lundi 30 décembre 2019

*Le Barreau du Cap-Haïtien pris par des bourreaux : Entre des discours impromptus hors-normes et des observations scientifico-techniques.*

Encrejournal
Il est admis par pure coutume et tradition, toujours dans un langage soutenu, voire châtié, que l'Ordre du Barreau des Avocats du Cap-Haïtien est une prestigieuse institution professionnelle, un dernier rempart fort à la moralité et une coopération technicienne respectant la loi, l'éthique et la déontologie qui caractérisent le métier d'avocat. Ce vif et vibrant sentiment est le fait pour ce Barreau d'avoir été dirigé par une pléthore de grands hommes dont parle tout le monde pour leurs capacités intellectuelles et leurs vertus de bienfait. De grands noms à citer sans prétention aucune nous aideront à mieux apprécier et comprendre la valeur du Barreau de Cap-Haïtien, tels : Anténor Firmin ( De l'égalité des races humaines), champion de la Société Anthropologique Française, Tertulien Guilbeau (Les paysans), messager et voix des paysans haïtiens, et Fondateur de l'École de Droit du Cap-Haïtien, devenue aujourd'hui, la Faculté de Droit des Sciences Économique et de Gestion du Cap-Haïtien), pour ne citer que ceux-là.

Avec le temps, les ridicules qui se pourvoient au sein du Barreau de Cap-Haïtien ne jouent pas en faveur des interpellations sublimes d'antan qu'on savait octroyer à cette institution pour être pris par des bourreaux. Mis à part certaines têtes avocates célèbres qu'on peut compter sur doigt aujourd'hui au Barreau de Cap-Haïtien ayant l'âme forte dans le métier, s'écartant de toutes sortes de marchandage professionnel, des militants avocats veulent à tout prix remplacer des avocats militants (article 13 du Décret du 29 mars 1979). Les premiers sont beaucoup plus taillés à l'angle de la politique traditionnelle haïtienne assise sur l'incompétence, la violence, la haine, l'arrogance, le mépris continuel des principes établis, la méchanceté et la cupidité. Les derniers sont ceux-là qui croient que leurs positions doivent être envisagées à la dimension de la loi en respectant l'opinion de l'autre quoi qu'elle puisse être contredite par des arguments solides et légaux. Ils se vêtissent en agissant conformément aux prescrits de la loi organique de la profession d'Avocat.

 *Contexte de la situation fragile du Barreau de Cap-Haïtien*

Selon l'esprit de l'article 33 du Décret du 29 mars 1979 régissant la profession d'avocat à Haïti, il est ordonné que tous les deux (2) ans des élections soient organisées dans l'ordre suivant : celle du bâtonnier, celle du conseil, celle du secrétaire et du trésorier ou du secrétaire-trésorier. Ces joutes électorales constituent une marque démocratique qui concourt à contribuer au projet de l'État de Droit dont nous parlons tous aujourd'hui en faveur d'Haïti. C'est ainsi que, pour être laconique, le Conseil de l'Ordre de l'exercice 2017-2019 ayant à sa tête comme Bâtonnier, estimable maître Davilmar Débréus, lance un appel aux candidats pour le poste de BÂTONNIER et celui du Secrétaire/trésorier y compris les membres du conseil. Fixées pour le Vendredi 20 septembre 2019, les élections n'ont pas eu lieu, faute de quorum. C'est-à-dire, sur une liste de 187 avocats qui devraient participer à ces joutes électorales, 87 seulement  ont fait acte de présence. Ce qui permet à un autre rendez-vous de se fixer à la huitaine pour le même objectif, mais cette fois-ci, avec ou sans quorum, les élections devront se tenir conformément aux prescrits de l’article 49 dudit décret. Cependant, le Vendredi 27 septembre a été entaché de violences sociopolitiques à l'échelle nationale, ce qui empêchait que les activités électorales aient pu reprendre. À noter que, depuis la veille, l'un des confrères du Barreau, Me Max Vévé, soutenu par plusieurs autres confrères avocats, dans sa sagesse et expérience avait suggéré en optant pour l'organisation des élections, soit le Mercredi 01 octobre soit le Vendredi 03 octobre 2019. Ce qui a été entendu pour Mercredi.

*Des discours impromptus hors-normes avant, pendant et après les élections du Mercredi 2 septembre 2019*

Des zélés de certains candidats au poste de BÂTONNIER de l'Ordre des Avocats de Cap-Haïtien se montrent les uns plus hostiles que les autres. Leurs techniques de compagne font peur aux avocats. Partout, ces avocats militants se convertissent en militants avocats couverts sous le poil de la politique haïtienne avec lequel, ils vendent leurs candidats sur l'angle de la force, de l'ancienneté et de la nouveauté voilée. Ils sont prêts à tout. Il suffit qu'ils gagnent ces élections.

Avant l'organisation des élections du Mercredi 2 septembre 2019, certains avocats du Barreau, sans une langue de bois ou une voix touffue, menacent au vu et su de tous. Ils diffament partout sans être corrigés ni par le conseil de l'Ordre ni par une quelconque association professionnelle des avocats. Ils annoncent être prêts à ternir l'image du Barreau en versant de l'huile sur les chaises du bâtiment du Barreau. Aucune sanction n'est prise. Sinon que ces avocats par leurs mauvais agissements, se croient déjà grands ou célèbres dans leurs prétentions néfastes.

Au jour des élections, ces mêmes discours de bas étage continuent de se prononcer fadement, mais, à l'effet positif sur un électorat composé en majeur partie par des avocats non avisés. Ainsi, dans la présentation du bilan relatif au fonctionnement du bâtonnat 2017-2019, certains noms et grandes réalisations ont été cités, tandis que d'autres, à dessein ont été oubliés, voire, négligés.

Le patriarche, honorable maître Gérard P. Septimus a prononcé un discours dont le contenu se marie à l'effet de papillon. Des larmes ruissèlent ses yeux qui, d'une part, ont attiré la pitié de certains avocats votants à l'égard de son candidat; d'autre part, sont semblés souiller la réputation du plus jeune des candidats, comme quoi, s'il arrive à être BÂTONNIER, il aura donné le rez-de-chaussée à la Mairie de Cap-Haïtien aux fins de construction d'un bureau déconcentré.  Quelle imprécation! Surtout, quand on sait que l'avocat, esclave de loi, ne vit pas de commérages.

A la fin de la journée électorale émaillée d'irrégularités (Chapitre VI du Décret du 29 mars 1979 : ‘’incompatibilités et interdictions’’), des consœurs et confrères se vantent fièrement de contribuer à l'échec de cette activité, comme ils l'avaient bien avant annoncé. Cette tentative de déstabilisation de l'honneur du Barreau déplait à plus d'un, pourtant, garantie chez certains confrères avocats une nouvelle marque de notoriété malhonnête qui ne fait que plonger le Barreau dans une crise sans précédente et dans un état critique la plus acerbe qui puisse être.

 *Des observations scientifico-techniques*

Le comportement passif des membres du conseil de l'Ordre des Avocats du Barreau de Cap-Haïtien ces derniers temps empire la situation précaire de cette coopération. Certains avocats agissent comme bon leur semble. Ils ne craignent de rien. Tant pis pour l'honneur et la vertu de bienfaits qui caractérisent le métier d'avocat. D'autres arrivent à ne même pas payer à temps la modique contribution annuelle que réclame le Barreau et se maintiennent au-dessus de tout.

Avant, pendant et après les élections du Mercredi 02 septembre 2019, des observations scientifico-techniques sont à considérer pour mieux élucider les faits. C'est à cela que notre sens d'analyse se fixe.

 *Avant les élections*

Sur le forum de l'Ordre du Barreau des Avocats de Cap-Haïtien, des défenseurs improvisés de la mauvaise cause se font sentir allègrement. De faux théoriciens s'y exposent maladroitement par des approches incongrues. C'est le principe de la manipulation électorale sur toute la ligne. En effet, ces militants avocats détériorent la vie de l'éthique professionnelle, utilisant la théorie du mensonge et le théorème du bourreau pour assoir leurs convictions sous les effets de la peur introduite au niveau de faibles esprits de leurs pairs. Tout, n'a été ni reproché ni réprimandé par un conseil qui semblait être failli à sa mission ou s'attendait que se soient organisés les élections pour se retirer de la partie. Par ailleurs, bien d'entre eux, se nourrissaient toujours l'idée et l'envie de s’y faire réélire.

 *Pendant les élections*

La journée électorale du Mercredi 02 septembre 2019 a été ouverte par le Bâtonnier du conseil de l'Ordre, maître Débréus Davilmar. Après son allocution circonstancielle, le Bâtonnier Davilmar accordait la parole à l'un des conseillers de l'Ordre,  en l'occurrence, maître Eric Sénatus pour procéder à l'appel nominal accusant 126 avocats présents et en règle avec l'administration du Conseil. Des débats s'initient autour de la question de ceux qui peuvent ou ne peuvent pas voter, ce qui écarte de la liste des votants avocats un effectif de vingt-sept, dont vingt-deux nouveaux inscrits.

 *1ère observation :*

Dans sa prise de parole, le Bâtonnier Débréus Davilmar n'a pas fait montre de sa compétence en matière de communication orale. Pour causes :

 *a*) sa voix tremble en parlant;
 *b*) ses gestes lui contredisent;
 *c*) son incapacité de prise de position avilie sa grandeur et son état d'âme;
 *d*) son sens d'humour maladroit le trahit pour avoir cité des noms dans certains mandats de procuration et dans d'autres non.

 *2ème observation*

Dans son plaidoyer contre le vote des nouveaux avocats inscrits au tableau de l'Ordre en s'appuyant sur l'article 12 du Décret du 29 mars 1979, maître Oscar Roberto se fourvoie pour être victime personnellement de son point de Droit.
Ainsi :

 *a*) l'intervention de l'avocat Roberto lui a permis d'être mis à l'écart comme votant pour avoir cotisé tardivement;
 *b*) son approche a été soutenue d'un ton mal ajusté, balayée par maître Gérard Max Gustave se servant de l'article brandi par le confrère Roberto pour écarter non seulement les nouveaux inscrits, mais aussi et surtout toutes celles et tous ceux dont les noms ont été insérés sur la liste définitif des avocats après le 10 juillet (art. 12) de l'an en cours. Dont le confrère Roberto a été frappé par l'effet dudit l'article.

 *3ème observation*

Le clou de la journée à souligner est la prise de parole machiavélique de l'ancien Bâtonnier et ancien Secrétaire/Trésorier de l'Ordre des Avocats du Barreau, honorable maître Gérard P. Septimus.

Retenons dans son intervention :

 *a*) le timbre et la tonalité de sa voix aphone ennuient les orateurs avocats présents dans l'assemblée. De sa voix raide, l'ancien Secrétaire/trésorier a parlé comme un très concerné, volontiers, qui a changé l'ordre des choses;
 *b*) les pleurs versés par ce Secrétaire/trésorier attirent la pitié de certains membres de l'assemblée mal avisés. À noter que, maître Gérard P. Septimus a toujours eu recours à cette forme de manipulation qu’est des ‘’pleurs’’. Au tribunal, dans des négociations, entre autres, il les utilise tantôt pour faire asseoir ses idées, tantôt pour manipuler ses adversaires.

À rappeler que les pleurs versés dans une série de prise de parole constituent l’une des techniques ou méthodes de persuasion consistant à faire croire que ce qui est n'est pas vraiment ou ce qui n'est pas est vraiment. C'est l’un des moyens des sophistes d'autrefois.
 *c*) maître Gérard P Septimus a, en outre, expliqué son cas de maladie cancéreuse. Il déclare être interdit par son médecin de se déplacer, tandis qu'il le fait pour continuer à servir son Barreau. En effet, il rêve d'être à nouveau BÂTONNIER pour la période allant de 2021 à 2023 s'il ne meurt aux fins de poursuite les travaux de construction du local du Barreau.

Ce qu'il faut en tout cela retenir, c'est la maîtrise psychologique de l'assemblée générale que l'ancien Secrétaire/trésorier arrive à atteindre. Il pénètre leur esprit pour jouer avec leur attente et leur dire ou leur faire croire ce qu'ils veulent réellement entendre. Pour lui, tout résume à l'achèvement de la construction du Barreau et rien que cela. La formation continue des avocats, selon lui, est en second plan. Quelle illogique !

*4ème observation :*

La présentation succincte des programmes de différents candidats au poste de BÂTONNIER a été la marque la plus terre à terre de certaines approches ou certains contenus. Chaque candidat avait ses forces et faiblesses dans la soutenance de son plan d'action.

 *1ère remarque :*

 *a*) Le plus jeune des candidats au poste de BÂTONNIER de l'Ordre des Avocats de Cap-Haïtien, Me Hérode CHARNEL, a su présenter son programme axé sur le renouveau du Barreau en passant par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC). D'ailleurs, une grande partie de ses compagnes électorales a été sur les réseaux sociaux réalisée ainsi que dans certaines stations de radios et des chaines de télévision de la place. Une telle méthode a été pourtant mal vue par des collègues avocats croyant que le jeune candidat jouait à l'échec pour avoir voulu visibiliser le statut du BÂTONNIER de l'Ordre. Son âge lui a aussi trahi, car, des jeunes avocats comme lui n'ont pas vu de bon ton sa personne comme  Bâtonnier.

Par une voix convaincante mais dépourvue de charisme (c'est pour la première fois, ce signe a été visible sous les lèvres de notre confrère) pour une intervention un peu trop langue, le plus jeune des candidats, Me Hérode CHARNEL, a su livrer la marchandise aux oreilles des membres de l'assemblée générale semblant être peu attentifs à sa réaction, surtout à la suite de l'intervention de l'ex Secrétaire/trésorier, Me Gérard P Septimus ayant fait croire à ses mordus qu'il ne lui reste qu'un an pour laisser la terre selon l'idée de son médecin. L'attitude de désinvolture du "paléo" BÂTONNIER Septimus a cloué au pilori le benjamin des postulants.

 *a*) Me Ronèl TELSYDE, le candidat appelé, le plus fort de caractère en termes de rébellion face aux assauts et insultes dont les avocats seraient victimes face à certains agents de la Police Nationale d’Haïti ou certains magistrats debout ou assis ne respectant pas la loi, se faisait entendre tant bien que mal. De manière improvisée, Me TELSYDE jouait sur le discours de Me Hérode CHARNEL en déclarant : _"Dans le contexte actuel, la technologie, disons le numérique n'a pas encore sa place au sein du Barreau de Cap-Haïtien. La protection des avocats d’abord"._

Il a su exploiter les envies de certains membres de l'assemblée générale en leur faisant croire qu'il est l'homme qu'il faut aujourd'hui ou l'homme du moment, non seulement pour la défense intégrale des droits des avocats du Barreau de Cap-Haïtien, mais aussi et surtout, pour mettre fin au statut quo qui tenait cette coopération depuis bien des lustres. Cependant, ce candidat, pour la plupart des temps, est décrié par certains membres de la population, dit-on, pour son comportement anti-professionnel. Chose qui reste à prouver ou désapprouver.

 *c*) Quant à Me Harold CHÉRY, souriant, il prenait la parole d'une voix faiblarde aux oreilles réfractaires de ses pairs. Cartable en main, Me Harold CHÉRY a lu son programme textuellement au lucre des membres de l'assemblée générale l'acclamant généreusement. Balloté dans sa veste et ovationné de manière inappropriée par ses amis avocats, Me CHÉRY se contentait de lire et relire son programme au lieu de le soutenir.

Le plus ancien candidat au poste de BÂTONNIER de l'Ordre des Avocats de Cap-Haïtien, Me Harold CHÉRY, y inscrit depuis en 1983, a promis monts et merveilles jusqu'à ce qu'il annonce aux avocats composant l'assemblée générale la mise sur pied d'une salle de sport (Gym), une fois arrivé aux timons des affaires. Il a promis la discipline au sein du Barreau, tandis qu'il était prêt à déranger l'ordre des choses par la distribution des sifflets à ses proches pour perturber l'atmosphère au cas où il ne serait pas choisi comme BÂTONNIER. Il a promis la protection pour les avocats pendant qu'il est qualifié comme l'un des avocats le plus passif de la coopération dès l'aube.  Enfin, Me CHÉRY a parlé et est applaudi vivement par ses amis avocats qui semblaient n'avoir rien retenu.

 *5ème observation :*

La dernière goutte d'eau qui a renversé la vase est la fraude spectaculaire des élections du Mercredi 02 octobre 2019. Quatre-vingt-dix-neuf (99) bulletins étaient distribués, pourtant, après le dépouillement, on en a trouvé cent (100).
Remarquons :

 *1ère remarque :*

 *a*) tous les bulletins ont été comptés plusieurs fois avant d'être remis. Cependant, l'un a été identifié pendant le comptage;
 *b*) les distributeurs des bulletins n'ont pas été bien surveillés, ce qui pourra soulever toutes sortes de doute. Ainsi, un votant serait capable d’en recevoir deux (2);
 *c*) des caméras de surveillance électorale sans effet précis. Elles n'ont été qu'au service de leurs propriétaires en ayant pas soin de capter la moindre image sérieuse. Quelle absurdité!
 *d*) les membres de l'ancien conseil assis sur la table de l'organisation des élections semblent être pour la plupart, au courant de ce coup monté contre l'honneur du Barreau pour n'y avoir rien dit sur le champ.

En fin de compte, il est à signaler qu'au barreau des avocats de Cap-Haïtien tout est illusoire. Le mépris répété du Décret du 29 mars 1987 régissant la profession d'avocat s'y identifie au bénéfice de la costume et surtout par la force de toutes celles ou tous ceux dont la capacité économique est au rendez-vous. Alors qu'au sein de ce barreau, il est toujours question de mentionner le "fort" et le "caractère" déterminent cette coopération, pourtant dans la réalité c'est l'affabulation : " _La raison du plus fort est toujours la meilleure_" qui est de mise.

Par manque de rigueurs, de simples esprits envahissent l'Ordre des Avocats du Barreau de Cap-Haïtien. Y arrivant, certains qui ne se redressent pas, se convertissent en bourreau pour se faire une place. Et les victimes de ces derniers, au lieu de sévir contre eux la loi, les enchérissent sans haine. Ainsi, en pareil cas, convenu on ne peut plus avec Jean-Paul Sartre qui eut à avancer : " _Je déteste les victimes quand elles respectent leurs bourreaux._"

En effet, que le Barreau des avocats de Cap-Haïtien se réjouisse un jour viendra. Qu’il accueille en son sein, de nouvelles avocates et de nouveaux avocats qui se respectent et respectent la loi sans qu'ils ne soient des ratés et des bourreaux en Droit. Et qu’en est-il de la situation économique des jeunes avocats ?

16/10/2019

*Me Delcarme BOLIVARD, Avocat, Maître en Science politique, Spécialiste en Droit Parlementaire et Philosophie politique*

jeudi 26 décembre 2019

Discours de Me Delcarme BOLIVARD à l'occasion de la collation de diplôme des étudiantes en Sciences infirmières de l'ISAN

Encrejournal
Révérend Père, Judelin François
Respectueuse Doyenne de l’ISAN, Maitre Marie-Guerda Romélus JOSEPH
Distinguée Marraine de la promotion sortante, Miss Gessie Alexandre
Sommités professeurs et membres du Décanat
Responsables du Collège Notre Dame du Perpétuel Secours
Représentants de la presse parlée, écrite, télévisée et en ligne
Infatigables parents et amis invités
Mesdames, messieurs,
Chères filleules,



Quand en 2015, les étudiantes de cette promotion sortante, baptisée : ‘’Dorothea Orem’’, avaient cité mon nom pour être le témoin de premier ordre de leur graduation, je n’y ai pas voulu croire en pensant qu’elles ne faisaient que jouer sur le temps et sur la personne de moi. Elles ne s’arrêtaient, nous rencontrer, à m’appeler sans cesse, ‘’Parrain’’ dont le sens de ce grand titre ne m’est étrange aujourd’hui pour être une réalité après quatre années d’études en Science Infirmière dans un pays comme Haïti où la valeur n’est honorée que si elle parvient d’ailleurs.

Il est bon de rappeler qu’en 2015, l’Institut Sanitaire du Nord (ISAN), ainsi appelé à l’époque, accueillait beaucoup d’inscrites pour se former afin de devenir des infirmières conséquentes. Néanmoins, par le temps passant si vite et les exigences qu’entrainent une formation de premier cycle à cet institut qui se veut être aujourd’hui, Université Saint Martin de Tours (USAMAT), beaucoup d’entre elles ont abandonné. De cette quantité imposante, seize seulement pour l’heure arrivent à briguer avec tant d’éclat leur formation en Science Infirmière. Seize seulement sont aptes à soigner des patients selon ce qu’elles ont appris de leur métier. Seize seulement viennent de se couronner à titre de récompense académique qu’imposent les autorités éducatives haïtiennes.

Les formalités de la convivialité s’encensent et modestement je salue les responsables de cette grande université, particulièrement, Miss Doyenne Maitre Marie Guerda Romélus Joseph pour son courage et sa détermination de femme au sens plein du mot. Ainsi, suis-je aujourd’hui enchanté que je prenne en cette circonstance si magnanime la parole pour me prononcer sur la félicité qui vous attend, mes chères filleules. Quand j’ai vite compris que l’honneur m’a été fait en  la décision des étudiantes de cette promotion, de porter leur choix sur ma  personne comme parrain.

C’est en effet un privilège, l’honneur qui m’échoit aujourd’hui en témoigne toute l’ampleur. Je ne pourrais, en aucun cas, leur priver de ma présence prouvant mon admiration à ces jeunes diplômées qui vont bientôt rentrer dans un monde sensible, où elles auront à apporter leur contribution à toute une communauté qui les attend éperdument. J’en profite pour commémorer les efforts incommensurables de ces seize étudiantes pour ce moment à quel point important au cours duquel se réunissent des gens de partout, dans un objectif commun, celui de fêter la Science infirmière et de couronner le courage de ces jeunes ci-présentes.

Je n’ai jamais douté de ma décision quand j’avais eu à leur répondre. Vu que, nous, ténors de ce pays, avons l’impérieuse obligation de satisfaire à l’appel de la jeunesse. Un appel de la relève tout en insufflant à ces jeunes les qualités d’un bon leader et du sens du devoir accompli. Mais, je n’ignorai jamais que ce lien qui nous unis cet instant présent est un acte immortel et pérenne.

Immortel et pérenne, car, personne ne pourra jamais effacer l’hommage du sourire de ces parents fiers et heureux dérivé de leurs sacrifices quotidiens en s’oubliant pour faire de vous ce que vous êtes aujourd’hui. Les parents ont droit effectivement à cette tribu de reconnaissance. Ils ont consenti d'énormes loyautés. Ils n’ont eu peur ni vent, ni pluie, ni soleil  pour que leurs enfants deviennent ce qu'elles sont aujourd'hui. Bravo à vous chers parents.

Corrélativement, je ne saurais oublier les professeurs durant ce parcours, qui ont fait montre d’infatigables accompagnateurs pour que le champ de connaissances de nos étudiantes ne cesse de s’élargir. À eux, nous disons, chapeau ! Sachez que vos efforts resteront constants, car, rien ne peut égaler la fierté que l'on ressent à  former des cadres utiles au développement d’un pays.
Par le biais de notre vécu, rappelez-vous que ‘’Nul moment ne peut être savoureux que celui qui s’obtient dans le dur labeur et la persévérance.’’ Cela est pour vous dire, je sais combien dans un pays comme le nôtre le rêve d’être une infirmière coûte tant de dévouements et de risques. Dans un pays comme le nôtre, la Science et la recherche ne sont pas valorisées, ce qui donne lieu à ce niveau de société que nous avons évoluant dans la débauche et la délinquance juvénile. Beaucoup plus d’investissements pour la médiocratie que l’accompagnement formelle de la méritocratie. La corruption nous environne tous et devienne monnaie courante dans notre milieu qui, d’autrefois était le joyau du bassin caribéen. L’État s’affaiblit, se déroute de sa mission consistant à garantir le bien-être des citoyens. La vie n’a plus d’importance présentement à Haïti où l’insécurité de toutes sortes fait rage sous l’incompétence de nos dirigeants à servir le pays malhonnêtement.

Combien d’hôpitaux qui sont construits à Haïti pendant ces dix dernières années selon les normes modernes? Cependant, la Constitution en vigueur préconise que l’État a l’impérieuse obligation de garantir la santé de la population. Quelle est l’enveloppe de la loi de finance allouée au système sanitaire haïtien? Moins de 2 % pour la santé, pourtant plus de 20 % pour les pouvoirs politiques. Que faire le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) face aux maladies infectieuses qui envahissent et ravagent nos femmes, nos hommes et nos enfants dans les quartiers populeux, dits, zones de non droits à Haïti ? Quand on sait que plus de 60% de la population haïtienne meurt, faute de soin sanitaire, tandis que les maladies des autorités haïtiennes sont soignées à l’étranger avec les rentrées fiscales des pauvres citoyennes et citoyens. Le choléra, ne nous a-t-il pas été transmis par l’international? Qu’en dire l’Organisation Mondial de la Santé (OMS) à travers l’Organisation des Nations-Unies (ONU)? Alors que des forces onusiennes continuent de fouler notre sol national. L’ancien représentant de l’Organisation des États Américains (OEA), le diplomate Ricardo Seintenfus nous apprend que dans le dossier du choléra à Haïti, l’ONU est coupable mais non responsable. À lire : ‘’Les Nations-Unies et le choléra en Haïti : Coupables, mais non responsables’’. Quelle imprécation!
 
Mesdames, messieurs, chers invités, mes chers filleules,

L’apprentissage à Haïti n’est jamais chose facile. Cependant, vous l'avez rendu possible par le travail assidu accompli par la volonté toujours renouvelée à surmonter les obstacles. Bravo à vous, mes chères filleules.  Rien n'a pu avoir raison sur votre opiniâtreté. Vos quatre années d’étude en Science Infirmière sont la preuve et la marque que vous avez données l’impossible de vous-même pour être ce que vous êtes présentement. Durant vos quatre années d’étude, vous avez puisé une force inimaginable afin d’affronter les tendances et la réalité haïtienne. Ce n’est un secret que nous ayons chez nous des milliers de jeunes filles obtenant un diplôme en sciences infirmiers mais qui en souffrent pour des raisons multiples.

Mais considérez-vous comme des chanceuses, non seulement pour avoir fréquenté une Université répondant aux normes académiques de l’heure, mais aussi et surtout pour être des engagées à une cause juste et noble, celle de soigner les malades et de leur permettre de se socialiser mortellement. Selon le serment d’hyppocrate (Serment de l’éthique médicale) que vous avez prêté, au nom duquel vous allez devoir accorder au secteur sanitaire la plus grande partie de votre temps, de votre vie et de votre savoir. Vous avez des défis énormes à relever. Sachez que le chemin de sacrifices pour vous est un carrefour pour lequel est encore ardu et inéluctable. Mais, par la force de votre savoir-faire et de votre sens d’HOMME, vous arriverez à vous tenir fermes face à l’impossible. ‘’À la dure d’une manière rude’’ ‘’Tenez-vous fermes même dans l’impossible.’’

Sachez que l’histoire du monde n’est pas un cycle à variante positive aisée. Mais un combat permanent entre le devoir et les défis dans tout achèvement du devoir social. Toutefois, comme tous les métiers d’ailleurs, vous devriez faire preuve de patience, de grand cœur, d’amour et de courage. Vous serez après le tout puissant les porteuses et garantes de santé humaine.
Sachez également que cet engagement sera votre cheminement dans la poursuite de votre idéal qui vous permettra d'oser l'impossible, d'assumer vos responsabilités, de compatir aux souffrances sans vous départir de la réalité humaine. Votre mission vous permettra également d'affronter toutes les difficultés dans l'exercice de votre profession, car, elle est un choix délibéré qui motive l'infirmière à accomplir avec compétence, dextérité et humanité toutes les tâches qui lui incombent.

N’oubliez pas, ravagés par une société de deuils et de chaos où les situations sociopolitiques nous rongent, nous perdons l’idéal de nous battre surtout pour notre conviction. Chez nous, tout est politisé voire nos institutions, chacun de nos rêves. Par ailleurs, souvenez-vous de la logique du changement qui doit commencer par vous. Il faut à force de compassion enterrer l'histoire inhumaine de ce pays.  Embrasser dans un esprit patriotique tout être humain, et qu’il n’a pas d'autre subordination que la capacité de servir et le pouvoir d'aimer en prouvant votre énergie à votre alma mater.
En revanche, je ne suis pas ici pour vous faire comprendre que ce serait facile, la tâche qui vous incombe. Avant tout, il va falloir que l’amour de la science germe dans le cœur de chacune d’entre vous. Vous vous lèverez tôt les matins de vos lits et vous serez encore dans une heure tardive dans la nuit au chevet des malades. Vous allez vous y convertir en mère, en épouse, en bon samaritain pour sauver la vie d’un patient. Faites en sorte que vos vies, vos pensées,  vos gestes, vos quotidiens soient toujours guidés par l'amour et le désir de prendre soin de vos semblables en toute nécessité.

Mes chères filleules, le diplôme est certes important. Cependant, le plus important est  que l’on en prospère de toute part. Vous quittez la vie de l’université pour affronter celle de la vie. Celle-ci est fortement semée d’appâts surtout en ces temps-ci caractérisés par le matérialisme poussé, l’égoïsme excessif et le fratricide. Dieu fasse, que vous connaissiez une réussite professionnelle éclatante et dorée qui vous fera oublier les souffrances endurées ainsi que les sacrifices d’étude pour vous mettre au service de tout un monde, de tout un pays qui vous a vues naitre et grandir.

Que Dieu vous aide à excéder dans la droiture, du beau et du bien !  Pour l’amour de la science et l’espoir d’une jeunesse, ces mots vous sont donc dédiés.

Félicitations  et bons succès.
Merci!

08/12/2019
Delcarme BOLIVARD, Av.MA

vendredi 13 décembre 2019

*Le sommet annuel des droits humains, Cap-Haïtien, décembre 2019*

encrejournal
À un moment où Haïti est mal vu tant à l'échelle nationale qu'à l'échelle internationale par la façon dont les dirigeants traitent les citoyens, un moment de promouvoir le respect des droits humains s'avère, on ne peut plus important.

Le Sommet annuel des droits humains à Cap-Haïtien, décembre 2019, est une activité socioculturelle à vocation informative et instructive autour des droits humains dans le monde en général et à Haïti en particulier. Il a vu le jour en pleine célébration du concept " *Droits de l'Homme*" mis en scène par la première République des nègres, Haïti, le 01 janvier 1804.

Donc, dans un souci de procéder à une vulgarisation massive de la notion ‘’droits humains’’, pour  avoir une meilleure société, notamment celle d'Haïti, où chaque être humain évolue et vit sans discrimination ; plusieurs thématiques ont été retenues, telles : La corruption, la violence aux femmes, discrimination, équité de genres, économie, pouvoir, démocratie, brutalité policière, droits des handicapés et des enfants, etc. Pour une meilleure éducation de l'être humain, l'haïtien en particulier, ce sommet est dédié.

Étant Témoins de bon nombre de violations de droits de la personne humaine, et ayant accompagné plusieurs organismes de droits humains dans leurs différentes démarches consistant à valoriser et défendre la dignité humaine, les responsables du sommet s'engagent à contribuer à la formation de toute une génération afin qu'elle puisse participer aux campagnes citoyennes de motivation du respect des droits de l'Homme.

" _Nous avons abouti au fait que la formation de la population aux droits humains a besoin de plus de voix pour transmettre le message,_ a fait remarquer Bradley Moncœur, l'un des principaux membres organisateurs.
Ce sommet est une réalisation de *Centre Impact*, une association travaillant dans l'événementiel depuis plus de trois (3) ans à Cap-Haitien, nous a appris Moncœur. Ce Centre socioculturel est fondé par Alendy Almonor et Alexandre Bradley Moncœur à la suite d’une observation criante de la décadence juvénile à Haïti. À rappeler que cette activité est possible grâce à certains jeunes impliqués de la Commune de Cap-Haïtien, dont 35 associations et de nombreux professionnels, nous confient les responsables de Centre Impact.

Le Sommet annuel des droits humains est supporté par un ensemble d'organismes universitaires et d'associations socioculturelles, dont : AFUCH, ROTARACT, BAF, MIEFH, REGADEM, LINKAGES, SEROVIE, FOSREF, INSTITUT SACRÉ COEUR, ULH, ISPAN, Ministère de la culture, BOUKANYE, etc. Il faut signaler que les aides offertes par ces entités sont à 98% de matériels relatifs à la pleine réalisation de cette activité particulière, nous explique Alendy Almonor.

Trois panels du 10 au 12 décembre sont prévus sur la vaste cour ombragée du Centre Culturel Jacques Stephen Alexis, ci-devant,  l'ancienne prison civile de Cap-Haïtien. 18 chefs de panels, 72 panélistes en majeure partie des capois, sans compter un nombre imposant de Maîtres de cérémonies et de membres d'accueil. Ainsi, pour cette année, le Cap-Haïtien donne le ton en matière de la célébration des droits humains à travers le monde, en particulier, Haïti.

À noter que l’an 2019 marque 71 ans de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme. Laquelle Déclaration a été signée par plus de 43 pays, dont Haïti avec son représentant, le Diplomate Émil Saint-Lot. Dans plus de 500 langues, ce célèbre texte est traduit pour une plus large compréhension et adaptation.

10/12/2019

*Considérations personnelles*

Ma participation au Sommet annuel des droits humains à Cap-Haïtien du 10 au 12 décembre 2019 sur la grande cour du Centre Culturel Jacques Stephen Alexis des rues 21 PQ, comme chef de panel, m'a permis de comprendre la nouvelle orientation positive que veut prendre la jeunesse haïtienne en général et celle du Cap-Haïtien en particulier. Ce sommet traduit l'implication active d'une tranche de la société civile qui se veut être partie prenante dans le vaste monde de la promotion du respect, de la protection et de la garantie des droits de l'Homme à Haïti.

Pour moi, cette initiative est innovante et perspicace à un moment où l'image d'Haïti se dessine de très mauvaise manière tant à l'échelle nationale qu'à l'échelle internationale.

*Me Delcarme BOLIVARD, avocat militant*
 *Maître en Science politique.*

vendredi 15 novembre 2019

Haïti : Le dysfonctionnement de l'école : À qui profite-t-il?

encrejournal
Quand on déduit que même en état de guerre l'école doit continuer à fonctionner, cela fait montre de l'importance qu'on donne à l’éducation. En effet, dans un État en crise, tandis que les élèves, sans ambages, se rendent à l'école où les parents et les professeurs sont sains d'esprit pour assurer l'avenir des enfants, exprime l'autorité des dirigeants à maintenir la paix et la sérénité au sein de cette société.

À notre sens, les conflits entre deux États ou entre les citoyens d'un même État ne pourront pas handicaper l'apprentissage à l'école, si et seulement si l'éducation dans ces États ou dans cet État est réservée à tous. Autrement dit, le blocage du pain de l'instruction au moment de hautes turbulences sociopolitiques, est la preuve que les responsables de l'État ne jouent pas leurs rôles, plus simplement, le système d'éducation était déjà dysfonctionnel.

Le cas d'Haïti ces derniers temps en matière d'enseignement scolaire est plombé dans une disgrâce infinie caractérisée par la perte d'autorités des représentants de l'État. D'événements après événements, le destin des apprenants haïtiens se voile sous le fait de la négligence du respect des valeurs. Ainsi, à Haïti,  on se rend à l'école, mais, très difficile de prédire ce que l'on deviendra dans la vie. La chance de réussite est peu perçue sur la visibilité de l'échec de manière exponentielle.

Les revendications populaires qui sévissent dans le pays depuis plus d'un an, ont de grandes répercussions négatives sur toutes les sphères de la vie nationale. Approximativement tous les secteurs y enfilent et dont les conséquences nuancées laissent à désirer. De l'insécurité généralisée en passant par la fermeture momentanée de l'école dans certaines grandes villes d'Haïti, la conjoncture de l'heure fait peur et annonce le désespoir.

Les observateurs scientifiques cherchent à déterminer constamment les causes d'un fait par la compréhension de ses conséquences. Ainsi, considérant la nature politique de la situation actuelle d'Haïti, nous sommes en droit de savoir ce qui est à la base de tout cela. C'est vrai, le maquillage ou le fondement de leurs protestations, à savoir les opposants du pouvoir en place, peuvent être contraires à la réalité, cependant toutes les couches sociales se mobilisent et plaident pour leur mieux être sous un dénominateur commun, celui de la démission du Président de la République, Son Excellence Monsieur Jovenel MOÏSE.

Revenons sur la question de la fermeture involontaire de l'école à Haïti, nous sommes totalement intéressé à savoir à qui profite cet acte. En fait, pourquoi l'international ne pipe mot sur le triste sort de l'éducation à Haïti ? L'État haïtien,  n'est-il pas favorable à cette fermeture? Et qu'en est-il de la bourgeoise (commerçants étrangers internationaux sous couvert de secteur privé haïtien) et de l'opposition? Le peuple haïtien, occasionne-t-il le blocage de l'apprentissage scolaire?

*Du côté de l'international*

Le mépris de l'international à notre système éducatif ne date pas d'hier. On se rappelle les obstacles rencontrés par nos jeunes haïtiens pour franchir les portes de certaines Universités américaines et européennes. S’ils n'y sont pas accueillis pour manque de niveau académique, ils y sont après bien des années de formations supplémentaires.

Les indices les plus visibles chez l'international en ce qui se rapporte aujourd'hui à l’arrêt de l'école à Haïti, est que, plus l'école dysfonctionne, plus les citoyens haïtiens seront inconscients de leurs états. Ou du moins, pour l'international, à mesure que les portes des établissements scolaires à Haïti se ferment, c'est à mesure que le peuple sera en état d'exploitation à outrance à un moment où le développement de la technologie sous ses yeux sera insignifiant. A ce propos, le peuple sera soumis aux ordres forcenés des puissances mondiales lui faisant croire qu'il ne doit vivre que pour le bas ventre dans des séries scéniques de plaisirs liés à la débauche.

À titre de rappel, moins on est de bas niveau, surtout de statut irrégulier à l'échelle internationale, moins la main d'œuvre est réduite. Et qui pis est, le travailleur illégal n'a aucune assurance sociale dans l'accomplissement de ses tâches. Donc, tout est au profit de celle ou de celui qui embauche.

Donc, la fermeture de l'école à Haïti ne veut rien dire pour l'international qui en tire au contraire de grands avantages, dont : l'ignorance de la population, l'inconscience des citoyens, l'exploitation et la domination du pays.

 *Du côté de l'État haïtien*

L'État haïtien au sens plein du thème, représenté par le gouvernement actuel ne se soucie guerre de l'éducation nationale. En effet, l’obstruction à l'école aujourd'hui par des troubles sociopolitiques axées prétendument sur la question du Changement de "système", ne choque nullement l'esprit de nos dirigeants. Pour cause, non seulement, ils n'en prennent pas des mesures appropriées, mais veulent tout régler politiquement en mettant de côté l'aspect technique de la situation. Au lieu de s'y attacher pour résoudre le problème, les autorités étatiques responsables de la garantie et de la protection des libertés publiques de la population, se contentent de jouer au ridicule en changeant et promouvant certains proches des postes nominatifs à travers tout le territoire national, rien que pour consolider leurs pouvoirs.

Par ailleurs, pourquoi l'État haïtien, ne serait-il pas soucieux de la fermeture de l'école dans un contexte aussi fragile que celui d'aujourd'hui? N'est-il pas à la base de tout cela? L'éducation de la population de manière massive, ne devrait-elle pas être une préoccupation de l'heure pour l'État haïtien?

À la lumière de certaines considérations ci-après faits, nous sommes convaincus que le dysfonctionnement de l'école aujourd'hui à Haïti est profitable à l'État. Cette approche est fondée sur un ensemble de constats et de faits prouvant la négligence de l'État haïtien en matière d'éducation.

Avec la fermeture de l'école aujourd'hui, les professeurs des écoles publiques, des Universités d'État et publiques, qui savaient être rémunérés chaque deux ou trois mois pour certains, et un ou deux ans pour d'autres, seront restés coincés chez eux sans rien recevoir. Pour être payés, ils ne pourront plus s'attaquer aux responsables de l'éducation nationale qui leur diront d'ailleurs que le pays est en mode "lock ", par conséquent, la caisse de l'État est vide.

L'État se délibérera de la garantie du droit à l'éducation contrairement au prescrit de l'article 32 de la Constitution du 29 mars 1987, amendée le 09 mai 2011. La fermeture de l'école aujourd'hui soulagera l'État et les collectivités territoriales dans leur charge éducative à la population et la gratuité de l'enseignement des secteurs publics et non publics, tout, au mépris de l'article 32.1 de la même Constitution. En quelque sorte, la fermeture de l'école est un privilège direct et important pour l'État de ne pas appliquer entièrement la "Section F" de la Constitution en vigueur relative à l'éducation et à l'enseignement. En fait, comme nous sommes en matière politique, les autorités étatiques d'Haïti diront que c'est l'opposition qui empêche que les établissements scolaires fonctionnent.

Jusqu'à date, la loi Kelly sur les frais scolaires ne s'applique pas. Les parents haïtiens sont sous le poids de l'irresponsabilité de l'État face à un plausible secteur privé inactif. Aucune procédure sérieuse n'est engagée en la matière auprès des établissements scolaires. Et le Ministère de l'Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle reste muet face à la situation pendant qu'il soutient l'exécutif dans ses démarches félonnes.

*Du côté de l'opposition*

L'une des armes la plus puissante dont se sert l'opposition farouche haïtienne à l'heure actuelle, est la fermeture des établissements scolaires. Elle ne laisse une seconde sans décider que les enfants restent chez eux, de peur qu'ils ne soient enlevés ou tués par les membres du gouvernement en place. Ce même discours se prononce par le gouvernement faisant croire aux parents que les acteurs de l'opposition sont prêts à exécuter les élèves, au cas où ils iraient à l'école. Quel contraste!

Qu'il s'agisse de l'opposition radicale ou modérée, la même observation se fait, laissons les portes des établissements scolaires fermées. Pour ces opposants du pouvoir en place, plus les élèves ne se rendent pas à l'école, plus le pays aura des citoyens manipulables, victimes de la théorie du mensonge. Ainsi, reconnaissons-nous qu'un peuple qui n'est ni éduqué ni instruit est un instrument nuisible et dangereux à la société.
L'opposition politique haïtienne quelle que soit sa nature sait pertinemment que la fermeture de l'école aujourd'hui permet aux citoyennes et aux citoyens de s'autodétruire dans des luttes mal planifiées et dans des revendications insignifiantes. La position de certains acteurs de l'opposition haïtienne face à la situation actuelle se lie à la nécessité pour ces politiciens traditionnels d'avoir sans inquiétude le contrôle de la mentalité de la population. Et tout comme l'État haïtien, l'opposition est pour la fermeture de l'école, car, cet acte lui permet de rabaisser le niveau de réflexion et de compréhension de la population qui patauge dans la misère, surtout dans des quartiers populeux.

*Du côté de la bourgeoisie*

D’entrée de jeu, nous disons haut et fort que le concept "bourgeois" à  Haïti est impropre, connaissant ce que représente cette classe dans une société. Nous ne nous attachons pas dans cet article à développer ce que c'est que la bourgeoisie à Haïti, car, une telle étude à part doit se faire. Dans une phrase nous disons que c’est une partie du secteur privé inactif haïtien qui s'appelle "Bourgeoisie" et rien que cela.

Impropre ou pas, la bourgeoisie haïtienne en réalité se confond avec l'État et l'opposition dépendamment des intérêts à défendre ou protéger. Tantôt, elle investit dans la prise et consolidation du pouvoir, tantôt elle accompagne l'opposition dans la quête du pouvoir (Par coup d’État quelquefois avec le concours des forces militaires nationales et internationales) ou la déstabilisation de l'État selon le cas qui se présente. Donc, le comportement de cette bourgeoisie est le reflet ou l'image de l'État et celle de l'opposition. Ce qui signifie que les plus grandes décisions de l'État haïtien et de l'opposition proviennent de la volonté de la bourgeoisie.

Considérant la fermeture de l'école aujourd'hui à Haïti, les commerçants étrangers internationaux habitant le pays, connus sous le vocable "bourgeoisie haïtienne", ont une grande part de responsabilité. Quand les établissements scolaires se dysfonctionnent, les prétendus bourgeois haïtiens pour défendre leurs intérêts sociopolitiques et économiques, seront plus aptes à armer des jeunes dans des quartiers populeux au détriment de leur avenir. Comme ils ont le capital économique, les bourgeois haïtiens dont les enfants fréquentent régulièrement des écoles étrangères (Cela existe et du côté des dirigeants haïtiens et du côté des membres de l’opposition) pour cause d'insécurité  nationale et de l'échec total du système éducatif haïtien, déboursent sans réserve pour empêcher que les élèves des parents pauvres aillent à l'école. Car, plus ces enfants ne se rendent pas à l'école, plus avec le temps ils seront au service des dirigeants sociopolitiques et économiques du pays.

En effet, disons, à la lumière de l'ensemble des démarches ci-dessus, que la bourgeoisie haïtienne ne s'intéresse pas au progrès de l'éducation nationale. Par conséquent, est au profit pour elle, la fermeture de l'école à Haïti.

*Du côté du peuple*

Comment imaginer que la fermeture des portes des établissements scolaires à Haïti serait profitable à la population? Quels seraient les avantages au cas où cet acte s'accorderait par la masse? Pourquoi en aurait-il été convenu, pendant qu'il se tapit dans la misère la plus acerbe? Autant de questions à poser pour mieux comprendre les conséquences de la fermeture des écoles au regard de la masse défavorisée haïtienne.

Le coup de l'histoire sociopolitique haïtienne ne change point, c'est le déterminisme pluraliste. Dessalines au nom de la liberté et de l'indépendance fit bruler presque tous les établissements scolaires; Christophe, dans le Nord du pays, pour démontrer sa nervosité contre un éventuel retour des français incendia sa maison et une bonne quantité d'écoles à Cap-Haïtien; des portes de prison sous les ordres de Jean-Pierre Boyer s'ouvrirent pour la fermeture des établissements scolaires; François Duvalier demanda de fermer certains établissements scolaires de ses opposants et d’exiler ces derniers afin de consolider son pouvoir ; Jean-Bertrand Aristide fit rouer de coups certains étudiants de l’Université d’État d’Haïti (UEH) pour causes politiques, Michel J. Martelly paralysa les écoles à Haïti avec la question de la gratuité de l’école restant comme une utopie ; Jovenel Moïse ment le peuple sur la question de pourcentage à réserver sur la vente des bananes au profit de l’éducation nationale ; entre autres, des crises politiques provoquées à la faveur d'un petit groupe dans le pays contribuent au dysfonctionnement des écoles à Haïti, ce, de gouvernement en gouvernement. En tout cela, la population est toujours victime.

Ainsi, le chaos provoquant le dysfonctionnement des écoles aujourd'hui à Haïti, ne sont pas profitables à la population. Plusieurs raisons l’expliquent : Les parents pauvres sont incapables d'envoyer étudier à l'étranger leurs enfants. Ces derniers, une fois qu'ils ne reçoivent pas une instruction solide, deviendront des bandits à la solde de l'État, de l'opposition et de la bourgeoisie. Le dysfonctionnement des écoles paralyse voire tue les petites activités économiques informelles de la population. C'est la descente aux enfers de la prétendue classe moyenne. Tout est quasiment bloqué puisqu'à Haïti les écoles, qu’elles soient privées ou publiques constituent de véritables employeuses pour la plus grande partie de la population. Tout en dépend : les directeurs, les censeurs, les professeurs, le petit personnel, les chauffeurs de taxis et les motards, les petits commerçants, etc.

Donc, la fermeture des écoles à Haïti donne lieu ou engendre des citoyens morts-vivants qui n'aspirent à rien sinon qu'à leur ventre et qu'aux plaisirs sociaux de toutes espèces. Elle crée des citoyens sans conviction et dépourvus de capacité de savoir choisir leurs dirigeants aux élections. De-là, ils délèguent leurs droits involontairement et émotionnellement à certains élus dont la mission est de piller à tout jamais la caisse de l'État. Emmanuel Kant nous apprend : " _L'homme ne peut devenir l’homme que par éducation_." Cette cogitation nous met à claire la population non éduquée et instruite qui contribue sans même qu'elle ne sache à la corruption et la dépravation de l'État haïtien par le vote des incompétents, faute d'avoir reçu un enseignement scolaire équilibré.

Kant poursuit : ‘’ _Il n y a personne qui, ayant été négligé dans sa jeunesse, ne soit capable d’apercevoir dans l’âge mûr en quoi il a été négligé, soit dans la discipline, soit dans la culture. Celui qui n’est point cultivé est brut, celui qui n’est pas discipliné est sauvage (…)._‘’

En effet, par hypothèse vérifiée, nous concluons clairement que le dysfonctionnement de l’école à Haïti est profitable à l'international, à l'État, à l'opposition et à la bourgeoisie. La population haïtienne ne fait, en pareil cas que continuer à en être victime. Mais demandons-nous logiquement aujourd'hui pourquoi la fermeture ou le dysfonctionnement des écoles à Haïti? L'école à Haïti, n'était-elle pas déjà en mode "lock" avant même que la situation sociopolitique ne s'aggrave avec le temps? Quand n'importe qui s'intéresse à ouvrir n'importe comment une école classique ou un centre professionnel ou une université, n'est-il pas un acte d'échec de l'éducation nationale? Quand les professeurs ne sont pas rémunérés à temps, n'est-il pas une marque de dysfonctionnement des écoles? Quand nos élèves sont de bon à rien, n'est-il pas un facteur de dysfonctionnement des écoles? Quand après nos cycles secondaires et universitaires, sommes-nous obligés de faire n'importe quoi pour survivre ou nous déplacer pour nous mettre au service involontairement de certains pays, dont : le Chili, le Brésil, l'Argentine, les États-Unis, le Canada, pour ne citer que ceux-là, n'est-il pas un mépris des écoles de chez nous? Quand nous n'avons pas la même chance de réussite, n'est-il pas une occasion de parler de l'échec de notre système éducatif?

Georges Jacques DANTON déclare et nous citons : " _Après le pain, l'éducation est le premier besoin d’un peuple."_ Pourtant chez nous à Haïti, nous n'avons ni l’un ni l’autre. Car, la majorité de la population vit avec moins de deux dollars américains par jour et ne bénéficie d'aucune éducation sérieuse. Et Jean-Jacques Rousseau d'avancer : ‘’ _L'éducation fait l'homme passer de l'état de nature à celui de raison_ .’’ Donc, si nous voulons raisonner la population haïtienne pour qu'elle puisse agir comme Homme, donnons-lui une solide éducation et instruction. De-là, elle se connaitra et connaitra ses droits et devoirs.

13/11/2019

 *Delcarme BOLIVARD, Av.MA*

Crédit photo : Google, consulté le 13/11/2019

jeudi 10 octobre 2019

*RÉFLEXIONS ANALYTIQUES SUR CE QUI EST...*

encrejournal
Je ne suis pas philosophe comme a su bien dire Albert Camus. Lui et moi pouvons ne pas agir de la même façon, car, bornée est ma pensée. Notez que je ne suis pas un concepteur d'événements pour n'y avoir pas été conçu. Ma volonté est celle de chercher à comprendre ce qui est ou peut être oublié, négligé par mes semblables. Voilà l'essence de ma vie et de mon esprit.

Dans mes analyses et réflexions les plus profondes, j'observe dans la réalité de la vie quotidienne, qu'il y a des actes qui sont fins difficiles à être posés en même temps. Ce constat se prouve par la limite naturelle de l'être humain dont la pensée créatrice s'acquiert par la faiblesse lamentable de ses envies et autres formes de perception. L'Homme est le symbolisme de l'échec mitigé de la réussite mal planifiée.
Partant que des décisions incertaines caractérisent la quintessence même de la vie de l'Homme, nous comprenons ce qu'il y a de mieux pour sauver l'observation humaine de la fausseté de l'espérance (L’Espoir incertain : essai sur le pouvoir de Pestieau JOSEPH, La chute d’un ange : Alphonse de Lamartine). Tout est faux ou vrai, mais, jamais faux et vrai en même temps. Or, s'il arrive que le vrai et le faux se donnent la main pour une même direction à la faveur de l'impossibilité, ou s'il se convient que de ces deux réponses de postulat se croisent pour élucider un fait ou un événement dans un intervalle spécifique; on peut se permettre de questionner l'existence sous les fondements du principe de l'incompréhension.

L'Homme est le construit du monde (François VILLON). Cependant, le premier est appelé à construire le deuxième dans un vaste projet perpétuel (La construction sociale de la réalité : ouvrage intrigant de Peter L. Berger et Thomas Luckmann). C'est la règle et la loi du relativisme. De même que l'Homme comme construit social, crée son monde et rêve d'en jouir par tous les moyens possibles, il va de soi qu'entre le temps et l'espace, il y a un trait d'union ou de jonction.

Comprenons bien, le monde de l'invention de la technologie et la création du système d'informations et de communication, n’est pas du genre humain. Et comment peut-on donc, expliquer ou avancer une telle affirmation? C'est beaucoup plus simple la réponse à cette question. Si le tout de ce que nous avons prononcé était humain, l'apprentissage à tout cela ne serait important, comme Dieu n'a besoin d'apprendre aucune chose dérivant de la création. Ce sont les vœux de la probité et de l'excellence dans la constance des faits établis.

Des esprits novateurs dans le paradigme des faits humains peuvent expliquer la causalité entre ce qui est en termes de visibilité et ce qui n'est pas par rapport à la limite naturelle et conventionnelle de nos pensées. En effet, parmi des savants, entre autres, qui nous retiennent l'attention nous pouvons citer : Léonard De Vinci, alchimiste (Le principe de la proportion Divine), Platon (Ouvrage : Thimée), Michael Faraday (E = Énergie), Antoine Lavoisier (M = Masse), Jams Calk Maxwell (C = Vitesse), Emilie du Chatelet Albert Einstein (E=mc2, la Relativité), Isaac Newton (gravitation). En effet, la liste des noms ci-contre, n'est pas exhaustive par rapport à l’évolution du temps et de l'espace.

Par de-là de nos considérations sur le rêve et la réalité chez l'homme, retenons des actes qui ne puissent se conjuguer en même temps; sauf erreurs, dont :

 *a*) on ne peut pas regarder dans deux directions différentes en même temps;
 *b*) le jour et la nuit ne peuvent pas se rencontrer;
 *c*) la guerre et la paix ne peuvent s'asseoir sur un même banc;
 *d*) soit la vie, soit la mort;
 *e*) le temps et le contretemps ne sont pas joignables;
 *f*) l'envers et l'endroit se désaccordent à tout jamais;
 *g*) le haut et le bas ne se rencontrent jamais;
 *h*) la lumière et les ténèbres sont dissociables;
 *i*) soit l'on parle, soit l'on chante;
*j*) la justice et l’injustice ne marchent pas sur la même voie
 *k*) etc.

L'ensemble de ces contradictions susmentionnées concourent, cependant, à codifier la vie par rapport à l'existence humaine. Et, tant que l'homme ne cherche qu'à comprendre ce qui est par la négligence de savoir ce qui n'est pas, son esprit grandissant s'étend sur les rives difficiles de l'infini.

Voilà pourquoi aujourd'hui, il n'est pas seulement bon d'exister, il faut aussi savoir et chercher à tout comprendre. Mais, cette dernière affirmation, n'est-elle pas une utopie?

 *Delcarme BOLIVARD*

10/10/2019

jeudi 26 septembre 2019

Le statut de BÂTONNIER de l’Ordre des Avocats à Haïti au regard de la loi

encrejournal
_"Le caractère fort d'un BATONNIER ne signifie nullement grossier et vulgaire."_

Le BÂTONNIER de l'Ordre est avant tout, un avocat militant, expérimenté, respectueux et respectable. En tant que « *primus inter pares* » (premier parmi ses pairs)(1), il est chargé de présider l'Ordre des avocats et de représenter ses membres. Il exerce des fonctions administratives et disciplinaires; notamment il règle les litiges nés d'un contrat de collaboration ou d'un contrat de travail et les différends entre avocats à l'occasion de leur exercice professionnel(2). Cette approche définitionnelle fait du BÂTONNIER d'abord, un gestionnaire de l'Ordre en commun accord avec les autres membres du conseil, ensuite, un défenseur des défenseurs dans le cadre de leur fonction.

Le Juriste professionnel, Me Gérald Cornu, voit en un BÂTONNIER, quelqu'un qui préside un conseil de l'Ordre, le représente au besoin et exerce au sein du BARREAU une Magistrature morale consistant à prévenir ou à concilier les différends d'ordre professionnel entre les membres du Barreau et à instruire toute réclamation formée par les tiers(3). En effet, nous comprenons l'idée du professeur Cornu qui fait du BÂTONNIER un homme morale dont le comportement professionnel doit préserver l'honneur et la dignité qui caractérisent tout vrai Barreau. Ainsi, doit-il être au-dessus de la mêlée et ne s'implique point à des causes qui pourront ternir son image et celle de ses représentés.

Il est évident de mentionner en pareil cas, que le titre de BÂTONNIER de l'Ordre ne sera pas accordé à tous, comme il est dit : *« No licet adire corinthum»* (Il n’est pas permis à tout le monde d’aller à Corinthe)(4), car, la route est boueuse et épineuse. De surcroît, la richesse d'un avocat ne pourra pas faire de lui un BÂTONNIER de caractère fort s'il se trouve que son être soit souillé dans la profession en défendant mal son client au bénéfice de son économie. Pourquoi, des instruments juridiques tant internationaux que nationaux relatifs au fonctionnement de la profession d'Avocats fixent les règles du jeu de façon à ne pas permettre à n'importe avocat de se rêver BÂTONNIER.

 *A- Sur le plan international*

 *Principes de base relatifs au rôle du barreau*

Adoptés par le huitième Congrès des Nations-Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants qui s'est tenu à la Havane (Cuba) du 27 août au 7 septembre 1990(5), les principes de base relatifs au rôle du barreau est un instrument juridique régissant la vie professionnelle des Avocats à l'échelle internationale. Mettant en relief la Charte de l'Organisation des Nations-Unies (ONU), les Déclarations, les Pactes, les Traités, Conventions internationales ; dans 29 articles, les principes aidant à comprendre le rôle des barreaux, expliquent ce qu'est un avocat dans sa nature professionnelle par rapport à un ensemble de normes établies, et son devenir comme BÂTONNIER sous base d'expériences, de compétence et de moralité liées à la Déontologie de l'avocature.

En son article 4, il dispose : "  _Les pouvoirs publics et les associations professionnelles d'avocats promeuvent des programmes visant à informer les justiciables de leurs droits et devoirs au regard de la loi et du rôle important que jouent les avocats quant à la protection de leurs libertés fondamentales... "(6)_. Cet article nous montre clairement que le bon avocat qui deviendra BÂTONNIER doit être un promoteur et protecteur des libertés publiques tout en contribuant et participant à la formation civique des citoyens pour qu'ils sachent sans inquiétude, et cela en tout lieu, en toute occasion, ses droits et devoirs. C'est ainsi que Jean-Jacques Rousseau eut à dire et nous citons : _"Le citoyen est un être éminemment politique qui exprime non pas son intérêt individuel, mais, l’intérêt général."(7)_

L'article 9 des principes de base relatifs au rôle du barreau prévoit : " _Les pouvoirs publics, les associations professionnelles d'avocats et les établissements d'enseignement veillent à ce que les avocats reçoivent un enseignement et une formation appropriés et aient connaissance des idéaux et de la déontologie de leur profession, ainsi que des droits de l'homme et des libertés fondamentales reconnus par le droit national et international."(8)_ Cet article fait montre de la nécessité qu'il y a chez les autorités étatiques, ainsi qu'aux regroupements professionnels d'avocats de participer à la formation adéquate des défenseurs publics. Ce, pour la bonne défense des droits et intérêts des membres de la population. Donc, un avocat sans grandes formations diversifiées ou sans un carnet d'adresse nationale et internationale, ne pourra pas devenir un Grand BÂTONNIER de caractère fort pour manque de maturité intellectuelle.  _"Les avocats, en tant qu'agents essentiels de l'administration de la justice, préservent à tous moments l'honneur et la dignité de leur profession."(9)_ (article 12). En fait, pas de grand BÂTONNIER sans un grand avocat.

Un BÂTONNIER à la tête d'un conseil de l'Ordre, entre autres, a pour objets de représenter les intérêts des avocats, de promouvoir leur éducation et leur formation continue et de protéger leur intégrité professionnelle (article 24)(10). Le BÂTONNIER assure la discipline au sein du Barreau au nom de la loi et fait respecter les règlements intérieurs régissant l'Ordre (article 27)(11).

En effet, les principes de base relatifs au rôle du barreau constituent un outil juridique international qui définit les grandes lignes de la profession d'Avocats. Et c’est à ces principes qu’il faut se référer pour parler de la qualité d’un BÂTONNIER.

*B–Sur le plan National*

Notre étude sur le statut de BÂTONNIER de l'Ordre des avocats à Haïti au regard de la loi ne s'arrête pas sur l'angle international. Elle se poursuit sur la voie du Droit national.

 *La Constitution haïtienne du 29 mars 1987 amendée le 09 mai 2011*

Comme l'acte Fondateur de la nation haïtienne, la Constitution en vigueur a été élaborée, votée et promulguée dans le Journal officiel de la République, le Moniteur, entre autres, pour garantir ses droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur, conformément à son Acte d’Indépendance de 1804 et à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 ; Pour instaurer un régime gouvernemental basé sur les libertés fondamentales et le respect des droits humains, la paix sociale, l'équité de genre...(Préambule de la constitution)

Tous les droits fondamentaux sont prévus et garantis par la loi mère de la nation haïtienne. Mais, dans la réalité, certaine fois, les droits des citoyens sont bafoués, soit pour manque de moyens économiques, soit pour faute de connaissance de ses droits. Pourquoi, l'État a mis sur pied le Bureau d'Assistance Légale (BAL) pour subvenir aux besoins juridiques des démunis du pays. Et la Constitution dont on parle, dispose en son article 25.1 : " _Nul ne peut être interrogé en l'absence de son avocat ou d'un témoin de son choix."(12)_ A cela, le BÂTONNIER de l'Ordre est en droit de contribuer à la promotion du respect des lois et des droits humains en permettant à la Justice d'être effective dans les tâches. Donc, le BÂTONNIER est un Homme de cœur, conscient du rôle qu'il doit jouer dans le progrès de la Justice de son pays et dans la promotion des principes de la démocratie.

 *Décret du 29 mars 1979 révisant la loi du 06 mai 1932, le décret du 21 janvier 1946, et réglementant, sur de nouvelles bases, l'exercice de la profession d'avocat*

Publié dans le Journal officiel de la République, le Moniteur, au numéro 31 du 16 avril 1979, le Décret susdit confère aux avocats haïtiens un cadre légal dans l'exercice de leur profession. Il retrace la nature du professionnel du droit, l'avocat, dans sa noble mission de défendre les droits et intérêts des membres de la population dans le stricte respect de la loi. Il aborde la question du BÂTONNIER de l'Ordre en faisant de ce professionnel, un personnage spécial dans l'accomplissement de ses actes légaux.

Pour être élu BÂTONNIER, selon le décret du 29 mars 1979 en son article 34, il faut être : _"Avocat militant(13) au moins cinq années consécutives, n'avoir encouru aucune condamnation disciplinaire ou de droit commun alors même que le condamné aurait bénéficié d'un arrêt de grâce."(14)_  L'esprit de cet article ne montre nullement le caractère grossier qu'il faut avoir, selon plus d'un, pour être BÂTONNIER. Ce dernier n'est pas un militant politique au sens plein du mot dans le langage populaire haïtien. Mais un homme de haute compétence et de sagesse, très expérimenté dans la gestion de l'Ordre des avocats. Animé d'un esprit équilibré professionnel, il préside l'assemblée générale et le conseil de discipline. Au moment opportun, il départage les membres et représente l'Ordre dans les actes de la vie civile qu'il accomplit conformément aux décisions arrêtées(15).

Comme l'un des grands noms de la Société Civile, le décret dont s'agit fait du BÂTONNIER un invité de marque dans les cérémonies publiques. Ainsi, est-il mentionné à l'article 36 dudit décret : _"Dans les cérémonies publiques, une place est désignée au BÂTONNIER ou à son représentant."_

A noter que, celui qui porte l'étoffe de BÂTONNIER, même après son mandat de deux ans qui lui est conféré par l'assemblée générale au scrutin secret à la majorité relative, doit continuer à se prouver grand, tant dans ses actes au quotidien, qu'au niveau de la profession d'avocat. Le BÂTONNIER de l'Ordre n'est non seulement le défenseur des défenseurs, mais, il sert d'intermédiaire entre les justiciables et les Avocats au besoin. Donc, un barreau fort est le reflet de l’image d’un BÂTONNIER fort.

En sommes, à la lumière de la vocation du BÂTONNIER formulée respectivement par les instruments juridiques internationaux et nationaux, nous retenons qu'être BÂTONNIER est le fait d'avoir la maîtrise de la profession d'Avocat sous la base de la compétence et de la moralité et de l’éthique professionnelle. C'est également un orateur dont la force de la voix provient de ses verves, de son savoir-faire et de son esprit innovant. Mais, avec le temps, quelqu'un dont le rêve est de devenir BÂTONNIER d'un Conseil de l'Ordre des Avocats à Haïti, ne devrait-il pas un adepte des Nouvelles Technologiques de l'Information et de la Communication (NTIC)? N'est-il pas important qu'il ait, outre ses connaissances juridiques, des carnets d'adresse nationale et internationale? Et qu'en est-il de sa formation pluridimensionnelle?(16)

 *Delcarme BOLIVARD, Av.MA*

 *26/09/2019*

 *Notes de référence*
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1- https://fr.wikipedia.org › wiki › Bâtonnier,      Consulté le 25/09/2019 à 1 h 30 PM
2- Lexique des termes juridiques, 21ème Ed. DALLOZ, P. 113
3- Gérald CORNU, Vocabulaire Juridique, 11ème Ed. Mise à jour ‘’Quadrige’’ 2016 P. 124
4- Cette expression a pour signification : « Vu les difficultés qu’elle engendre, la réussite n’est pas permise à tout le monde ».
5- Pierre GAGNON et Hugues SURPRENANT, Droit international de la personne : Garanties judiciaires et conditions de détention, P.35
6- Ibid P.4
7- Josué MÉRILIEN, Haïti éducation à la citoyenneté : enjeux et perspectives, Ed. Les engagés, Vol.I, 2018 P. 26
8- Pierre GAGNON et Hugues SURPRENANT, op. cit. P.9
9- Ibid. P98
10- Ibid P. 99
11- Ibid.
12- Constitution haïtienne, amendée, P. 16
13- Pierre Marie MICHEL, Manuel de procédure civile, art. 13, Ed. LA PERICHOLE 2010, P. 354
14- Ibid. P. 358
15- Ibid.
16- Considérations spéciales de l’auteur.

mercredi 4 septembre 2019

POUR LE VRAI ÉCRIVAIN : LA VERTU DE L'ÉCRITURE EST D'ÉCRIRE SANS SAVOIR COMMENT PUBLIER

Quand j'avais décidé d’écrire pour la première fois dans ma vie, c’était au Lycée National Philippe Guerrier de Cap-Haïtien où mes pensées tenaient à peindre mon avenir d’écrivain. Dès lors, ma seule préoccupation était de savoir comment ferais-je pour éditer mes œuvres puisqu'il n'y avait pas de maison d'éditions à Cap-Haïtien. À Port-au-Prince où je pouvais le faire, mais manque de moyens, de contacts, et surtout, la peur de la tension politique de cette ville, incarnait en moi un esprit affligeant contre toute velléité de m'accentuer profondément à mes rêves le plus cher, celui d'être " *ÉCRIVAIN*".

Ma petite *Bibliothèque* à la maison était truffée de manuscrits de toutes sortes. Si les uns traitent la Politique, la Société, le Droit, l'Économie, l'Environnement, les autres exposent quant à eux, la profondeur de la littérature et de la philosophie. C'était inimaginable, mais, c'était vrai, car, je comprenais déjà l'importance de l'analyse, de la réflexion, de la méditation et du sens d'aborder la vie dans ses multiples facettes de vérités et de mensonges.

Mon premier texte poétique, intitulé " *VACANCES* " fut publié au Lycée National Philippe Guerrier de Cap-Haïtien sous la direction de Me Necker DORCILIEN, mon ancien professeur de ‘’texte expliqué’’, ce fut en 1996, il y a de cela vingt-trois ans (23 ans). Je doute qu’un exemplaire de ce texte soit inséré dans la bibliothèque dudit Lycée. Peut-être, me demandé-je s’il en existe une au Lycée National Philippe Guerrier de Cap-Haïtien au moment où je place ces quelques mots dans une véritable suite logique des faits établis.

Deux ans plus tard, soit en 1998, sous l'influence de maître Audigé BENJAMIN, Excellent professeur de Grammaire à l'époque au LNPG, Brillant Avocat au Barreau de Cap-Haïtien, je produisis mon deuxième texte de poésie vendu comme de pâtés chauds, qu'en dira-t-on. Dans l'intervalle, j'écrivis et je continuai d'écrire.

Arrivant en première année à la Faculté de Droit des Sciences Économiques et de Gestion du Cap-Haïtien, section juridique, l’esprit d’écrivain brillait en moi. J’y remportais le titre de Champion d'un concours de texte poétique lancé et organisé par la ‘’Radio Vérité du Cap-Haïtien’’, propriété privée du professeur Angelot BELL, sous le haut patronage de sa femme, l'Honorable Sénatrice Youseline BELL. Cette activité était pour la commémoration du bicentenaire de la Bataille de Vertières, le 18 novembre 2003.

En effet, l'écriture reste comme ma passion. C'est mon réconfort et ma meilleure compagne. Je ne passe un jour sans jamais griffonner quelques mots sur une feuille de papier, ou clavarder ce qui me monte à l'esprit. C'est ainsi, les Éditions françaises, *Édilivres (www.edilivre.fr )*, ont jugé bon de publier en 2016 mon recueil de poésie titré " *Encre Parlante*" sur tous les formats de publication. Cette œuvre qui porte la marque de mon style littéraire original, dont " *FILÉ*" est l'identification, illumine en moi la chandelle de l'inspiration cosmopolite et aiguise mes éperons de la pensée, ce qui me permet d'occuper une place, autrement dit, une position dans les rayons littéraires de la Bibliothèque Nationale Française.

Par-dessus de tout, mon environnement humain direct croit en mes rêves et en ce que je fais à titre de créateur d'histoires et d'événements. Ma famille pour me supporter, dont ma femme et mes enfants, ont tout accepté de mon comportement. Mon neveu, Roderson C. Ambroise, pour son attachement à ce que je suis sur ses yeux, est prêt à me propulser vers le monde de l'excellence.

Et si aujourd'hui par la coordination de mon neveu, j'arrive à signer un nouveau contrat avec *LEGACY PUBLISHING BOOK*, Winter Parck, Orlando, pour la publication de mon Roman titré : " *Le retour furieux de Sovè*", il y a de l'espoir pour les jeunes qui décident d'embrasser le métier et la carrière d'écrire. Vous pouvez vous y atteindre. La seule raison, c'est d'accepter que vous êtes destinés à écrire avant de penser à toute publication de vos œuvres.

Ainsi, dis-je que pour le vrai écrivain, la vertu de l'écriture est d'écrire sans savoir comment publier. Et quand à l'Alliance Française de Cap-Haïtien en date du 22 juin 2019 dans l’après-midi, l'Immortel Dany Laferrière, l'Académicien pointu de son état, m'a salué en ces termes, à la suite de vives ovations du select public suspendu à mon intervention circonstancielle, repris, ‘’in extenso’’ par l'honorable maître Hérode CHARNEL : "Ton intervention est empreinte d’une musicalité, d’une originalité hors du commun...", je m’en fortifie. Oui, je me réconforte pour parler afin de me faire entendre/écouter, comprendre et apprécier; écrire afin de traduire mes sentiments, mes idées et mes réflexions analytiques pour que je sois lu, compris et étudié à tout jamais.

Delcarme BOLIVARD

04/09/2019

Crédit photo : Fils Du Christ Ambroise

lundi 19 août 2019

Sou koze : Okap ka vin pa dezyèm vil Dayiti ankò

encrejournal 
Koze Okap ka vin pa dezyèm vil Dayiti ankò pa gen twòp enpòtans pou mwen, paske, chak moun granmoun, chak moun ka di sa yo vle. Men, sa pou nou konnen, nan politik, sitou nan peyi Dayiti, ou ka toujou itilize tout mwayen posib pou bat yon advèsè, fè moun bliye dosye serye, ogmante laperèz lakay moun yo, fè moun griyen dan pou fè yo bliye koze ki itil.

 *Men sa nou dwe konnen nan koze sa :*

1- Anèl ap nonmen yon pakèt *gwo nèg nan Leta* tankou nan *Sektè prive* a kòm kwa ki ta ba li zam ak magogo lajan pou'l te kraze brize anba grenn je lapolis pandan yo t'ap chèche'l. Pou fè nou dodola, y'ap vini ak tout koze;

2- Ta sanble non onorab *Grasya Dèlva* ta site nan zafè *kidnapig*, pou yo pase dosye sa anba pye, yo ka vini ak tout blag;

3 - Koze mete prezidan an nan akizasyon kòm kwa li ta enplike nan zak malonèt kont peyi a, kidonk, palmantè woule'm debò ap fè lajan ni pou ni kont, ka mete mi nan jwèt la pou fè'n bliye koze sa;

4- Anpil *gwo chabwak* ta sanble gen entèdiksyon pou yo kite peyi a, ka bay kòb anba pou twouble lòlòy nou;

5 - Lekòl pra'l ouvri, pa gen *bidjè*, *palmantè* dwe ale, *dola* ameriken wo bibit sou *goud*, tout bagay monte *tèt nèg*, *ensekirite* ap vale tèren, *2 premye minis* pou yon sèl egzekitif k'ap kontinye mache fè *pwomès*, elatriye. Tout ka fè youn ou lòt k'ap touche gwo magogo lajan nan Leta a di vye koze pou'n bliye *lesansyèl*.

Mwen p'ap bliye di nou, visibman ak teknikman, menm si gen gwo deblozay sosyopolitik nan peyi a, Okap toujou pa twò touche. Nèg yo ka itilize tout mannèv pou fè moun Okap leve kanpe pou yo bay yon repons parèy ki pap pote gouvènman ki an plas lan byen. Se vwe, Okap la jodya *sal kon peny tidan*, sitwayen yo pa vle enplike yo nan lavi sivil ak politik vil la, se *tibanben* k'ap taye banda, se yo k'ap fè ak defè nan vil la. Sa kòz, nenpòt nèg pòch lajan ka di sa yo vle sou vil lan. Mete ak *otorite san koutcha* ki nan vil la ak depatman an, melanje ak sitwayen pasif yo, ka pèmèt nenpòt nèg ak fanm pwononse yo sou sò vil la.

Se vre sa fè plim sou do'n kanpe, se vre nou enève, men tou, gen yon bagay pou'n fè; se pran konsyans nan pa chwazi nenpòt moun pou reprezante nou nan politik lè gen eleksyon, ni pa vote pou tikòb, ni tou pa bay depatman an do lè'l bezwen nou. *Travay pou li kenbe diyite'l tankou jan sa te ye lontan. Fò'l pi solid jounen jodya.*

Aprè sa, tout nèg ak fanm ki touche pou anmède vil la, ale yo laba.

 *Delcarme BOLIVARD*

 *19/08/2019*

mardi 30 juillet 2019

LA DÉSINFORMATION ET L'INFORMATION À HAÏTI : LE DÉSEQUILIBRE SOCIOPOLITIQUE CONTRE LES NORMES JURIDIQUES

encrejournal
Résumé

Notre préoccupation dans cette étude est de montrer qu’à Haïti non seulement la désinformation est un handicap au changement du pays, mais aussi l’information est quelquefois paralysée par son mode de véhicule relatif à la langue d’usage et ses conséquences fâcheuses. Nous mettons en évidence des textes de lois qui prévoient et sanctionnent la désinformation dans certains pays, dont la France, tout en exposant un ensemble de texte de lois du Droit national qui s’occupent de la diffamation. Donc, comme toute bonne recherche, nous faisons des approches comparatives, évaluons de manière spatio-temporelle l’étude entreprise et posons intégralement la problématique de la désinformation et de l’information à Haïti.
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Tout peut s'effondrer dans une société sous le poids de la désinformation(1). Et quand l'information s'intoxique, des dérives politiques peuvent y surgir. La mésinterprétation(2) de l'information n'a pour effet que d'induire en erreur la volonté d'un peuple s'exposant au péril de l'incompréhension de la réalité quotidienne. Cependant, le contraire le prouve que l'objectivité des idées claires à travers les ondes entrainent l'effet positif au développement durable d'une société. Les ‘’fake news’’, ou ‘’infox’’ et ‘’deepfox’’, informations fallacieuses ou fausses nouvelles, constituent une information erronée émise dans le but de manipuler l’opinion publique ou tromper un auditoire à son profit(3). Voilà pourquoi, des pays avancés, hautement identifiés sur l'angle technologique, accordent de très grande importance à ce qu'est l'information digne de son nom.

Ces temps-ci, les réseaux sociaux sont les véritables voies où s’écoulent à flot les fausses informations dont le plus souvent les auteurs sont anonymes par rapport à la structure du ‘’web’’. Par ailleurs, ils peuvent y être identifiés selon qu’il s’agit de l’importance ou de la place occupée par la personne victime(4). En propageant de manière accélérée et rapide les fausses nouvelles, les réseaux sociaux entameraient un nouvel âge de l'information, de temps à autre baptisée « ère post-vérité »(5). D’où, entre en ligne de compte, ‘’L'effet de vérité illusoire" selon lequel plus une information serait répétée, plus les personnes qui y sont confrontées seraient susceptibles d'y croire(6). Delà, des mesures drastiques doivent être envisagées pour redresser la situation.

En France, pour tenter de résoudre le problème de la désinformation constituant une infraction pénale, des lois ont été prises en pareil cas, dont : l'article 27 de la loi du 29 juillet 1881 sur la presse, l'article 322-14 du code pénal (modifié par l'ordonnance du 19 septembre 2000) lié à la Loi n° 92-685 du 22 juillet 1992, l’article L.97 du Code électoral, l’article L465-1 du code monétaire et financier, modifié par la Loi n° 2016-819 du 21 juin 2016, la loi contre la manipulation de l’information est votée en novembre 2018 et validée par le Conseil constitutionnel en décembre 2018(7). Ces textes de lois sont effectifs au point que des sanctions y relatives s'envisagent à tous contrevenants, nonobstant l'ampleur de la technologie et de l'information. De leurs côtés, les Anglo-Saxons, dont, les États-Unis, accordent une large étude sur ce qu'ils appellent "Fake News", où par l'établissement du principe de "lobby"(8) en communication politique, font tout pour amoindrir le problème. À rappeler  la manifestation aux États-Unis en 2017 contre la propagation des ‘’infox’’. En Allemagne, une nouvelle législation contre les discours malveillants est entrée en robustesse le 1er janvier 2018. Le nouveau dispositif législatif suscite des critiques notamment, celles du journal ‘’Allemand Bild’’ qui dénonce cette législation qu‘il juge liberticide.

Faisant place à une recherche approfondie sur des sanctions pénales et civiles à l’échelle internationale ayant rapport à la désinformation, jusqu’à date aucun texte de lois n’y est encore de mise. En effet, chaque État membre de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) cherche, de par leur droit national correspondant à leur mode de vie, à comprendre, interpréter et résoudre le problème de l’intoxication de l’information. Donc, cela fait montre de la présence entière du problème dont s’agit compte tenu l’inexistence d’une loi organique désignée par le Droit international public ou privré. Or, l’information sur le plan international est protégée et garantie par un ensemble d’instruments juridiques relevant des Droits humains.

De la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (art.19)(9) en passant par le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (art.19)(10) jusqu'au niveau de la Déclaration Américaine des Droits et Devoirs de l'Homme (art. IV)(11), la recherche, le traitement et l'émission de l'information se protègent et se garantissent par ces instruments juridiques internationaux ratifiés par Haïti conformément aux dispositifs de la Constitution haïtienne en vigueur (arts.276, 276.1, 276.2)(12). Cependant, malgré la protection de l'information par ces instruments juridiques susmentionnés et surtout la loi mère de la République d’Haïti en ses articles 28, 28.1, 28.2(13), des citoyens conscients et des journalistes continuent de perdre leur vie pour avoir informé la population. Les cas y relatifs les plus récents sont, entre autres, la disparition du Photojournaliste, Vladimir Legagneur en mars 2018(14), et l'assassinat lâche du Journaliste Rospide PÉTION, dit ‘’Douze’’, en juin 2019(15).

Dans le cadre d'Haïti, les études et les analyses relatives au phénomène de la désinformation se compliquent à un point tel, leurs conséquences le plus souvent sont du genre fâcheux. Non seulement à travers toute la République d'Haïti la manipulation de l'information est monnaie courante ou comme l'exception à la règle. Mais aussi, l'information de toutes sortes véhiculées est portée à l'équivoque dont le résultat est menaçant.

Mesurons cette dernière approche, avant d'aborder la première, à l'aune de l'esprit de l'article 40 de la Constitution du 29 mars 1987 amendée le 09 mai 2011. Il dispose : " _Obligation est faite à l'État de donner publicité par voie de presse parlée, écrite et télévisée, en langue créole et française aux Lois. Arrêtés, Décrets, Accords Internationaux, Traités, Conventions, à tous ceux qui touchent la vie nationale, exception faite pour les informations relevant de la sécurité nationale."(16)_ Donc, en principe, tous nos textes de lois nationaux et internationaux sont contraires au libellé du présent article pour n'être pris et promulgués qu'en français. Cela sous-entend, qu'une nouvelle approche linguistique devrait être adaptée pour rendre effectives ces lois, c'est-à-dire, qu'elles s'appliquent à la réalité dialectologique haïtienne. De même que l'article 5 de ladite Constitution éclaircit : _" Tous les haïtiens sont unis par une langue commune : le créole. Le créole et le français sont les langues officielles de la République."(17)_ Cet article s'attaque au problème de la publication des textes de lois s’écrivant uniquement en français et d’autres formes de discours nationaux tout en invitant l'État et la population à s'unir sur la base d'une langue commune qu'est le créole. Ainsi, à l'usage compréhensif de ces deux articles de la même Constitution dont seule la version française a été amendée, nous pouvons aussi réaliser et admettre que le pays a tout de même un problème d'émission de l’information.

Donc, la manipulation de l'information, n'est-elle pas un handicap au développement d'une société? Ne favorise-t-elle pas du profit à ceux qui s'en servent au détriment de la population? Son prix, saura-t-il remplacer les efforts se conjuguant par la force ou la faiblesse de la Justice, dépendamment du pays dans lequel on évolue? Autant de questions viennent s'ajouter pour mieux comprendre la réalité du phénomène de la désinformation représentant un facteur de blocages sociopolitiques.

Plusieurs cas récents de désinformation se répètent à Haïti soit dans les stations de radios, dans les chaines de télévision, soit dans les colonnes des journaux et surtout à travers les médias alternatifs, communément appelés les ‘’réseaux sociaux’’. Les plus attentionnés se partagent entre le gouvernement en place et les membres de l’opposition. Chacun de ces branches de la politique nationale, dispose suffisamment de moyens économiques pour avoir le contrôle de l’information par quelle que soit la voix de presse. Tout, pour se maintenir soit au pouvoir, soit pour y accéder au mépris des principes républicains qui régissent la règle du jeu démocratique.

Sans une recherche poussée, on fait dire à la population que les membres de l’opposition cherchent à dysfonctionner les écoles à Haïti pendant que leurs enfants fréquentent les meilleures écoles dans d’autres grands pays. Cependant, c’est peut-être, ces mêmes voix qui se furent soulevées contre Mirlande Hyppolite MANIGAT aux élections présidentielles de 2011 comme représentante de la classe intellectuelle n’ayant rien fait pour le développement d’Haïti, en choisissant en sa place Michel Joseph MARTELLY comme président d’Haïti. Or, toujours est-il que les professeurs des écoles publiques et de l’Université d’État d’Haïti (UEH) ne sont jamais rémunérés à temps, c’est ce qui occasionnerait en majeur partie le soulèvement des élèves, des universitaires publics et d’État à gagner les rues pour réclamer la présence des professeurs en salle de classe.

En plus, des bruits courent à travers toute la République que l’actuel président d’Haïti aurait pillé la caisse de l’État et aurait refusé de se mettre à la disposition de la Justice. Tandis que le président continue de clamer à travers les ondes et sur son compte ‘’twitter’’ qu’il croit fermement aux principes juridiques de son pays sans qu’il ne veuille leur donner la main. Encore à se souvenir de la tête de la première dame, Martine MOÏSE, placée dans un autre corps féminin dont la jupe laisse entrevoir sa dignité humaine sur un lit en face d’un chef de gang dénommé, ‘’Bout Janjan’’. A rappeler aussi, l’ensemble des déformations des interventions de Moïse JEAN-CHARLES, où maintes fois sur les réseaux sociaux, ont été propagées, dont le visage se place dans le corps d’une marchande de banane. En effet, les exemples de la désinformation à Haïti sont les unes plus brulantes que les autres, toujours sous les yeux bandés de la Justice haïtienne  avilie.

Pour remédier au problème de la désinformation caractérisant une infraction pénale à Haïti, mis à part les considérations juridiques du Code pénal haïtien au niveau de ses articles 313 à 322(18) selon l’idée de la Constitution en vigueur en son article 28.3, une loi sur la diffamation a été proposée et déposée par l’ancien Sénateur du Sud-Est, Edwin Daniel ZENNY, analysée, votée par le parlement, promulguée et publié par l’exécutif dans le Journal officiel de la République, ‘’Le Moniteur’’, le 14 mars 2017. Cette loi, outre des sanctions qu’elle prévoit fondées sur la diffamation de toutes sortes, met en garde tout citoyen voulant détourner sa philosophie. Pourtant, le professeur Hérold TOUSSAINT voit en cette loi une attaque à la liberté d’expression ou c’est le symbolisme du liberticide le plus entier en Haïti.

Dans dix-neuf (19) articles, la loi portant sur la diffamation a prévu et puni des actes contraires à la bonne information. Ainsi dans son article 2, elle dispose : ‘’sera coupable du délit de diffamation, toute personne qui, soit dans les lieux ou réunions publics, soit dans un acte authentique ou public, soit dans un imprimé, soit par voie de presse ou par moyen audiovisuel ou par voie électronique, aura imputé à une personne physique ou morale des faits qui portent atteinte à son honneur, à son intégrité ou à sa considération.’’ Pourtant, jusqu’à date les médias et les réseaux sociaux s’enflamment des actes qui devraient être réprimandés par la loi. Au lieu que l’arsenal juridique haïtien y relatif se met en branle pour traquer les contrevenants, s’oblige quelquefois à agir autrement, tels : utiliser le service du Conseil National des Télécommunication (CONATEL) pour bouiller certains médias s’opposant au gouvernement en place. Le cas de la ‘’Radio Télé Zénith’’ justifie à claire cette faiblesse. En effet, autant d’articles dans cette loi sont à considérer pour démontrer la passivité et la faiblesse de la Justice haïtienne.

Raymond CORRIVEAU, en ce sens ne pouvait s’empêcher d’avancer : ‘’Une mauvaise information demeure nocive même lorsqu’on tente de la corriger. Pire encore, la corriger accentue l’effet de mésinterprétation et les biais idéologiques existant chez certains’’(19). En outre, le philosophe Jean-Marc Rives et la journaliste Édith Boukeu respectivement enchérissent : ‘’Les propagandes, la désinformation et les messages subliminaux sont des moyens efficaces de manipulation des peuples’’ ; ‘’Entre information, désinformation, propagande et démenti, le peuple est pris en sandwich dans la bouche des hommes politiques.’’

En effet, à Haïti le problème de la désinformation et celui de l’information constituent un véritable blocage au développement sociopolitique du pays. En ce sens, s’il faut redresser la situation, faut-il que nos parlementaires prennent de nouvelles lois y relatives et que le pouvoir judiciaire applique et fait appliquer ces lois, ce, pour la bonne marche de la nation. Il faut aussi appliquer des lois ayant été déjà votées en pareille circonstance. L’exécutif à son tour, doit veiller sur la stabilité et la bonne marche des institutions républicaines selon l’esprit de l’article 136 de la Constitution du 29 mars 1987, amendée le 09 mai 2011.

La désinformation et l’information, ne seront-elles pas à la base d’une troisième guerre mondiale ? Ne sont-elles pas créées pour s’enrichir surtout malhonnêtement sur les réseaux sociaux ? Attendons voir.

Entre-temps, que la paix règne sur Haïti !

Delcarme BOLIVARD, Av.MA
30 /07/2019

Notes référentielles
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1. Utilisation des techniques de l’information de masse pour induire en erreur, cacher ou travestir les faits (Le Robert illustré et son dictionnaire internet, Ed. Millésime 2014, p. 543)
2. Interprétation erronée, fautive (Dictionnaire Encarta 2009)
3. Haski PIERRE : Facebook et la désinformation : un enjeu démocratique majeur, France Inter, publié le 18 décembre 2018 à 8 hs 16, consulté le 25 juillet 2019 à 11 hs AM
4. Facebook l’avait prouvé en 2014 au moment de la préparation des élections américaines ayant conduit Donald Trump à la tête des États-Unis en 2014. Ainsi, plus de 300.000 abornées de facebook s’y voyaient déconnectés pour des infox.
5. Vinogradoff LUC : Les médias dans l’ère de la politique post-vérité, publié le 12 juillet 2016 à 17 hs 32, mis à jour le 13 juillet 2016 à 12 hs 31, consulté le 24 juillet 2019
6. http://memovocab.net/glossiaire/glossa_af/effet_de_la_ Hasher, L., Goldstein, D., & Toppino, T. (1977). Journal of Verbal Learning and Verbal Behavio, 16 (1), 107-112. doi:10.1016/s0022-5371(77)80012-1, consulté le 24 juillet 2019 à midi 12
7. https://fr.m.wikipedia.org, consulté le 24 juillet 2019 à dix heures AM
8. Lexique de politique, 7e Ed. Dalloz, p.247
9. Institut International des Droits de l’Homme : Textes internationaux relatifs à la protection international des droits de l’homme, Vol.I, Ed. ZI des Ondes, p. 35
10. Ibid p.38
11. Avocats Sans Frontières : Droit international de la personne : Garanties judiciaires et conditions de détention, dans le cadre d’une formation sur les droits de l’homme, janvier 2008
12. Constitution de la République d’Haïti de 1987, amendée le 09. mai 2011, Ed.Fardin Dieudonné, p.105
13. Ibid. 17
14. www.lenouveliste.ht, Consulté le 26 juillet 2018 à 11 hs 03 AM
15. Opcit. , Consulté le 26 juillet 2019 à 11 hs 10 AM
16. Constitution de 1987, p.25
17. Ibid. p.10
18. Patrick PIERRE-LOUIS : Code Pénal, mis à jour et annoté, Ed. Zémès S.A 2011, p.94 à 96
19. Raymond CORRIVEAU : L’information : la nécessaire perspective citoyenne, http/books.google.ht, p.5
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