mardi 15 novembre 2016

Haïti-Élections, 20 Novembre 2016 : Assortiments et effets

encrejournal
L’élection se définit classiquement comme un instrument fondamental de la démocratie. C’est elle qui détermine le caractère authentique d’un État de droit et qui favorise l’établissement d’un climat de paix contre toutes formes de représailles politiques afin de créer un mieux être pour la population toute entière. Ainsi, est-il à scruter le déroulement calme des élections comme vecteur de progrès sociopolitiques selon lesquels les règles du jeu démocratique se valorisent pour éviter toutes sortes de contestation tapageuse et pour permettre d’avoir des dirigeants issus d’un système électoral fiable.

Chez nous, le Droit électoral n’est pas encore pris dans un contexte structurel au maintien de l’ordre social et à l’établissement des institutions démocratiques. Le Conseil Electoral Permanent prévu par la Constitution du 29 Mars 1987, amendée le 09 Mai 2011, est jusqu’à date inopérante sous les ailes arbitraires, illégitimes et illégales du caractère provisoire de ce conseil instrumentalisé pour la canalisation du pouvoir à un groupe, critiqué sans réserve dès sa formation. Nous constatons que le niveau du chaos s’intensifie considérablement tant à la veille des élections que pendant le déroulement de celles-ci et surtout au moment des résultats. Nous pouvons en un mot avancer que tout l’environnement électoral haïtien est caractérisé par le désordre généralisé au point que les résultats de ses élections sont toujours truqués au bénéfice d’une minorité inapte de répondre aux récriminations de la masse populaire. C’est le cas de ces derniers scrutins qu’a connus Haïti où la faiblesse de nos institutions a tout paralysé et chambardé notre conscience collective, nous a conduit vers un état critique face à la réalité récente de la Science politique.

En effet, les élections du 20 Novembre 2016 doivent être l’ultime chance pour la nation haïtienne par rapport au choix électifs des dirigeants. C’est l’occasion où le peuple haïtien doit mettre de côté tout préjugé et faire un dépassement de soi pour mieux savoir choisir ses autorités étatiques. Tout émoi, tout sentimentalisme et toute irrationalité doivent faire place nette au discernement, à l’esprit critique positif et surtout à la capacité de réfléchir, de raisonner comme citoyen. Le système électoral national doit connaitre un nouvel essor pour le développement durable de la société haïtienne. Par ailleurs, tout vote passionnel et tout choix incalculé des futurs leaders du pays, auront pour conséquence, entre autres : la dégénérescence définitive d’Haïti, la perte totale de souveraineté nationale, le contrôle irrévocable de nos institutions par l’international.      

Donc, selon la compréhension moderne du concept ‘’élection’’, il serait mieux de ne pas prédire la direction de son choix politique. Par contre, nous devons voter pour le poste présidentiel, celui qui comprend mieux ce que nous sommes, c'est-à-dire, nos besoins sociaux, environnementaux, économiques et politiques. Il est possible que nous choisissions dans un élan patriotique, le candidat à la magistrature suprême de l'État qui définit nos intérêts communs et la sauvegarde de notre dignité face à certains États qui nous piétinent, nous blasphèment pour  être incapable de prendre en mains notre destin souverain, par sa conviction certaine et sa prise de position citoyenne à tout jamais. 

Le 20 Novembre 2016, il faut voter une idéologie connexe aux grands principes de la fonction régalienne en analysant vigoureusement les étapes ou échelles de la pyramide d’Abraham Maslow pour ne pas se réduire à un peuple qui ne vit que pour manger et boire. Nous devons corriger l’esprit du ‘’Discours de la Servitude volontaire’’ prononcé par Etienne de La Boétie, nous diverger du principe fondamental de l’épicurisme en votant pour le changement total mais non pour une prétentieuse structure mal forgée qui s'allie au côté de la volonté de l'international. Nous n’allons voter ni le nom d'un candidat à la présidence ni son origine sociale, mais nous allons donner notre voix à celui dont l'objectif est de permettre à Haïti d'être bien vu comme pays, d'avoir une force sur la balance diplomatique, d'être autonome en matière de décisions juridico-politiques, d'être équilibré dans les rapports commerciaux par la capacité irréprochable de ses produits à y fournir. Notre choix sera effectué au bénéfice du candidat à la présidence qui saura prendre en compte les revendications de la masse, de la jeunesse en installant un système étatique fort et prospère par la création des richesses et par le rétablissement d’une stabilité sociopolitique et économique. Nous devons voter quelqu’un qui peut au moins éradiquer le phénomène migratoire tendant à nous avilir et nous faire perdre nos potentielles-ressources humaines.  

Il ne faut voter ni le mensonge ni la séduction politique, mais, le programme politique qui plaira aux citoyens pour leur mieux être. 

Pour le poste sénatorial, nous devons voter le candidat qui sait et maîtrise la fonction parlementaire. Nous devons voter celui qui croit  et s’applique à la théorie des trois (3) pouvoirs évoquée par Charles Louis de Secondat à travers son ouvrage socio-juridico-politique, ''De l'esprit des lois " de 1748. Ainsi, faut-il écarter tout marchandage politique, tout candidat au sénat dont le désir est d’élire pour résoudre ses problèmes personnels ou pour entreprendre des transactions illicites sanctionnées sévèrement par les lois haïtiennes en vigueur.

C’est un impératif de voter le candidat au sénat dont la compétence se marie aux principes du parlementarisme, à la théorie du légisme.

Enfin, donnons notre consentement de vote comme citoyens  conséquents et actifs à celui qui se respecte et respecte les prescrits de la loi, sans oublier les rigueurs fondamentales des institutions politiques.

 
15 Novembre 2016

Delcarme BOLIVARD, Av. MA
Responsable de Communication à www.ulh.edu.ht
Directeur / Fondateur de NESA www.encrejournal.blogspot.com

 

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