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Durant les vingt cinq dernières années qui se sont écoulées, le constat ou
l’observation faite sur l’état et la réalité du Droit national est totalement
lamentable. L’injustice devient la règle et la justice l’exception. L’impunité
se fait remarquer par le marchandage de la loi. Les autorités concernées se
trouvent amorphes face à la réalité du système judiciaire haïtien, contribuent
sciemment à la déchéance et profusion de nos lois régissant notre mode de vie.
Ce qui attribue à nos institutions politiques un caractère déshonorant,
humiliant et de dysfonctionnement. De toute évidence, le pays entièrement
paiera le prix de tout ce qu’aura produit négativement le comportement de nos
hommes de lois à quelque niveau que ce soit.
Nous remarquons le rapetissement et le vandalisme de la Constitution de
1987 amendée le 09 mai 2011. Nos codes de lois ne sont applicables et appliqués
qu’en faveur de celui ou de celle dont la possibilité financière est reconnue.
Nos magistrats assis ou debout intelligemment contredisent la loi quand leurs intérêts
personnels sont menacés et disent le mot du Droit quand un accusé ne peut pas
acheter sa liberté au plus offrant. Les Avocat deviennent des avocats dans un
système judiciaire corrompu au premier degré. Les tribunaux se transforment en
un véritable lieu où la justice se vend tels que des lots de patates et des
ignames.
Le pays vit dans un désordre généralisé causé par l’irrespect des normes. Les
institutions sont totalement oisives sous couleur que tout ainsi a été déjà
commencé, donc, il faut du temps pour organiser et réorganiser les choses. L’état
de fait prime sur l’esprit du Droit de chez nous, ce qui favorise l’amateurisme
et la théorie de tâtonnement dans les affaires juridiques et politiques
haïtiennes. En effet, le recours à des décisions ou des idées contraires à la
volonté du Droit, ne fait qu’effondrer la nation au bénéfice d’une oligarchie
traditionnelle dont la mission consiste à travailler au profit de la Communauté
Internationale sous la base de la diplomatie des visas.
Si nos hommes de loi banalisent les effets du Droit, s’ils acceptent tout
sauf ce que dit le Droit, nous sommes à l’heure de la disgrâce d’un peuple qui
a fait l’histoire. Il faut être dans l’esprit des lois, pas à ses côtés, de peur
que les interprétations fausses ne soient primées. Et quand on sait que l’État
de droit et la démocratie ne peuvent réellement exister là où règnent l’irrespect
des lois et le mépris du Droit ; il faut se demander à quand Haïti
reprendra son élan de fierté en se fixant vers les fonctions régaliennes ?
La clameur et les rumeurs dénoncent, par ailleurs, rien n’est dit sous la
responsabilité de celui ou de celle dont le nom traine à travers les rues,
puisqu’il s’agit d’un membre du cercle des corrompus, pendant que ces derniers
occupent les plus grandes fonctions au sein de l’administration publique ou
privée. Le Droit vit aujourd’hui de tintamarres beaucoup plus que de preuves,
ce qui crée un empêchement au triomphe de la justice. La culpabilité des accusés
se révèle avant que l’instruction définitive de leurs prétendus actes soit faite
au tribunal par la formation de la conviction du juge.
Si d’après C. LARROUMET : ‘’Le Droit est un corps de règles ordonnant la
vie en société de façon à éviter l’anarchie entre les membres du corps
social’’, nous pouvons considérer que notre système de Droit ne répond pas à
nos aspirations comme peuple. Si pour Gérard
CORNU, dans son Vocabulaire juridique, le Droit est Ensemble
de règles de conduite socialement édictées et sanctionnées qui
s’imposent aux membres de la société, il est évident d’admettre que le Droit national soit loin
d’être au profit de la nation. Enfin, Si pour Boris STARK, dans son
introduction au Droit, il admet que ce dernier soit un ensemble de règles de conduite
qui gouvernent les rapports entre les hommes et dont le respect est
assuré par l’autorité publique, nous sommes capables de confirmer sans ambages
la mort du Droit en Haïti, puisque l’autorité publique est minée et l’impunité
est de règle.
23 Juillet 2016
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