mardi 31 mars 2020

"Roody Roodboy : Entre le mensonge et la vérité dans le dossier du Coronavirus" ''La politisation de la maladie au "Covid-19" à Haïti''

encrejournal

À Haïti, tout est politisé et instrumentalisé soit dans l'objectif de prise de pouvoir, soit à des fins de consolidation de celui-ci. Cette stratégie n'existait pas d'hier dans le pays et le plus souvent, elle se veut être le nœud gordien du sous-développement d'Haïti en passant par la corruption.

Pour parvenir à la victoire dans la lutte incessante du pouvoir sociopolitique à Haïti, des artistes de toutes sortes et de toutes tendances s'y impliquent par leurs talents de ‘’marchandise’’. Ainsi, sont-ils prêts à tout. Et dans la logique de s'enrichir, ils manipulent leurs "fans", autrement dit, la population déjà victime des autorités de l'État haïtien.

Sans transition, soulevons le dossier de "Coronavirus" du jeune artiste chanteur haïtien, Roody Roodboy. Revenu de la ''ville lumière'', Paris, le jeune talentueux Roody, soupçonné d'être infecté de "Covid-19", a été mis en ‘’quarantaine’’, puis en isolement pour être testé positif, enfin ‘’exeat’’ deux semaines plus tard. C'est le Dimanche 29 mars 2020 sur ces comptes "You tube, Facebook" et autres qu'il s'est livré à ses milliers de fans qui de près l'ont suivi attentionnément.

L'annonce se fait par l'artiste lui-même, mais relayée par plusieurs plateformes intelligentes, 6 heures PM (heure locale), Dimanche 29 mars 2020, Roody Roodboy sera à l'antenne. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Chacun voulait le revoir dans ses explications sur son expérience comme infecté de maladie à "Coronavirus". En allure détendue, de l'eau en main, pourtant quelquefois hésité, expose et explique son aventure, Roody.

Dans 48 minutes 59 secondes, l'artiste Roody Roodboy a performé (rire), disons mieux, parlé. Pour certains, l'artiste a menti sur toute la ligne. Pour d'autres, il a mélangé tout et le pari est gagné par la réalisation de son spot de sensibilisation "anti-Coronavirus". Mais, entre Roody Roodboy et l'État haïtien, qui a menti ou dit la vérité ? Le fait pour l'artiste de tout révéler, n'est-il pas une manœuvre manipulatrice de s'innocenter face à la réalité ? Ne cherche-t-il pas à s'écarter en même temps de la colère populaire et celle des autorités de l'État haïtien ?

En effet, par notre sens d'analyse et d'observation, nous avons décelé, à travers les explications de Roody Roodboy sur son dossier de "Coronavirus", des non-dits, des mensonges et quelques brins de vérité. Nous allons, pour éclaircir notre contribution, présenter point par point et cela méthodologiquement, notre compréhension sur la vidéo du Dimanche 29 mars 2020 de Roody.

 1- Les non-dits de Roody Roodboy dans son éventuel cas de "Coronavirus"

a) L'artiste n'a pas dit avoir voulu blanchir "Tonton Bicha" par rapport au ‘’proforma’’ soumis à l'État haïtien pour la réalisation du spot de sensibilisation "anti-Coronavirus". De surcroit, son langage était codé : "50K” ;

b) L'artiste n'a pas dit clairement avoir été infecté de "Coronavirus". Il a dit avoir été au courant de sa maladie sur les réseaux sociaux, mais n’a jamais vu le résultat du test médical ;

c) Roody Roodboy n'a pas expliqué en profondeur sa conversation (si conversation, il en avait) avec le chauffeur de l'ambulance sur la route de "Mòn kabrit". N'y avait-il pas une approche sensible concernant la ‘’promotion’’ du "Coronavirus" à Haïti ? Comment était Roody Roudboy dans cette ambulance, assis, debout ou logé ? Qui l'y accompagnait outre que le chauffeur ?

 2- Les mensonges dans le dossier de Roody Roodboy

a) L'artiste se dit "dédoublé" au moment où les autorités sanitaires se présentaient chez lui. Il expliquait n'avoir pas voulu laisser sa "femme" et son enfant qu'il désirait partager le même endroit qu’eux. Finalement, les autorités ont accepté de placer sa famille dans un espace à l'hôpital destiné à cette fin, et lui, dans une salle spéciale. L'artiste a oublié la question de la distanciation sociale imposée par Organisation Mondiale de la Santé (OMS), adoptée comme l'une des mesures préventives contre la propagation du virus à travers le monde. Roody Roodboy a remis son téléphone à ses médecins soignants qui le lui remettra plus tard par le biais de sa femme. Quelle ironie !

b) L'artiste prétendait n'avoir pas vu l'ambulance dans laquelle se trouvaient sa femme et son enfant, en étant du côté de "Mòn kabrit". De-là, le chauffeur d'ambulance dans laquelle il se trouvait, lui faisait croire que sa famille est en sécurité et vient de les dépasser. Ainsi, est-il bon de se demander : Où était passée l'ambulance de la famille de Roody ? Ce dernier, était-il dans un état critique lui permettant de ne pas tout remarquer ?

c) L'artiste, à la fin de son intervention, demandait à la population haïtienne en général, ses fans en particulier, d'appliquer les principes du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) pour avoir fait une mauvaise expérience avec le "Coronavirus" dans son sang. Cependant, il a oublié qu'au début de sa vidéo, il a mentionné n'être au courant de sa maladie que sur les réseaux sociaux. Et qu'aucun certificat médical de la part de Laboratoire National de Santé Publique ne lui a été remis. " Tu n'as rien", répétaient constamment ses médecins soignants de l'Hôpital Universitaire de Mirebalais (HUM).

d) Les autorités médicales haïtiennes, après des prélèvements, ont découvert deux cas de "Coronavirus", dont : un belge et un français. L'ambassade de France a pris le contre-pied de cette révélation et démenti formellement les représentants du Laboratoire National de Santé Publique, comme quoi, aucun français n'a été atteint de maladie à "Coronavirus" sur le sol d'Haïti. Quelques heures plus tard, le jeune talentueux Roody a remplacé le français déchu. Quelle stratégie !

3- La vérité dans le dossier de Roody Roodboy

a) L'artiste savait qu'il ne devrait pas se rendre en France pour cause de la pandémie de Covid-19, mais il s'y rendait en dépit de tout ;

b) Il a eu un peu de peur pendant plusieurs occasions, telles : au moment de sa grippe, n'ayant pas vu sa famille sur la route...

c) À l'Hôpital Universitaire de Mirebalais (HUM), il regardait des films, faisait du sport, se photographiait, conversait avec ses proches inquiétants, buvait du thé et mangeait du pain au beurre. L'artiste parlait du bien des médecins de l'HUM. Et le tout a joué.

Ce qui semble être très important dans le cadre du dossier de "Coronavirus" de notre star Roody Roodboy, c'est que le "test" est passé, mais le résultat n'est pas accepté par la grande majorité de la population. À noter qu'à la fin de la vidéo, Roody a extériorisé une fois de plus son talent de publicitaire en s'adressant artistement à ses milliers de "followers". Il conseille à toutes et à tous d'appliquer rigoureusement les principes imposés par les systèmes sanitaires mondiaux contre la fragilité du "Covid-19".

En fait, Roody Roodboy, est-il une victime du système sanitaire haïtien, ou un pion en plus dans le vaste mensonge du gouvernement actuel ? Porteur sain ou pas, qui pourra y croire dans sa communication fatigante ? Bégnine ou pas, son langage ne l’a-t-il pas trahi ?

NB : " … Nèg ki pa gen machin, toujou ap boule machin moun nan lari-a
Nèg ki pa gen biznis, toujou ap kraze biznis moun nan lari-a.
Alon ti pèp sovaj ooooooooooo…
…Si mizè nan bonda w, pwoblèm nan bonda w, lavi chè nan bonda w
mete bagay anlè pou’w dedouble." (Roody Roodboy)

30/03/2020

 Delcarme BOLIVARD, Av.MA

samedi 28 mars 2020

*Lettre ouverte à Son Excellence, Monsieur le Premier Ministre de la République d'Haïti, Jouthe JOSEPH*

Cap-Haïtien, le 22 mars 2020


Monsieur le Premier Ministre,

Je n'ai pas l'intention d'être lu par vous, non plus que mes opinions ou idées soient commentées par vous. La raison en est simple. Comme vous semblez être un chef de gouvernement avec peu de retenue en matière de communication, notamment en langage politique, j'évite par vous d'être scandalisé comme quoi, si je m'adresse à vous par la présente, c'est parce que je voudrais être "superstar" ou de votre propre mot, que je veuille faire du "buzz" dans le but de me vendre publiquement. Loin de-là, Monsieur le Premier Ministre, Jouthe JOSEPH.

Monsieur le Premier Ministre,

Je ne vous connais pas, d'ailleurs, vous et moi ne sommes pas de la même génération. En outre, je suis Avocat militant et vous, vous êtes ce que vous êtes ; Premier Ministre de la Première République des nègres. Quelle aubaine, à un moment ou l'institution politique du pays qui devrait se charger de votre agrément à ce poste, est frappée de caducité et de dysfonctionnement ; le Parlement haïtien ! Par ce vide institutionnel, vous arrivez aux timons des affaires sans même que n'ayez respecté les procédures y relatives. Pardon ! Cette erreur procédurale en droit constitutionnel n'est pas de votre faute, car, celui qui vous a choisi, nommé et investi personnellement, sait que l'histoire ne l'aura pas pardonné comme bien d'autres avant lui ayant préféré cette voie, en lieu et place de celle de la démocratie.




Monsieur le Premier Ministre,

Depuis votre accession à la tête de la Primature, vous n'entraînez que de discordance en termes de ‘’mauvais comportement oratoire’’ et surtout par votre sens de ridiculiser les choses. Votre capacité de manipulation gauchement vous a servi d'armes de guerre idéologico-politique avec laquelle vous avez participé à l’affaissement de la Radio Zénith FM, 102.5, organe représentative des derniers mouvements "anti-Tètkale". Ainsi, votre visite à monsieur Rony Colin, votre ancien ami, Magistrat de la Commune de Croix-des-Bouquets, n'était pas sans conséquences, et c'était un acte planifié au bénéfice du Président de la République, Son Excellence Monsieur Jovenel MOÏSE, à qui vous semblez avoir promis que s'il vous choisit comme Premier Ministre, vous lui donnerez la paix avec la Radio Zénith FM, véritable organe de la transmission des revendications populaires. C'est vrai que, certains des présentateurs d’émissions de cette station de Radio, quelquefois dérogent intégralement les principes déontologiques qui caractérisent le métier du Journaliste, mais des fois s'ils ne se sacrifiaient pas, le pire se produirait par ce gouvernement dont à l'heure actuelle vous êtes le représentant numéro un.

Monsieur Jouthe JOSEPH,

Vous prenez la parole à plusieurs reprises en public ces derniers temps de façon télédiffusée et/ou radiodiffusée, soit pour expliquer certaines réalités de la vie nationale, soit pour vous attaquer sans réfléchir à certains faits sociopolitiques pour lesquels vous paraissez ne disposer d'aucun argument. Par de-là, vous négligez en grande partie les articles 158 à 165 de la section D de la Constitution haïtienne du 29 mars 1987 amendée le 09 mai 2011, portant sur des attributions du Premier Ministre. Peut-être, pensé-je que tel n'est pas de vous, car, je refuse que je condamne sans juger. Mais, il est du devoir de celui qui vous a nommé de vous rappeler votre limite selon les prescrits constitutionnels.

Monsieur le Premier Ministre, vous avez dit notoirement ce que je vais vous rappeler par la présente. Avant tout, ce n’est pas pour vous exhorter, car, j’ai appris avec Nicolas Machiavel dans son livre à tendance politique, ‘’Le Prince’’ qu’il ne faut ordonner au Prince quoi que ce soit, mais de lui proposer des idées. Pour l’histoire et la vérité, je reprends ‘’in extenso’’ ce que vous avez avancé : " _De *l'or* pour mes amis, du *plomb* pour nos ennemis et du *bâton* pour des indécis_ ". Donc, mettant de côté les notions de classe sociale élaborées par Karl Marx, selon vous, il existe trois catégories de ‘’personnes’’ à Haïti, dont :

1-      Vos amis à qui vous serez très généreux ;
2-      Vos ennemis et ceux de vos amis pour qui d’après vous la mort est le seul réconfort ;
3-      Les indécis qui par vous recevront des coups jusqu'à se repentir...

Aussi longtemps qu'il soit, le pays n'a eu un tel Premier Ministre "Bossale" ne croyant pas aux jeux démocratiques et prêt à tout faire ou se sacrifier afin d’éliminer tous ceux qui contraire le voient. Vos amis ne pourront vous redresser comme il est maintenant question, car, vous leur avez promis de l'or. Ils ont peur de ne pas en revoir, voilà pourquoi ils vous laissent trainer dans cette voie n'ayant été jamais tracée pour des personnes de votre marque. Quant à vos ennemis qui sont également ceux de vos amis, ils pourront vous aider à accomplir votre tâche ministérielle si et seulement si vous êtes prêt à être débattu. Par leurs satires politiques, vous pouvez au moins vous faire un nom dans les annales de l'histoire en acceptant de garder celles qui sont bonnes et de rejeter professionnellement celles paraissant déraisonnables. Ainsi, vous prié-je de ne tuer ni vos ennemis ni ceux de vos amis, car, la brutalité en matière politique a pour objet de ruiner la puissance du tyran. Et pour le peuple, que dis-je ? … Les indécis ? Pourquoi utilisez-vous le fouet s'ils réclament ce qui leur revient de droit. Vous leur donnez tous les noms incongrus, tels : les irrésolus, les imbéciles, les illettrés, les ignorants ; que sais-je encore. Mais, vous oubliez s’ils sont ce que vous devriez être. Par vos actions inhumaines, celles de vous et de vos pairs, le peuple reste sans être éduqué et formé en vous aidant à gagner économiquement et politiquement votre vie au détriment de la leur.

Monsieur le Premier Ministre,

On ne dirige pas un gouvernement à l'heure actuelle par la force et la violence langagière. Si tel était le cas, le Président actuel des États-Unis, Donal Trump, serait un dieu. Monsieur le Premier Ministre, vos propos quant à ceux qui s'attaqueraient aux éventuels centres d'accueil des cas de ‘’Coronavirus’’, confirment votre inélégance et créent ou attirent vers vous beaucoup plus d'ennemis pour lesquels vous n'aurez pas suffisamment de " *Plomb*". Et ces derniers se risqueront dans l’avenir de demander votre tête à la Primature.
Monsieur Jouthe JOSEPH,

Votre dernière sortie dans la presse parlée, écrite et télévisée sur la situation du professeur Nelson Bellamy de l'Université d'État d'Haïti (UEH), Campus Henri Christophe de Limonade, incite la colère chez les Maîtres en communication politique et Stratèges en interprétation de discours. Vous avez insinué sans gêne avoir été informé par votre service de renseignement que le professeur sus-parlé se serait fait diagnostiquer pour cause de ‘’Coronavirus’’ au Laboratoire National de Santé Publique, afin de se visibiliser. Vous avez plus loin encore mentionné qu'à Haïti, on est prêt à faire n'importe quoi pour être connu de tous, comme quoi, le professeur de l'Université d'État d'Haïti, doctorant qu'il est, n'a eu d'autres moyens de se faire connaitre que par l'idée de dire qu'il ressentait des symptômes du ‘’Coronavirus’’ après être sorti fraîchement des États-Unis d'Amérique.

Monsieur le Premier Ministre,

Je ne dis pas que je ne vous crois pas par respect que j'éprouve à l'égard des autorités de mon pays. Mais, j'en doute, car, le professeur Nelson Bellamy, ‘’doctorant en Ethnologie’’ de son état a trop de moyens à sa disposition pour se faire connaitre. Ses recherches, ses études, ses expériences, tout pourrait lui servir d’intermédiaires pour se visibiliser. Mais, comme le diable voit dans les yeux de sa proie un autre diable ; voilà pourquoi, vous, monsieur le Premier Ministre, croyez que le professeur savait déjà qu'il n'avait rien. Et si le professeur avait-il vraiment cette idée en tête, ne serait-il pas nécessaire de traiter cette affaire autrement par l’État haïtien ? Monsieur le Premier Ministre, ne faites-vous pas plus de ‘’buzz’’ par votre comportement comme chef de gouvernement ?

Monsieur le Premier Ministre,

La présente ne vous est pas destinée par un collègue, ni par un ami, encore moins un indécis. Mais, un citoyen conscient et conséquent qui croit que le pays n'est à personne, il est à nous tous. Cette correspondance fait l'objet d'une contribution patriotique face à la décadence des institutions républicaines du pays et au mépris des valeurs morales haïtiennes.

En effet, vous voudriez croire, Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Jouthe JOSEPH, en la renaissance de la méritocratie dont fait montre ma génération au dédain de la médiocratie représentant la règle à Haïti ces derniers temps.

*Delcarme BOLIVARD, Av.MA*


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