www.encrejournal.blogspot.com |
La définition irrationnelle donnée au concept ‘’Politique’’ par la majeur partie de la population haïtienne est de
considérer cette Science comme un véritable handicap au développement du pays[1].
Le peuple est sous le poids de sa conception politique vu que certains politiciens,
appelés pour leur agissement, des ‘’traditionnels’’, ne font que plonger la
valeur souveraine de cette Science dans l’immoralité, l’anarchisme, la barbarie
et l’insécurité socio-économique[2].
Néanmoins, il reste à démontrer que la Politique comme telle, dans quelque pays
que ce soit, n’est pas assujettie au privilège de l’inconscience humaine
puisqu’elle (la Politique) est destinée à subvenir au bien être de la
collectivité par une bonne gouvernance des choses publiques[3].
Contrairement aux mauvaises interprétations de la notion ‘’Politique’’ dans
le milieu haïtien, comme quoi ; ‘’si
tu veux la perte de ton fils, fais le politicien[4]’’,
ce domaine d’étude s’approprie du devenir glorieux des citoyens désireux de
vivre selon les vœux modernes des droits de l’Homme par l’émission de grandes
idées, des théories et l’établissement des écoles de pensées. Ainsi, les
dérives liberticides de la rationalité de la Politique en Haïti a pour causes
le paradigme de l’ignorance en la matière de certains acteurs politiques et
surtout l’implication pesante de la masse populaire aux stratégies de
gouvernance de l’État sans un brin de formation relative aux notions de ‘’Droit’’,
‘’Sociologie’’, ‘’Civisme[5]’’,
etc.
Notre considération sur le sujet est portée depuis la genèse du système
politique haïtien soit exactement après l’indépendance nationale. Nous avons
compris que les dirigeants du pays ne se sont jamais accentués sur ce qu’est la
POLITIQUE au sens propre du terme et
par hypothèse de départ, nous pouvons avancer que nos pouvoirs politiques
risquent de continuer à s’enlaidir à mesure que nous y posons des actes
irrationnels et émotionnels. Donc, de post-esclavagisme jusqu’à cette date,
rien n’a changé dans la façon de s’appliquer à la Politique. Le fondement de
cette dernière, chez nous, est l’envie de s’enrichir et d’en abuser le pouvoir au
détriment d’un peuple peu exigeant qui n’accepte de vivre sa vie que pour le
présent[6].
La transversalité de la Science politique donne lieu à une véritable étude
des phénomènes politiques pour l’institutionnalisation progressive d’un
ensemble de champs du savoir, dont : le droit,
l’économie, l’histoire, et la sociologie qui entraînent des exigences
méthodiques et analytiques dans l’accomplissement de bonnes actions au profit
de la collectivité. De-là, nous pouvons comprendre qu’en Haïti, l’ensemble de
connaissances dont s’agit pour admettre et reconnaitre l’efficacité de la
Politique, est loin d’être envisagé pour la simple bonne raison qu’il existe
toujours un mythe à dévoiler en conséquence.
Par un manque de maîtrise
de la gestion des choses publiques, nos acteurs politiques incarnent au niveau
de l’esprit de la population, voire une minorité soi-disant formée, un dégoût
et une méfiance à cette noble Science, c’est ce qui occasionne au cours de ces
deux dernières décennies en Haïti, l’accès au pouvoir d’un groupe qui s’occupait
de ses affaires religieuses, commerciales et culturelles (en 1990, avec le
président Jean-Bertrand Aristide, 1996-2001, 2006-2011 les deux mandants du
Président René Garcia Préval, 2011-2016 avec le Président Joseph Michel Martelly), face à
une classe, appelée par plus d’un : ‘’La
classe politique traditionnelle ou rétrograde’’. Cependant, essayant de les
comprendre, trois démarches peuvent être envisagées :
1-
la politique (politics) :
désigne la vie politique, l’arène où les responsables politiques s’affrontent
pour la conquête du pouvoir.
2-
la politique (policy) : renvoie
aux programmes d’action mis en place par une institution pour atteindre des
objectifs donnés ;
3-
le politique (polity) : l’emploi
du masculin renvoie à celui qui gouverne, qui exerce des responsabilités dans
la cité (polis en grec), qui détient le pouvoir.
Dans le cas d’Haïti, c’est l’application de
la première démarche qui est en vigueur où les pseudo-politiciens
s’entredéchirent pour accaparer le pouvoir tout en dévalorisant la nature
première de la Politique. Cela renforce l’idée des détracteurs qui finissent
par croire qu’aucun politicien ne peut rien accomplir de sérieux pour le pays. Néanmoins,
la dernière considération est prise en otage par un système démocratique
haïtien mal équilibré, forgé ou taillé à l’aune
de l’occident (Cependant, on interprète très mal la façon de faire la Politique
dans ce continent.) cherchant à nous faire oublier tout le sens de notre
culture par une pratique de l’ethnocide. Et quand la Politique d’un État n’est
pas forte afin de réguler ou de gérer les conflits inhérents à des membres
d’une même société, l’idée de "la violence légitime[7]"
prônait par Max Weber, serait sans effet.
De ce fait, nous ignorons les quatre
sous-disciplines propres à la Science politique présentées par Philippe
Braud. À savoir :
-
la Théorie politique
-
la Sociologie politique
-
la Gouvernance et les politiques publiques
-
les Relations internationales[8]
Cette méconnaissance de la
réalité empirique de la Politique moderne ne fait que nous plonger dans des
chaos et des crises sociétales qui peuvent prendre une ampleur extraordinaire au
sujet de la décrépitude de notre pays.
Si l’histoire de la Science politique nous montre
une transmutation des méthodes rigoureuses et analytiques utilisées par les
premiers penseurs politiques, tels que : Thucydide, Platon, Aristote pour
ne citer que ceux-là, dans le cadre d’expliquer la manière de gérer et de contrôler
l’État, chez nous en Haïti, la réalité de la Politique se dessine autrement
sous l’assouplissement des cerveaux qui émettent des opinions erronées constantes
en la matière. Il faut, dans cet ordre d’idée, considérer au cours de la
Renaissance, le travail effectué par Machiavel[9] fondé sur une différenciation essentielle de la
politique et de la morale, sans omettre une réflexion mûre sur les phénomènes
politiques timbrés de considérations éthiques ou philosophiques[10].
Charles Louis de Secondat, dit Montesquieu, à
travers son ouvrage socio-juridique et politique, nous présente la fameuse ‘’Théorie de la séparation des pouvoirs[11]’’,
explique les attributions et la nature de différents régimes politiques ignorés
sur toute la ligne par les acteurs politiques nationaux qui n’agissent que pour
l’effondrement de la société haïtienne.
De toute évidence, les acteurs politique haïtiens
doivent s’aligner aux côtés de grandes idées politiques afin de poser des actes
concrets au profit d’une population qui ne cherche qu’à être satisfaite en
partie pour n’être pas formée et éduquée. Cependant, il nous faut penser une
population autrement caractérisée par le savoir et la culture de faire, d’accepter
ce qui est juste et bon. Et pour empêcher la détérioration de la valeur de la
Science politique dans notre milieu haïtien, il nous faut nous positionner du côté
des normes établies destinées à mener la barque de la nation à bon port. Ainsi,
toutes mésinterprétation de la nature des choses seront redressées pour
permettre au pays d’avoir un mieux être[12].
14 /12/2016
Delcarme BOLIVARD, Av. MA
Directeur/Fondateur de NESA (Nouvelle Ecole des Sciences
et des Arts)
[1] .- Dr Prince Pierre Sonson: ‘’Haïti, État
de choc’’.
[4] .- Expression populaire haïtienne.
[5] .- Professeur Leslie François Manigat:
‘’La crise contemporaine’’.
[6] .-
Andrew Blandford : ‘’Analyste politique’’ du COHA research group.
[7] .- Max Webber: ‘’Conception de Pouvoir
politique de Max Webber’’.
[8] .- Phillipe Braud: ‘’La Science
politique’’.
[9] .- Nicolas Machiavel: ‘’Le Prince’’.
[11] .- Montesquieu: ‘’De l’esprit des lois’’.
[12] .- Hérold Jean-François: ‘’Haïti
autrement’’.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire