La
révolte consciencieuse de certains jeunes artistes capois contre la décision
inélégante et raciste de la part des organisateurs de la prétendue " fèt
Okap", du 12 au 15 août 2018, est fondée de façon socioculturelle. Cette
décision tendant à écarter les valeureux jeunes talents musicaux capois de la
fête patronale de la ville du Cap-Haïtien au profit de ceux de Port-au-Prince,
fait montre chez les autorités locales d'un sentiment discriminatoire des
produits de chez eux.
Si
certains incapables de la zone présidentielle sont retenus pour participer au
348ème printemps de la cité Christophienne, d'autres verront venir
leurs gloires éphémères sous la déception d'une couche artistique victime d'un
manque de visibilité pour n'avoir aucun rempart de solidarité prompte au devoir
significatif de l'art. Par la négligence du choix de quelques brillants jeunes
artistes de toutes tendances confondues de la place, la promotion culturelle du
nord ne s'étend que vers la capitale à la recherche des valeurs non mesurables
à celles de nos prouesses artistiques capoises. C’est totalement contre l’éthique
de l’art qui le condamne tout en demandant que les artistes d’une région, d’un
milieu social soient applaudis et valorisés avant même que de tendre la main
vers ceux d’ailleurs.
Le
constat en est fait. Plus de groupes musicaux et artistes proviennent en grande
majorité de la Capitale pour cette fête. Quelques uns de ces artistes sont
forgés au mépris de grandes gloires musicales d’ici. Delà, le mouvement déclenché
par les jeunes artistes du Cap ne s’axe pas sur l'idée de ne pas laisser
évoluer d'autres stars dans la célébration de la fête de la première ville historique
et touristique d'Haïti, mais c'en est une démarche vivante et un signal clair à
envoyer contre la domination de Port-au-Prince sur toutes les villes
provinciales d'Haïti. Il faut en finir. Ce début a un prix.
Comment
un "Polky" à la place de "Ton Sifèno, Ton Brigo, Bolicha et
autres?" Comment un "Panch" à la place de "Pèsekisyon,
Tikòlèt, 2-kalòt et j'en passe ?" Ces derniers nous consolent dans nos
amertumes et nous font rirent dans la grisaille, dans la solitude ; cela,
quelquefois même sans moyens économiques pour se faire payer un taxi
(Motocyclette).
Demandions-nous
également si "Alix BET, Tchooco P., Master Lee, Schenaï Beat, Ricardo Beat,
et autres", ne pourraient pas être de la partie. Et leurs micros qui
s'ouvrent à recevoir certaines personnalités de l'appareil étatique, ne
méritent pas d'être entendus et vus sous des prestations hors de pair au grand
jour de la fête de la ville de Christophe qui les a vus naître et grandir?
Que
dirions-nous encore pour parler de Jephté Saintermo, Jhenie Thimot, Maestro
Mardou qui, par la force de leurs talents musicaux ont respectivement, Champion
national en musique de la francophonie, Vice Championne au concours ‘’Golden
Classical Music Awards’’, Maître à penser en musique contemporaine nationale.
Ces jeunes artistes là, ne pourraient-ils
pas en toute quiétude d'esprit, représenter valablement la scène musicale de la
région dans l'organisation de la fête patronale de Cap-Haïtien ? Hélas ! Ils
ont beaucoup de capacités musicales mais dépourvus du sens de flatterie qui
leur empêche d'être sélectionnés pour la fête. Mieux vaut cela que d'être vendu
inopportunément.
De
toute évidence, les jeunes artistes capois dont les talents se dénigrent par
leurs propres représentants au niveau de l'État, particulièrement, du côté de
ceux des collectivités territoriales, dont la Mairie de Cap-Haïtien ; ont tout
le droit de se révolter et protester contre des abus qui ne cherchent qu'à
flatter les intentions instinctives malfaisantes des avatars du pouvoir
politique national.
Delcarme
BOLIVARD, Avocat, MA.
10/08/2018
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