratiques. Le Conseil Electoral Permanent prévu par la Constitution du 29 Mars 1987, amendée le 09 Mai 2011, est jusqu’à date inopérante sous les ailes arbitraires, illégitimes et illégales du caractère provisoire de ce conseil instrumentalisé pour la canalisation du pouvoir à un groupe, critiqué sans réserve dès sa formation. Nous constatons que le niveau du chaos s’intensifie considérablement tant à la veille des élections que pendant le déroulement de celles-ci et surtout au moment des résultats. Nous pouvons en un mot avancer que tout l’environnement électoral haïtien est caractérisé par le désordre généralisé au point que les résultats de ses élections sont toujours truqués au bénéfice d’une minorité inapte de répondre aux récriminations de la masse populaire. C’est le cas de ces derniers scrutins qu’a connus Haïti où la faiblesse de nos institutions a tout paralysé et chambardé notre conscience collective, nous a conduit vers un état critique face à la réalité récente de la Science politique.
En effet, les élections du 20 Novembre 2016 doivent être
l’ultime chance pour la nation haïtienne par rapport au choix électifs des
dirigeants. C’est l’occasion où le peuple haïtien doit mettre de côté tout
préjugé et faire un dépassement de soi pour mieux savoir choisir ses autorités
étatiques. Tout émoi, tout sentimentalisme et toute irrationalité doivent faire
place nette au discernement, à l’esprit critique positif et surtout à la
capacité de réfléchir, de raisonner comme citoyen. Le système électoral
national doit connaitre un nouvel essor pour le développement durable de la
société haïtienne. Par ailleurs, tout vote passionnel et tout choix incalculé
des futurs leaders du pays, auront pour conséquence, entre autres : la
dégénérescence définitive d’Haïti, la perte totale de souveraineté nationale,
le contrôle irrévocable de nos institutions par l’international.
Donc, selon la compréhension moderne du concept ‘’élection’’,
il serait mieux de ne pas prédire la direction de son choix politique. Par
contre, nous devons voter pour le poste présidentiel, celui qui comprend mieux
ce que nous sommes, c'est-à-dire, nos besoins sociaux, environnementaux,
économiques et politiques. Il est possible que nous choisissions dans un élan
patriotique, le candidat à la magistrature suprême de l'État qui définit nos
intérêts communs et la sauvegarde de notre dignité face à certains États qui
nous piétinent, nous blasphèment pour être incapable de prendre en mains
notre destin souverain, par sa conviction certaine et sa prise de position
citoyenne à tout jamais.
Le 20 Novembre 2016, il faut voter une idéologie connexe
aux grands principes de la fonction régalienne en analysant vigoureusement les
étapes ou échelles de la pyramide d’Abraham
Maslow pour ne pas se réduire à un peuple qui ne vit que pour manger et boire. Nous
devons corriger l’esprit du ‘’Discours de la Servitude volontaire’’ prononcé
par Etienne de La Boétie, nous diverger du principe fondamental de l’épicurisme
en votant pour le changement total mais non pour une prétentieuse structure mal
forgée qui s'allie au côté de la volonté de l'international. Nous n’allons
voter ni le nom d'un candidat à la présidence ni son origine sociale, mais nous
allons donner notre voix à celui dont l'objectif est de permettre à Haïti
d'être bien vu comme pays, d'avoir une force sur la balance diplomatique,
d'être autonome en matière de décisions juridico-politiques, d'être équilibré
dans les rapports commerciaux par la capacité irréprochable de ses produits à y
fournir. Notre choix sera effectué au bénéfice du candidat à la présidence qui
saura prendre en compte les revendications de la masse, de la jeunesse en
installant un système étatique fort et prospère par la création des richesses
et par le rétablissement d’une stabilité sociopolitique et économique. Nous
devons voter quelqu’un qui peut au moins éradiquer le phénomène migratoire tendant
à nous avilir et nous faire perdre nos potentielles-ressources humaines.
Il ne faut voter ni le mensonge ni la séduction
politique, mais, le programme politique qui plaira aux citoyens pour leur mieux
être.
Pour le poste sénatorial, nous devons voter le candidat
qui sait et maîtrise la fonction parlementaire. Nous devons voter celui qui
croit et s’applique à la théorie des
trois (3) pouvoirs évoquée par Charles Louis de Secondat à travers son ouvrage
socio-juridico-politique, ''De l'esprit des lois " de 1748. Ainsi, faut-il
écarter tout marchandage politique, tout candidat au sénat dont le désir est
d’élire pour résoudre ses problèmes personnels ou pour entreprendre des
transactions illicites sanctionnées sévèrement par les lois haïtiennes en
vigueur.
C’est un impératif de voter le candidat au sénat dont la
compétence se marie aux principes du parlementarisme, à la théorie du légisme.
Enfin, donnons notre consentement de vote comme
citoyens conséquents et actifs à celui qui se respecte et respecte les
prescrits de la loi, sans oublier les rigueurs fondamentales des institutions
politiques.
15 Novembre 2016
Delcarme BOLIVARD, Av. MA
Responsable de Communication à www.ulh.edu.ht Directeur / Fondateur de NESA www.encrejournal.blogspot.com