samedi 24 février 2018

LE JOURNALISTE S’APPREND: Hommages inédits


Mes premières armes en Journalisme m'ont été remises par un ensemble de grands professeurs nationaux et internationaux du genre célèbre; respectivement : Me Delinord Valcin, Jean Etienne (Joe Etienne The Master), Dr Dorismond Edlyn, Me Claircidor Jean Rouzier et Dr Bruno Hamard, Professeur Gabriel Coulombe. De cela, il y a treize ans  (13 ans).

Le professeur Delinord Valcin m'apprenait à respecter le principe de l'écriture journalistique tout en restant objectif dans les faits à présenter. Il m’incitait toujours à vérifier l'authenticité des informations avant même que je ne les mette en onde. En journalisme, le professeur Delinord m'initiait les techniques de vérification des données édifiantes et les méthodes relatives à l’examen de la vérité. Il me faisait écarter de toute possibilité dont la mission consistait à forger des informations, car, m’apprenait-il que  ‘’l’information est le plus vicieux des caméléons intellectuels’’ (Heinz Von Foerster). Dans son cours de ‘’Journalisme’’, le Professeur Delinord m’encourageait à ne jamais commettre des délits de presse et me rappelait continuellement que le vrai journaliste est celui dont les analyses et commentaires sont fondés sur la règle de l’objectivité. Donc, du professeur Delinord Valcin, j'apprenais à me consacrer à l'ouvrage pour qu'enfin mes opinions et réflexions soient tout à fait respectées et crues jusqu'à inscription de faut.

Le Journaliste Jean Étienne, appelé intimement par ses pairs,  ‘’Joe Etienne The Master’’, me tendait la main en animation radio/télé avec les verves oratoires puissantes d'un jeune de ma génération, le feu Fritzner Difficile, porteur d'espoir sous la coupole des orateurs du Cap-Haïtien par une voix saine, claire et intensifiée mélangée de gloire et de souplesse. Joe m'exigeait toujours de me courber sous la force de la voix artistique, de m'incliner quand chantait un artiste aux heures d'une émission de peur que les auditeurs n'abandonnent la station sur laquelle se pose ma voix comme animateur. Joe me parlait de "Phrasé musical", moment pendant lequel je peux saluer ou faire des commentaires sur des musiques. Il me professait les grandes notions des techniques d’animation, à savoir : la règle de la pertinence de la connaissance en animation, l’animateur avant, pendant et après le spectacle, le principe des trois (3) ‘’Caps’’ (capter, captiver et capturer) etc. Des souvenirs à ne jamais oublier.

Philosophe de son état et chercheur de carrière, Dr Dorismond Edlyn m'introduisait la philosophie  du journalisme en m'invitant à respecter l'opinion de l'autre. Il me parlait de l'importance des "idées" que je dois savoir choisir pour balancer l'opinion. Dr Dorismond m'incitait à découvrir les enjeux de la presse dans les Caraïbes et surtout au niveau de l'Amérique latine. Ainsi, m’invitait-il à ne pas être comme ‘’un marchand de nouvelles ou un redresseur de torts’’. Il me parlait du principe épistémologique qu’évoquait Henri Béraud qui refusait d’accepter le journaliste comme un ‘’flâneur salarié’’ et comme un ‘’homme de la rue’’. Dr Dorismond fondait en moi l'empire de la connaissance livresque au service de la réalité médiatique d'ici et d'ailleurs.

"Le journaliste doit soigner son être et son paraître", tel était le conseil tenu à ma déférence par le professeur Claircidor Jean Rouzier. Ce dernier, puriste avéré; entamait une lutte contre la médiocrité et condamnait sans réserve la médiacratie dans le monde, notamment à Haïti où la presse est vendue aux enchères. Le Professeur Rouzier, dans son cours de "Communication Sociale et mass médias" me montrait les dangers qui peuvent survenir à la suite de l'implication directe et partisane des médias dans les affaires politiques d'un pays. Cet homme faisait de moi un communicateur au sens plein du mot et à tout jamais.

Quant au Dr Bruno Hamard, mon tuteur en thèse de Master/Science Politique, option : Développement International, le Journaliste doit avoir un subconscient fécond que l'on appelle aussi "Culture générale". J'apprenais avec lui que je dois m'informer avant que je n'informe les autres. Il me permettait de découvrir le rôle de la presse dans l'élan politique d'une nation. Il m'invitait à ne pas vendre ma conscience comme professionnel journaliste et à placer mes mots de manière raisonnable dans les sujets d'actualité. Avec Dr Hamard, je découvrais la fragilité du domaine médiatique dans l'espace francophonique haïtien où les informations peuvent être manipulées au lucre d’une classe sociale.

Dans ma spécialisation en "Parlementarisme" avec l'Université Laval, je suivais à la lettre les informations et notes soumises par certains grands professeurs de cette université, dont, Gabriel Coulombe. Ce dernier, dans ses multiples approches et interventions, expliquait par des questions clés la fonction de l'information rationnelle dans le domaine parlementariste et démocratique. Il me permettait de comprendre ce que pouvait créer de vrai la presse dans un système démocratique, comme : Assurer la transmission de bonnes informations, impliquer à la formation civique et politique des citoyens d’une nation, promouvoir la culture et encourager le progrès économique par l’investissement et la création d’emplois. Il soulignait que la doctrine et le système parlementaire d'un pays peuvent être les résultats de la presse parlée, écrite et télévisée de cet État. A ce niveau, il est de bon ton que les acteurs de presse soient bien formés, et respectent intégralement l'éthique et la déontologie journalistique au bénéfice d'une vive participation intellectuelle sans écarter la masse dans les affaires sociopolitiques d'un Etat.

L'ensemble de ces compétences reçues et acquises a fait de moi un passionné de média et un serviteur des principes y relatifs. Je deviens un Humain au service d'un pays qui ne reconnaît pas encore les sacrifices de grands hommes qui se sont battus pour notre valeur de peuple. Je grandis sous le respect des normes, travaille pour l’application de la loi, défend ce qui mérite d'être défendu et renonce à tous avantages mesquins inhumains devant continuer à plonger mon pays dans le bassin d'ignorance et de la médiocrité à outrance.

Delcarme Bolivard

db

24/02/2018

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