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Nous avons mis du temps à observer pour mieux aborder la question de ‘’Rapport
sur la gestion des fonds PetroCaribe’’ couvrant
les périodes annuelles allant de septembre 2008 à septembre 2016, réalisé par
la commission d’enquête ‘’anti-corruption’’ du Sénat haïtien, dont l’honorable
Sénateur Evalière Beauplan du Nord-Ouest était le Président. De la remise
officielle de ce rapport à l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, Son
Excellence Youri Latortue, du parti ‘’Atibonit
An Aksyon’’ (AAA), le Vendredi 10 novembre 2017 au parlement haïtien, les
médias et les réseaux s’enflamment. Ce
document qui devrait être combien important pour la restructuration et le
contrôle intégral des institutions publiques et privées de la nation, défraye
la chronique où chaque secteur, du moins, des personnes ciblées essaient, de
toutes possibilités, de se soutenir ou de s’y dédouaner comme quoi le rapport
sur la gestion des fonds PetroCaribe les souille la réputation. Quelle
imprécation !
Après maintes analyses et réflexions, nous
finissons par déterminer le fondement du principe selon lequel, le Droit de la
Politique englobe et envahit négativement toutes les institutions républicaines
haïtiennes. Tout est Politique quand on veut, d’une part, s’innocenter ou
décider délibérément de bouder la justice haïtienne. D’autre part, quand on
veut salir ouvertement la réputation de quelqu’un ou continuer à traîner dans
l’ignorance le peuple haïtien déjà trop faible pour mesurer ou comprendre
certaines gravités de situation devant engager la nation, faute d’éducation de
toutes sortes. Ainsi, a posteriori, dans un contexte ironique, considérons-nous
que la notion ‘’Politique’’ fait plus de mal que de bien à la société
haïtienne, ce, depuis le post-esclavagisme jusqu’à nos jours, si nous observons
à la loupe les conjonctures sociopolitiques et économiques du pays. C’est à
repenser, puisqu’il est de principe premier que la Politique doit s’occuper du
bien-être de la collectivité dans un contexte de bonne gouvernance.
Le rapport sur la gestion des fonds
PetroCaribe de 656 pages, incluant des indices et des preuves, dit-on, pouvant
permettre à la Justice haïtienne de s’y prononcer, indexe plusieurs anciens et
hauts fonctionnaires de l’Etat haïtien accusés de ‘’forfaiture, concussion, détournement
ou dissipation de derniers publics’’, toutes ces infractions sont prévues et
punies par le Code Pénal haïtien en ses articles : 127, 128, 135 et 340,
et selon les dispositions de la loi du 12 mars 2014 portant prévention et répression de la corruption en
ses articles : 5.5, 5.8, 5.9, 5.10, 5.12. Dans ces démarches, l’esprit des
articles précités sont en éveil, demande d’être appliqué à la lettre contre
quiconque est l’objet de poursuites judiciaires relatives aux infractions susmentionnées.
La politique du Droit doit être perçue
autrement, ce qui permettra à la Justice haïtienne d’être effective que d’être
mise sur la sellette de la criminalité pour être jugée et condamnée à la place
de toutes celles et de tous ceux méritoires d’être incarcérés après la
justification de leurs culpabilités. Ce qui revient à considérer les grands
axes de la pensée politique constructive de John Locke, reprise par
Montesquieu, la séparation des pouvoirs. Donc, le pouvoir législatif par le rapport
de la commission d’enquête ‘’anti-corruption’’, doit analyser résolument ledit
document tant sur le fond que sur la forme. Et pour sauver l’honneur du peuple
haïtien où l’État est pris comme otage de corruption, considéré boiteux de
marque indélébile à l’échelle internationale, le parlement haïtien doit acheminer
le dossier au pouvoir judicaire, par ses autorités y établies, qui dira le mot
du Droit.
Les parlementaires doivent prouver la
sagesse dont ils sont coiffés s’ils ne se livrent pas tous dans le chantier de
la corruption, non seulement pour permettre au rapport d’atteindre son but,
mais aussi pour permettre aux citoyens indexés de répondre aux questions de la
Justice dans le délai de la loi sans chercher à les acculer pour causes
politiques. C’est ainsi que l’État haïtien entrera dans le concert de l’État de
Droit et s’écartera timidement du rang des pays ayant en leurs têtes des
autorités les plus corrompus de la planète.
Apriori, il ne faut aucunement voir dans
le rapport sur le fonds PetroCaribe un instrument de ‘’persécution politique’’
ou ‘’un document servant à relever l’image du système judiciaire haïtien’’
ou une attaque sans précédente à un groupe de personne bien spécifique’’ sans
scruter les faits qui l’ont engendré. Si tel est le cas, c’est le moment ou
jamais de coudre le tissu politique haïtien semblant être déchiré par ses paires
depuis le lendemain de l’indépendance nationale jusqu’au moment où nous
émettons ces opinions citoyennes. Par ailleurs, il faut y voir un appel à la
restructuration de l’administration de l’État haïtien sabotée et sombrée par le
sentiment égocentrique forgé du refus de l’acceptation des principes
axiologiques qui gouvernent le monde (comme vrais).
Il faut, disons-nous, admettre que,
malgré certaines failles constatées ou de rares exceptions qui pourraient être
observées, ledit rapport présenté par la
commission ‘’anti-corruption’’ du Sénat haïtien est un écho à l’échec d’une
classe dirigeante depuis plus de deux décennies dans des conditions méprisantes
qui accouchent un pays ne cessant de tendre la main aux aides internationales
lapidées par des vauriens dont l’histoire retient négativement les noms. Ce
rapport doit nous conduire vers le début d’une série de procès dans nos
tribunaux où la Justice se triomphera pour la gloire du pays.
Des
propositions utiles :
a)
Au
gouvernement
Le gouvernement haïtien doit maintenir
sa neutralité dans le dossier du ‘’rapport’’ sur la gestion des fonds
PetroCaribe, de manière que le pouvoir législatif joue normalement son rôle de
contrôle pertinent. Qu’il prenne distance à ce document pour empêcher que
l’idée d’État de Droit dont on parle dans le pays ne soit tout à fait une
utopie. Au contraire, le pouvoir l’exécutif dans le cadre de sa mission de
garantir le bon fonctionnement des institutions républicaines, doit encourager
un dénouement heureux concernant le rapport.
b)
Aux
parlementaires
Au lieu de bouder ou d’infirmer les
séances pour ne pas mettre sur le tapis le contenu intégral du rapport et d’en
prendre une décision finale, mieux vaut de se démettre en acceptant de
s’aligner aux côtés de celles et de ceux qui seront jugés et condamnés par le
tribunal de l’histoire. Et le peuple saura qui de vous a fait plus de mal à la
nation en préférant le bonheur personnel au vote populaire qui vous a conduit
dans l’opulence de la vie.
c) Aux autorités judicaires
Dans tout
État sérieux qui se veut être un Etat de Droit, la Justice garde son impartialité
en se renforçant constamment à inspirer confiance aux justiciables. Elle agit
au nom de la loi en toute impartialité. Néanmoins, une Justice faible, est
celle qui crée, au lieu de tout ordonner, l’anarchisme et le chaos au niveau de
la société. En effet pour revitaliser le système judiciaire haïtien qui semble
être mal vu tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale, dans la
question du rapport sur la gestion des fonds PetroCaribe, qu’il se prononce à
l’aune du Droit. Ainsi, les autorités judiciaires haïtiennes n’ont qu’à avoir
pour boussole la loi en vertu de laquelle le Tribunal compétent en la matière
tranchera au nom de la République.
d)
Aux
médias :
Il faut finir avec la ‘’vidéocratie’’, la ‘’télécratie’’ le ‘’télépopulisme’’ en un
mot, la ‘’médiacratie’’ pour laisser à la Justice de faire son travail. À
trop vouloir informer la population, certains directeurs d’opinion nuancent les
actualités en prenant ‘’le pour le contre’’ dans des dossiers aussi fragiles
pour le destin du peuple haïtien. Donc, la manipulation des informations ne
feront qu’enterrer le rapport sur la gestion des fonds PetroCaribe au bénéfice
d’une oligarchie corrompue tenant les rênes de la nation depuis plus d’un demi-siècle.
e) A l’international
La communauté
internationale doit se garder de prononcer de manière anticipée sur le rapport
porté sur la gestion des fonds PetroCaribe. Elle doit y prendre des distances
en attendant que soit faite la lumière sur la question, ce pour empêcher toutes
sortes d’influence et d’ingérence. L’international, par la preuve de
compréhension de la réalité haïtienne, doit au moins pour une fois, laisser aux
autorités haïtiennes compétentes en la matière d’agir afin qu’ils ne disent pas
avoir été intimités et contraints au moment de prendre des décisions.
f) A la population :
La masse
populaire haïtienne, dans cette situation doit épouser un comportement de
sagesse et d’observation pour ne pas se laisser instrumentaliser par un groupe
qui se réclame maitre ou le plus concerné du rapport PetroCaribe. Elle doit au
contraire surveiller celles-là et/ou ceux-là dont les noms sont cités dans le
cadre du travail réalisé par la commission d’enquête ‘’anti-corruption’’ du
Sénat afin de les sanctionner éventuellement au moment des élections si leurs
culpabilités seront prouvées et justifiées par la Justice haïtienne.
Entant
qu’observateur et analyste, sans vouloir indexer personne, nous sommes certains
que le chapitre du rapport de la gestion des fonds PetroCaribe puisse servir de
fondement pour corriger des erreurs et des gabegies administratives commises
par une aristocratie ne voulant utiliser les biens et les richesses du pays qu’aux
noms de la modernité et de la coopération internationale dilapidée. Il reste à
savoir : Quels sont les véritables coupables dans ce dossier ? Qu’y
sera livré et protégé au gré de l’histoire et de la vérité ?
Le
peuple, dans toutes les conditions, en paiera les frais.
Ce qu’il
ne faut pas ignorer, ceux qui ce sont exclus sciemment ou inconsciemment du
rapport finiront par se rattraper par l’histoire.
Delcarme
BOLIVARD
29
janvier 2018
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