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Révérend Pasteur Voltaire JOSEPH
Autorités ecclésiastiques
Roderson Christian Ambroise, mon neveu
Famille affligée
Différents groupes et chorales de support
Amis attristés
Mesdames, mademoiselles et messieurs.
Publiquement, JE
DIS MERCI BEAUCOUP à Ronèl Ambroise pour ce qu’il a été pour moi pendant
son vivant. Je savais le lui dire bien avant que son âme soit rendue à Dieu. Et
au moment de la traversée du désert, Ronèl gardait encore pour moi des secrets
qui s’échappent de la compétence de grands rois et de grands prophètes. Pour
tout, et pour ce dont je ne me souviens pas, JE DIS MERCI BEAUCOUP à Ronèl Ambroise.
Chaque personne de cette assistance, retient Ronèl
Ambroise en souvenir pour quelque raison que ce soit. Chaque participant
ici-présent, songe à une aventure positive réalisée avec Ronèl Ambroise.
L’Homme est imparfait, Dieu seul est grand. Et s’il était donné à chaque
personne de cette grande assemblée de rendre un ultime hommage ou de raconter
en un tour de main un moment vécu avec Ronèl, cette journée serait insuffisante
et chacun dirait à sa façon comment on avait bénéficié de quelque chose de bon
de la part de lui.
En 1990, pour découvrir la beauté de sa zone natale,
Dubré, 1ère section communale de Milot, Ronèl Ambroise m’y
accompagnait et en avait profité pour me parler de l’Equipe de football de
l’Argentine. Il m’avait convaincu d’être fans de cette sélection sans que j’aie
eu vraiment de connaissance en la matière. Il y a de cela 27 ans.
Mes premières phrases en français, m’ont été dictées et
acquises par Ronèl Ambroise. Il m’a appris à jouer à la guitare et m’a aidé à
résoudre les numéros de mathématique les plus difficiles. Ronèl, homme de
confidence, plébéien, serviteur de la société, ami du bien et du savoir. Ronèl,
crois-moi, tu seras bien reçu par le Dieu tout puissant dans son royaume.
Mesdames, mademoiselles et messieurs.
Le corps lugubre de cet homme que vous voyez ici,
enveloppé dans le linceul mortel d’aujourd’hui, cet homme logé inerte dont
l’existence fut trahie par une rude maladie à laquelle il n’a jamais
pensé ; cet homme cher était pour moi un beau frère, un frère, le parrain
de mon mariage, mon principal conseiller, ma confidence, oui, il était ma
confidence. Cet homme, livré à un combat vital, achève sa course et brandit son
courage pour retourner d’où il est sorti afin de rencontrer son Dieu, le père
tout puissant, le créateur de l’univers.
La nouvelle de la mort de mon cher parrain, Ronèl
Ambroise (Que son nom soit béni), fut connue par plusieurs autres personnes
avant moi et surtout avant son fils, Roderson Christian Ambroise. Quand cette
nouvelle m’a été transmise par l’un de mes amis de la cité, j’en ai perdu la
tête, j’en ai pleuré. Soudain, ma force
et mon courage s’écartent de moi et je me suis demandé pourquoi vivre s’il faut
mourir un jour. Par cette perte douloureuse, je me questionne sur la finitude
de l’homme. En effet, mon ami beau-frère, Charles, ainsi appelé par ses
intimes, comprenait et acceptait sans ambages d’appliquer l’essence de
l’égoïsme qui veut que l’on doive mourir pour laisser vivre quelqu’un d’autre.
Mon fils neveu Roderson, sache que tu es le prix et la victoire du départ
mortel de ton père.
Mesdames, mademoiselles, messieurs, les affligés
Pendant que le deuil et le chagrin vous crèvent le cœur
par la perte d’un homme qui nous était tous cher, quatre (4) grands évènements
ont marqué la présence de Me Ronèl Ambroise dans ma vie. Ces quatre (4)
évènements se convertissent en quatre (4) grandes raisons pour lesquelles je
prends à l’instant présent la parole. C’est vrai, je n’ai pas l’art de Nicolas
Boileau, non plus, celui qui maitrise l’art scénique, toutefois, par la volonté
et le désir, je vous présenterai sommairement l’ensemble de ces raisons :
‘’Je voudrais que tu deviennes un lycéen comme moi’’, me
disait celui que vous voyez ci-gît dans ce cercueil, c’était en 1996, il y a de
cela 21 ans. Il m’a tendu la main, m’a accompagné jusqu'à l’embrassure du Lycée
National Philippe Guerrier de Cap-Haïtien en me donnant cinq (5) gourdes pour
m’y faire inscrire. Je songe à cela, comme si c’est aujourd’hui. C’en est la
première raison. Vas en paix mon cher ami !
Sept (7) ans plus tard, soit en 2003, encore ce même
Ronèl Ambroise, m’a pris par la main tout jeune que j’ai été, pour m’emmener à
la Faculté de Droit des Sciences Économiques et de Gestion de Cap-Haïtien (FDSEG-CH)
question de m’inscrire avec ses propres moyens économiques à la Fac de Droit,
en me disant ce qui suit : ‘’Mon petit-frère, tu dois être un Avocat’’. Je
pense à cela, comme si c’est aujourd’hui. C’en est la deuxième raison. Vas en
paix mon cher conseiller !
Au nom de ma sœur morte, je parle de toi aujourd’hui, Me
Charles. Au nom de ta femme mariée défunte, pour qui tu as témoigné beaucoup de
respects, parce qu’après même sa mort tu continues à l’aimer, tu continues à garder
pour elle un souvenir inoubliable en ne te mariant jamais à une autre femme,
pour sauver son honneur et ses folles amours à ton égard jusqu’à ce que tu la
rejoignes dans l’au-delà de l’existence. Marié en 1996 à un moment où le pays
connaissait toutes sortes de crises, Ronèl, là où tu es, tu contemples encore
ma très chère feue sœur qui t’aimait beaucoup. Il y a de cela 21 ans. Cela me
monte à l’esprit comme si c’est aujourd’hui. C’en est la troisième raison. Vas
en paix mon beau frère.
Mesdames,
mademoiselles, messieurs, les affligés
La quatrième et dernière raison pour lesquelles je
prononce cette oraison funèbre, c’est pour honorer la mémoire de mon parrain de
mariage au nom de mon neveu, fils et petit frère, Roderson Christian Ambroise.
Je m’exprime pour lui dans cette circonstance
lamentable. Lui qui saura que le sens de la vie dérive de l’incapacité de
l’Homme de résister face à la mort. Lui qui, dis-je, par la fermeté, acceptera
de continuer à vivre au-delà de la souffrance et de la nostalgie. Lui qui saura
que ‘’la vie signifie tout ce qu’elle
a toujours été, et que le fil n’est pas coupé’’[1], il y
a juste une autre histoire à vivre et à raconter. Crois-moi, vivre c’est souffrir et ‘’quand une étoile
s’éteint, elle n’éteint pas le ciel’’[2] a
dit l’autre.
Je ne m’en voudrais pas terminer sans envoyer mes
sincères condoléances aux courageux membres de la famille AMBROISE, DOUDOU, JEAN, SYLVESTRE, JOSEPH, sans
oublier l’effort de ma sœur Mimose dans la course de souffrance insupportable
de Me Charles, laquelle souffrance l’a emmené jusqu’ici.
Pierre Corneille eut à dire : ‘’ Qu’à chaque pas,
l’homme est beaucoup plus proche de la mort que la vie’’. Et Job, le souffrant
d’enchérir : ‘’Avant d’être né, l’Homme était déjà trop vieux pour
mourir’’. ‘’L’homme est un souffle debout’’, déclarait Blaise Pascal.
Ainsi : Me Charles :
Dieu
parle, il faut qu’on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelquefois pleuré[3].
Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelquefois pleuré[3].
Si je parle c’est pour me faire entendre et comprendre.
Si je pleure c’est parce que je suis attendri. Vas en paix Ronèl Ambroise !
04/03/2017
Delcarme BOLIVARD, Av/MA
5 heures 6 PM. Heure locale.
Prononcée le 06/03/2017
Par moi : Delcarme BOLIVARD, Av/MA
A : La 1ère Eglise Baptiste de Cap-Haïtien, rue 14 K.
A : La 1ère Eglise Baptiste de Cap-Haïtien, rue 14 K.
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