jeudi 22 juin 2017

Mes souvenirs (I)

Quand je laissai en 1996 l'Ecole Nationale Anténor Firmin de Cap-Haïtien sous les coupoles de mes anciennes professeures, je me sentis déjà prêt pour affronter les épreuves de la vie. Et ce fut à ce moment que je commençai à méditer sur les efforts de mes parents à une époque de hautes crises sociopolitiques haïtiennes. Petit en âge, mais doué d'une maturité rectiligne, je bien vite compris que le dévouement au progrès et au développement d'un pays doit être inévitablement passé par l'éducation et la mise en place d'une structure stratégique relative au respect des effets culturels de la nation.
Sans passer par quatre chemins, accompagné d'alors de mon beau-frère, mon conseiller-parrain de mariage, le feu Ronèl Ambroise (que son âme repose en paix ), je me fus fait inscrit au Lycée National Philippe Guerrier de Cap-Haïtien où je fus de bonne part accueilli par certains professeurs et cadres de ladite école. Parmi eux : Directeur Hudson Jean-Baptiste, Me Marcelin Jean-Baptiste, surveillant, Me Zakari Jean, Surveillant général. Le premier nous fit croire qu'un vrai Lycéen ne doit jamais tricher aux examens afin qu'il devienne le meilleur en tout lieu et pour qu'il puisse, quand il grandira, se mettre au service de son pays en bon citoyen conséquent. Cette pensée de Maître H. Jean-Baptiste me donna l'envie d'être de retour au Lycée, dans une vaste cour ombragée de feuilles vertes où les élèves se préparèrent conséquemment pour prendre les rênes du pays. Et cela, par les études et par la rédaction continuelle de leurs devoirs de classe et de maison.
Quant à Maître Marcelin lui même, ce fut un espoir pour la jeunesse d'alors. Ami de tous. Il nous appris que le vrai citoyen est celui qui se respecte pour attirer des autres autant de respects possibles. Ce fut avec lui que j'appris à aimer mon pays. Il m'invita à observer le comportement farouche de nos hommes politiques de peur que je m'y mêle sans que je sache. Il mit sous mes yeux les astuces de certains politiciens haïtiens. Il me raconta que la prise de pouvoir politique à Haïti se fit par tous les moyens, il suffit que l'on y accède. Pourtant, m'indiqua-t-il, que telle (la manière de prendre les pouvoirs politiques à Haïti) fut une très mauvaise pratique et me conseilla de respecter la Constitution et d'y croire afin de permettre au pays de devenir vraiment un État de Droit.
Me Zaka, ainsi à l'époque appelé par nous, fut un grand disert d'avenir prometteur pour la jeunesse de ma génération. Professeur d'histoire et de géographie, Maître Zaka nous raconta tout. "Le peuple qui participe de manière irrationnelle aux élections, la lutte pour le pouvoir politique à Haïti, la défaite de l'Église par rapport à sa mission, la lutte paysanne, les conflits terriens, les séquelles de l'occupation américaine, le mouvement Aristidien, le réchauffement climatique, l'environnement et ses ennemis, etc." Le professeur Zaka, nous appris que les intérêts de la nation haïtienne doivent être abordés à "l'haïtienne", ce qui suppose être relevé de la compétence expresse de nos hommes valeureux sans écarter le peuple, si et seulement si ce peuple soit bien formé et éduqué comme cela se doit. Le professeur mit en nous un esprit de grandeur et de prospérité qui nous permis de savoir résister à toutes sortes de tentatives et de marchandages.
Ainsi, mes souvenirs du Lycée sont inépuisables et ils constituent pour moi un vecteur ou une boussole d'orientation me permettant d'être ce qu'aujourd'hui je suis. J'appris presque tout sous les lèvres de certains grands professeurs de l’ère. J'appris à ne pas appliquer les principes de la lâcheté au regard de la raison. J'appris à respecter la règle de l'axiologie. J'appris à respecter la Constitution de mon pays. J'appris à me connaître "citoyen conséquent" devant s'impliquer aux grandes décisions de développement de la nation. Tout fut au Lycée National Philippe Guerrier de Cap-Haïtien.
Delcarme Bolivard Av. MA 
db 
22/06/2017
ULH.


mercredi 14 juin 2017

Pour ma Femme

encrejournal.blogspot.com
À tes pieds, s’adressent des mots
Mesurables à ta beauté,
Comparable à ton goût.
Goût restant sous les lèvres d’amour
Pour imbiber un cœur délaissé.




Ce qu’il faut sous mes doigts,
Une lyre, sous mes bras pour te chanter
Sans arrêt au son ajusté des oiseaux
Nous entendant au battement de leurs ailes.
Ailes sous lesquelles nous voyageons
Vers le monde des amoureux.

Ton corps, mon sépulcre,
Tes doigts au piano glissant sur ma peau d’homme
Me laissent croire qu’il est jour en pleine nuit.
Tes yeux éclatent l’aurore.
L’aurore où je t’ai vue paraître
À la cime d’un cœur aimant.

Perdu dans l’éclat de ton sourire.
Tes veines pour circuler le sang de mon sentiment.
Dans ton chantier ornemental, ma voix chancèle
Au rythme de la force du souvenir.
Souvenir du phare éclatant mes pas
Vers la route de ton parfum corporel.

Ton odeur m’est un réconfort.
Et si alors le temps nous guette
Pour entrer dans son sein éternel,
Nous nous en réjouissons pour nous être rencontrés.
Rencontrés comme le faucon et son nid,
Du pan de ta robe je pars en vérité.

On se fait des plans de vie.
Au-delà de la terre, nous serons des exemples.
Pour moi, tu deviendras adolescente.
Pour toi, je deviendrai guerrier.
Guerrier pour notre cause soutenir
Adolescente pour notre amour perpétuer.

14/05/2017

Delcarme BOLIVARD, Av.MA  
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