Quand je laissai
en 1996 l'Ecole Nationale Anténor Firmin de Cap-Haïtien sous les coupoles de
mes anciennes professeures, je me sentis déjà prêt pour affronter les épreuves
de la vie. Et ce fut à ce moment que je commençai à méditer sur les efforts de
mes parents à une époque de hautes crises sociopolitiques haïtiennes. Petit en
âge, mais doué d'une maturité rectiligne, je bien vite compris que le
dévouement au progrès et au développement d'un pays doit être inévitablement
passé par l'éducation et la mise en place d'une structure stratégique relative
au respect des effets culturels de la nation.
Sans passer par
quatre chemins, accompagné d'alors de mon beau-frère, mon conseiller-parrain de
mariage, le feu Ronèl Ambroise (que son âme repose en paix ), je me fus fait
inscrit au Lycée National Philippe Guerrier de Cap-Haïtien où je fus de bonne
part accueilli par certains professeurs et cadres de ladite école. Parmi eux :
Directeur Hudson Jean-Baptiste, Me Marcelin Jean-Baptiste, surveillant, Me
Zakari Jean, Surveillant général. Le premier nous fit croire qu'un vrai Lycéen
ne doit jamais tricher aux examens afin qu'il devienne le meilleur en tout lieu
et pour qu'il puisse, quand il grandira, se mettre au service de son pays en
bon citoyen conséquent. Cette pensée de Maître H. Jean-Baptiste me donna
l'envie d'être de retour au Lycée, dans une vaste cour ombragée de feuilles
vertes où les élèves se préparèrent conséquemment pour prendre les rênes du
pays. Et cela, par les études et par la rédaction continuelle de leurs devoirs
de classe et de maison.
Quant à Maître
Marcelin lui même, ce fut un espoir pour la jeunesse d'alors. Ami de tous. Il
nous appris que le vrai citoyen est celui qui se respecte pour attirer des
autres autant de respects possibles. Ce fut avec lui que j'appris à aimer mon
pays. Il m'invita à observer le comportement farouche de nos hommes politiques
de peur que je m'y mêle sans que je sache. Il mit sous mes yeux les astuces de
certains politiciens haïtiens. Il me raconta que la prise de pouvoir politique
à Haïti se fit par tous les moyens, il suffit que l'on y accède. Pourtant,
m'indiqua-t-il, que telle (la manière de prendre les pouvoirs politiques à Haïti)
fut une très mauvaise pratique et me conseilla de respecter la Constitution et
d'y croire afin de permettre au pays de devenir vraiment un État de Droit.
Me Zaka, ainsi à
l'époque appelé par nous, fut un grand disert d'avenir prometteur pour la
jeunesse de ma génération. Professeur d'histoire et de géographie, Maître Zaka
nous raconta tout. "Le peuple qui participe de manière irrationnelle aux
élections, la lutte pour le pouvoir politique à Haïti, la défaite de l'Église
par rapport à sa mission, la lutte paysanne, les conflits terriens, les
séquelles de l'occupation américaine, le mouvement Aristidien, le réchauffement
climatique, l'environnement et ses ennemis, etc." Le professeur Zaka,
nous appris que les intérêts de la nation haïtienne doivent être abordés à
"l'haïtienne", ce qui suppose être relevé de la compétence expresse
de nos hommes valeureux sans écarter le peuple, si et seulement si ce peuple
soit bien formé et éduqué comme cela se doit. Le professeur mit en nous un
esprit de grandeur et de prospérité qui nous permis de savoir résister à toutes
sortes de tentatives et de marchandages.
Ainsi, mes
souvenirs du Lycée sont inépuisables et ils constituent pour moi un vecteur ou
une boussole d'orientation me permettant d'être ce qu'aujourd'hui je suis.
J'appris presque tout sous les lèvres de certains grands professeurs de l’ère. J'appris
à ne pas appliquer les principes de la lâcheté au regard de la raison. J'appris
à respecter la règle de l'axiologie. J'appris à respecter la Constitution de
mon pays. J'appris à me connaître "citoyen conséquent" devant
s'impliquer aux grandes décisions de développement de la nation. Tout fut au
Lycée National Philippe Guerrier de Cap-Haïtien.
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